Belle Dame fleur
Les papillons

La disparition des papillons, comment (ré)agir ?

La disparition des papillons est une triste réalité ! Depuis les années 70, les papillons disparaissent en silence. Leurs vols colorés se font plus rares, leurs battements d’ailes moins fréquents. Et pourtant, ils ne demandent pas grand-chose pour vivre heureux. Un peu de soleil, quelques fleurs, et surtout… qu’on les laisse tranquilles.

Une disparition discrète… mais bien réelle

À partir des années 70-80, les populations de papillons ont commencé à chuter. Lentement d’abord, puis de façon plus marquée. Aujourd’hui, certaines espèces ont totalement disparu de certaines régions, et d’autres ne tiennent plus qu’à un fil. Rien qu’en France, plus de la moitié des espèces de papillons de jour sont en déclin.

Et ce n’est pas un caprice de papillon : c’est un effondrement silencieux de la biodiversité.

Pourquoi les papillons disparaissent-ils ?

Les raisons sont multiples, mais certaines sont tristement évidentes :

👉 Les produits chimiques : pesticides, insecticides, herbicides… tout y passe, dans les champs comme dans les jardins. De quoi rendre tout l’écosystème toxique, y compris pour les chenilles et les plantes dont elles dépendent.
👉 L’urbanisation galopante : routes, parkings, lotissements, zones commerciales… autant de milieux naturels qui disparaissent.
👉 L’obsession du “propre” : on traque la moindre ortie, la moindre "mauvaise herbe", comme si le naturel était sale.

Et pourtant, il leur en faut si peu pour être heureux !

Belle Dame proche
Belle Dame proche

L’ortie, cette vilaine mal aimée qui sauve des vies

Personne ne rêve d’un bain d’orties. Et il faut bien le dire : elle pique, elle envahit, et elle n’a pas franchement l’élégance d’une rose. Mais pour de nombreux papillons, c’est une plante indispensable.

Et pourtant, l’ortie est souvent arrachée sans ménagement, jugée disgracieuse, symbole de friche ou de négligence. Erreur fatale.

Sans orties, certains papillons disparaîtraient complètement. Leurs chenilles ne se nourrissant que de cette plante.

Et les fleurs dans tout ça ?

On le sait, les papillons butinent le nectar des fleurs pour se nourrir. Mais toutes les fleurs ne se valent pas. Certaines plantes attirent les papillons… sans vraiment les nourrir.

Le cas du Buddleia : l’arbre aux papillons... ou presque

Le Buddleia davidii, surnommé “arbre aux papillons”, fait rêver. Il attire, c’est vrai, des dizaines de papillons en été. Mais son nectar est pauvre en sucre, donc peu nourrissant. Les papillons s’y attardent, mais s’y épuisent.

Pire : il est considéré comme invasif dans plusieurs régions françaises, notamment en Bretagne. Il prend la place d’autres plantes bien plus utiles.

Moralité ? Il vaut mieux un massif de fleurs sauvages et locales qu’un Buddleia en pot qui attire sans nourrir.

La bourrache un bar à nectar
La bourrache un bar à nectar

Un jardin ami des papillons, ça ressemble à quoi ?

Pas besoin d’avoir un hectare pour aider les papillons. Il suffit de penser à eux au moment de planter… et d’oublier un peu la tondeuse.

Voici quelques plantes idéales pour nourrir les adultes et accueillir leurs chenilles :

🌱 Côté fleurs sauvages

🌸 Côté vivaces mellifères

  • Lavande
  • Bleuet

🌿 Côté arbustes utiles

  • Noisetier
  • Aulne
  • Haies fleuries variées
  • Arbres fruitiers (pruniers, pommiers…)

Et bien sûr, un petit coin d’orties que vous laisserez tranquille. Même minuscule, même dans un coin discret, ce “non-jardin” fera toute la différence.

🌼Fleurs annuelles faciles

Vivaces au top

Et pour les périodes creuses :

  • Lierre en automne
  • Pulmonaire au printemps
  • Pâquerette et pissenlit dès février

L’idée, c’est de garantir une floraison étalée de février à novembre, pour qu’il y ait toujours à manger.

Papillon sur Buddleia Davidii
Papillon sur Buddleia Davidii

🐛 Pourquoi les chenilles sont-elles aussi importantes ?

On parle beaucoup des papillons adultes, mais sans chenilles, pas de papillons !
Et c’est justement là que ça coince. Beaucoup d'espèces de papillons pondent sur une plante bien précise, et pas une autre. Si cette plante disparaît, la chenille ne peut pas se nourrir et meurt. C’est ce qu’on appelle un rapport de dépendance étroite.

Prenons un exemple :

  • Le Morio, un papillon rare, pond sur les saules ou les ormes.
  • Le Damier de la succise, très menacé, dépend de… la succise des prés. Pas exactement la plante la plus cultivée en jardin.

Résultat ? Si ces plantes ne sont plus là, les papillons disparaissent en silence, génération après génération.

🦋 Et les papillons de nuit dans tout ça ?

On les oublie souvent, et pourtant : les papillons de nuit sont encore plus nombreux que ceux de jour, et eux aussi sont en déclin.
Leurs rôles ?

  • Polliniser les fleurs qui s’ouvrent la nuit
  • Nourrir une multitude d’animaux (chauves-souris, oiseaux, hérissons…)

Mais ils souffrent d’un ennemi silencieux : la pollution lumineuse. Trop de lampadaires, de spots, de lumières LED, et voilà les papillons nocturnes désorientés, épuisés ou même brûlés.

💡 Une idée simple : éteignez les lumières extérieures la nuit. Ça réduit la facture, et ça sauve des vies minuscules.

Quelques gestes simples pour quelques papillons en plus

  • Ne tondez pas trop souvent : une pelouse rasée, c’est le désert pour les insectes. Laissez des zones sauvages.
  • Évitez les produits chimiques, même les “bios” vendus en grande surface.
  • Favorisez les plantes locales, qui nourrissent vraiment la faune du coin.
  • Laissez un coin en friche dans votre jardin, sans planter, sans arroser, sans désherber.
  • Observez : les papillons reviendront, tranquillement, avec un peu de patience.

Bonus : le top 5 des erreurs à éviter si vous aimez les papillons

  1. Arracher toutes les orties : gardez-en un coin, même petit.
  2. Choisir uniquement des fleurs “esthétiques” : elles sont parfois pauvres en nectar.
  3. Mettre un Buddleia en pot sans rien d’autre : c’est un leurre.
  4. Tondre ras comme un green de golf : les fleurs sauvages n’ont pas le temps de pousser.
  5. Pulvériser “juste un peu d’insecticide” : il n’y a pas de “petite” dose pour une chenille de 5 mm.

Et si on laissait un peu la nature revenir ?

Les papillons ne sont pas qu’un joli décor d’été. Ils sont des indicateurs de biodiversité, des pollinisateurs essentiels, et des maillons fragiles de chaînes que l’on comprend encore mal.

Alors, si chacun laisse un coin de sauvage, un carré d’orties, quelques fleurs mellifères, les papillons pourraient revenir virevolter au jardin.

Et franchement, un été sans papillon, c’est un peu comme un printemps sans oiseaux : silencieux, et un peu triste.

Essayez, vous verrez ! Laissez leur un petit coin sauvage, ils vous en seront reconnaissants.

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