Mante religieuse verte praying mantis

La Mante religieuse, une dangereuse élégante

La Mante religieuse (Mantis religiosa), tout le monde la connaît. Sa réputation n'est plus à faire, car elle "croquerait" son compagnon juste après l'accouplement. Une croqueuse de mâle...

Fine, élégante ou étrange, un brin terrifiante, cet insecte de quelques grammes n'en finit pas de nous fasciner.

Qui est la Mante religieuse ?

La Mante religieuse est un insecte qui fait partie de la famille des Mantidés (Mantidae). Elle est originaire du bassin méditerranéen, mais

En France, vous pouvez trouver des mantes religieuses dans plusieurs régions, principalement dans les zones où le climat est plus chaud et plus sec. Les régions méditerranéennes du sud de la France étaient les plus propices à leur présence, mais aujourd'hui on peut aussi la trouver jusqu'au nord de la France .

A quoi ressemble t'elle ?

La posture de la Mante religieuse est très spécifique. Lorsqu'elle se trouve sur le bord d'une feuille, on l'aperçoit souvent dressée avec les pattes de devant, resserrées, ce qui donne l'impression qu'elle prie. C'est de cette posture qu'elle tient son nom.

Couleurs : elle peut être verte, brune ou marron. Sa couleur varie souvent par rapport à l'endroit où elle se trouve. C'est son côté caméléon. C'est aussi un moyen de défense contre les éventuels prédateurs, et un système de chasse.

Sa morphologie : la Mante est un assez grand insecte, dont seul les mâles sont pourvus d'ailes. Les femmes ont aussi des sortes d'ailes, mais qui ne leur permettent pas de voler. Elle est de forme allongée et mince, avec une tête mobile et des pattes ravisseuses puissantes et articulées. Sa tête est en forme de triangle, avec des yeux de chaque côté qui ressortent.

La Mante religieuse est elle dangereuse

Sa taille adulte : est comprise entre 6 et 8 cm. Le mâle est plus petit et moins robuste que la femelle.

Espérance de la Mante religieuse : entre 6 et 9 mois. L'adulte ne survit pas à l'hiver.

Où et comment vit la Mante religieuse

La Mante religieuse est un insecte solitaire. Elle ne croise les autres mantes qu'au moment de la reproduction, puis reprend sa vie de solitaire ensuite. Comme elle ne survit pas à l'hiver, sa vie est donc limitée, et se résume à se nourrir et à se reproduire.

Les mantes religieuses peuvent être trouvées dans une variété d'habitats, mais elles ont tendance à préférer des environnements avec une végétation abondante où elles peuvent se cacher et chasser leurs proies.

Les prairies, les champs et les zones herbeuses offrent un habitat propice aux mantes religieuses, en particulier si elles sont bordées de buissons ou de petits arbres où elles peuvent se percher pour chasser. Les jardins, parcs, jardins publics et lisères de forêts sont aussi des lieux où la Mante religieuse peut se trouver.

Que mange la Mante religieuse ?

La Mante religieuse est principalement insectivore et carnivore. Son régime alimentaire comprend donc tous les insectes qui pourront se présenter à elle dans les hautes herbes : criquet, grillon, fourmi, sauterelle...

Les mantes religieuses sont des prédatrices opportunistes et mangent généralement des proies vivantes et mobiles.

Elle est connue pour sa méthode de chasse très au point. Elle utilise son camouflage pour se fondre dans son environnement avant de saisir rapidement sa proie avec ses pattes.

Ainsi son "costume" peut il être vert, si elle se trouve au milieu de l'herbe verte, brune, si elle se trouve sur un tronc d'arbre, ou jaune, si elle se trouve dans les hautes herbes fanées en fin d'été.

Ce système de camouflage lui sert à chasser, mais aussi à éviter de trop se faire repérer par ses éventuels prédateurs.

Nourriture de la Mante religieuse

Comment se reproduit elle ?

La période de reproduction chez la Mante religieuse débute en fin d'été et se déroulera jusqu'à l'automne.

Mais répondons tout de suite à la question : la mante religieuse femelle mange le mâle après l'accouplement ? Autant vous dire tout de suite que ce n'est pas tout à fait automatique. Mais cela arrive effectivement. Le mâle n'est pas très bien considéré chez les Mantes puisqu'il ne "sert" qu'à la reproduction. Une fois le service rendu, autant s'en débarrasser de la meilleure manière qu'il soit (du point de vue de la Mante femelle) en le mangeant. Une nourriture facile à trouver et de bonne qualité.

Mais même décapité (lorsqu'elle le croque elle commence toujours par la tête) le mâle continuera le processus de reproduction. Vous pouvez en voir un exemple ICI

Accouplement Mante religieuse

Le processus de reproduction commence par la recherche d'un partenaire. Les mâles et les femelles émettent souvent des signaux chimiques et des phéromones pour attirer l'attention de l'autre. Lorsqu'un mâle repère une femelle, il s'approche d'elle avec prudence. Pendant l'accouplement, le mâle transfère le spermatophore (un paquet de sperme) à la femelle.

Dans le cas des mantes religieuses, le mâle dépose souvent le spermatophore dans la partie antérieure du corps de la femelle. Une fois que la femelle a accepté le spermatophore, le sperme qu'il contient est libéré et transféré dans les voies génitales de la femelle. Une fois que le sperme est dans les voies génitales de la femelle, il est utilisé pour féconder les œufs. Les œufs fécondés sont ensuite pondus, et le cycle de reproduction continue.

est une petite structure composée de matériaux nutritifs, de liquide séminal (contenant les spermatozoïdes), et parfois d'enveloppes protectrices. Outre le sperme, le spermatophore peut également contenir des nutriments essentiels pour la femelle. Dans certaines espèces, la femelle peut consommer une partie du spermatophore pour obtenir ces nutriments. Cela peut être particulièrement important pour sa reproduction et sa survie.

L'oothèque est une structure construite par la femelle pour abriter ses œufs. Elle est fabriquée à partir de matériaux mousseux sécrétés par le corps de la femelle, et installée le long d'une tige ou d'une herbe. Elle mesure entre 2 et 3cm de hauteur.

L'oothèque est conçue pour protéger les œufs des intempéries et des prédateurs potentiels. Une fois les œufs pondus à l'intérieur de l'oothèque, la structure se solidifie et offre une certaine isolation thermique. De quoi passer l'hiver au chaud.

Le nom "oothèque" vient du grec "oo" (œuf) et "theke" (boîte ou étui), ce qui décrit bien sa fonction : une boîte ou un étui qui abrite les œufs de la mante religieuse jusqu'à leur éclosion

Nid Mante religieuse Oothèque

La femelle peut construire plusieurs oothèques pendant la saison de reproduction. Elle y déposera à chaque fois des œufs. Ainsi la première ponte pourra être suivie d'une seconde ponte, dans un autre nid.

La naissance des petits

C'est dans ce nid, l'oothèque, que la femelle va pondre de 50 à 200 ou 300 œufs. Ce nombre peut varier en fonction de plusieurs facteurs, notamment l'état de santé de la femelle, la disponibilité de la nourriture et les conditions environnementales locales. Les œufs sont petits, et de couleur jaune.

Jeune mante religieuse

Les œufs sont déposés à l'automne dans le nid. Ils y passeront l'hiver et n'écloront qu'au printemps suivant. Les larves qui sortent de l'œuf vont subir 6 métamorphoses avant de devenir adulte (imago).

Une fois la dernière métamorphose arrivée, les adultes portent tous des ailes et la femelle est capable de se reproduire.

Les prédateurs de la Mante religieuse

La Mante religieuse adulte a de nombreux prédateurs, que ce soit à l'état adulte, et encore plus à l'état de larve ou juvénile. Avec leur petite taille, et sans système de défense, les pauvres mantes n'ont que peu de chance d'échapper à leurs éventuels prédateurs.

Les petites mantes religieuses, quand elles sont encore à l'abri de leur nid, n'en restent pas moins des proies assez faciles à débusquer. Elles sont donc, même cachées dans leur nid, extrêmement vulnérables.

Praying mantis

Les Oiseaux : en particulier les espèces insectivores, peuvent chasser et se nourrir de mantes religieuses. Les mantes sont souvent une source de nourriture pour les oiseaux tels que le moineau et le rouge gorge.

Autres insectes prédateurs : certaines espèces d'araignées, de guêpes et de fourmis prédatrices peuvent attaquer et consommer des mantes religieuses.

Petits mammifères : les souris, lézards, hérissons, peuvent également se nourrir de mantes religieuses si l'occasion se présente.

Outre les prédateurs directs, les mantes religieuses peuvent être exposées à des facteurs environnementaux tels que les intempéries, les maladies, la disponibilité de nourriture et les produits chimiques (pesticides, insecticides) encore trop souvent pulvérisés dans les champs et les jardins.

La protection de la Mante religieuse

La Mante religieuse, bien qu'elle ne soit pas en voie de disparition, est sous surveillance. Comme beaucoup d'insectes de nos jours, elle souffre de la disparition des espaces naturels, des produits chimiques et de la pression humaine qui s'exerce sur tous les espaces naturels.

Comme les mantes religieuses vivent aussi dans les jardins, dans les hautes herbes, lors du passage des tondeuses et débroussailleuses il est fort probable que cette pauvre Mante n'y survivra pas.

Ces engins, fort utiles au demeurant, sont toutefois la source d'un grand nombre de morts. Tout comme les Orvets, ou les Grenouilles, les Hérissons, les Tritons, les mantes religieuses sont souvent tuées ou blessées par les outils que nous utilisons au jardin. Raison pour laquelle il est conseillé de laisser un coin non tondu, avec de grandes herbes dans votre jardin. Ces herbes serviront de refuges au grenouilles, orvets, tritons et mantes.

La Mante religieuse : symbole

Bien entendu, en France, la Mante religieuse est surtout connue pour ses mœurs un peu violentes vis à vis de son partenaire. Même si cet acte de croquer son partenaire n'est pas systématique chez la Mante.

Mais dans d'autres régions du monde, la Mante religieuse n'a pas tout à fait la même signification :

Dans la Grèce antique : la mante religieuse était associée à la prophétie et à la divination. On croyait qu'elle pouvait prédire l'avenir, et elle était parfois considérée comme un oracle.

Mante religieuse qui change de couleur

En Amérique du Nord : dans certaines tribus amérindiennes, la mante religieuse est perçue comme un guide spirituel ou un totem. Elle est souvent associée à des qualités comme la patience, la concentration et la méditation.

En Chine et Japon : En Chine et au Japon, la mante religieuse est généralement perçue de manière positive. Elle est considérée comme un symbole de sagesse, de patience et de réflexion. Elle est également associée à la protection contre le mal.

En Afrique : la mante religieuse est associée à la magie, à la sorcellerie, parfois avec des connotations négatives. Plutôt dans le genre sorcière que bonne fée !

Références : Mag des animaux / MNHN / National géographic

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