Le Moro Sphinx, que l'on nomme aussi communément Papillon Colibri, est un étonnant papillon, que l'on ne voit jamais se poser. En perpétuel mouvement, ce papillon, rapide comme l'éclair, est superbe à voir évoluer !
Qui est le Moro Sphinx ?
Le Moro Sphinx (Macroglossum stellatarum) fait partie de l'ordre des Lépidoptères, de la famille des Sphingidés (Sphingidae)
Le Moro Sphinx est un papillon diurne (de jour).
Il est répandu dans une grande partie du monde, y compris en Europe, en Afrique du Nord, en Asie et dans certaines régions d'Amérique du Nord. On le trouve également dans certaines régions d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud.
Mais d'où lui vient son nom de Sphinx du caille-lait ? ce nom fait référence à son comportement de butinage sur certaines fleurs de la famille des Rubiacées, notamment le caille-lait blanc (Galium mollugo) et le caille-lait jaune (Asperula tinctoria).
Le nom "caille-lait" provient du fait que les feuilles de ces plantes étaient autrefois utilisées pour cailler le lait, c'est-à-dire pour le faire coaguler lors de la fabrication de fromages. Ces plantes contiennent en effet des substances coagulantes qui étaient utilisées dans certaines pratiques traditionnelles de fabrication du fromage.
Comment reconnaître le Moro Sphinx
Les Sphingidés sont des papillons de taille moyenne à grande, caractérisés par leur vol rapide et puissant et leur capacité à se nourrir en vol stationnaire grâce à leur trompe allongée.
Sa taille : il mesure environ 4 à 6 cm de long, avec une envergure d'ailes d'environ 4 à 5 cm.
Sa couleur : ses ailes sont dans les tons bruns (ailes antérieures), et oranges (ailes postérieures)
Son corps est dans les tons beige, gris. Le côté de son corps est noir et blanc.
Il existe en France deux autres papillons Sphinx qui peuvent être confondus avec le Moro Sphinx : le Sphinx gazé (Hemaris fuciformis) et le Sphinx bourdon (Hemaris tityus) (le moins courant)
Le Moro Sphinx est il dangereux ?
Vous l'aurez sans doute compris dans la description. Non, le Moro Sphinx n'est absolument pas dangereux. C'est un papillon. Il peut paraître impressionnant, avec son bourdonnement, son vol ultra rapide, et sa fausse allure de bourdon.
Mais il ne possède pas de dard, ni rien qui puisse piquer, ou mordre. Il ne possède qu'une grande trompe pour se nourrir. Alors pas de panique si vous le voyez rentrer, pas hasard, chez vous. Pour un tel papillon, c'est vous la menace. En l'attrapant, ou en tentant de le faire sortir vous risquez de l'abimer. Car comme tous les papillons, il est très fragile !
Comment vit le Moro Sphinx ?
Les adultes volent à partir du mois de juin et jusqu'au mois de septembre. C'est l'un des papillons les plus rapides en vol. Il peut atteindre les 50km/heure. Son vol est également caractérisé par sa capacité à effectuer des manœuvres rapides et précises, lui permettant de s'orienter efficacement dans son environnement.
Ses lieux préférés : vous pouvez l'observer dans divers habitats, jardins, prairies, parcs, zones boisées, milieux urbains ou zones côtières.
Le Moro sphinx est présent dans toute la France et est fréquemment observé dans les jardins, les parcs et les zones fleuries.
Où le Moro Sphinx passe t'il l'hiver ?
Le Moro sphinx est une espèce migratrice qui ne passe pas l'hiver dans les régions tempérées, comme en France.
Pendant les mois d'hiver, le Moro sphinx ne peut pas survivre aux conditions climatiques trop froides.
Les adultes qui se trouvent dans les régions plus septentrionales migrent vers le sud vers des zones plus chaudes, telles que l'Afrique du Nord, l'Afrique subsaharienne et certaines parties du sud de l'Europe. Il reviendra au printemps pour se reproduire.
Comment se reproduit le Moro Sphinx ?
Dans les régions tempérées, les Moro sphinx émergent généralement de leurs chrysalides au printemps ou au début de l'été. C'est à cette période que les adultes cherchent activement des partenaires pour s'accoupler. La période d'accouplement peut s'étendre tout au long de la saison estivale, car les Moro sphinx ont plusieurs générations dans une même année.
Après l'accouplement, la femelle du Moro sphinx pond ses œufs sur les feuilles des plantes hôtes, qui sont souvent des gaillets (Galium) et d'autres plantes de la famille des Rubiaceae. Les œufs sont pondus individuellement.
Les œufs éclosent, et les chenilles commencent à se nourrir des feuilles de la plante hôte sur laquelle elles ont été déposées.
Les chenilles passent par plusieurs stades de développement, muant plusieurs fois pour grandir.
Quand les chenilles ont atteint leur taille maximum, elles se transforment en chrysalides pour entamer leur métamorphose. Les chrysalides sont des stades durant lesquels les transformations internes se produisent pour que la chenille se métamorphose en papillon adulte (imago).
Cette dernière métamorphose aboutit à l'émergence des Moro sphinx adultes. Les nouveaux papillons déplient leurs ailes et attendent que celles-ci durcissent et sèchent avant de prendre leur envol.
Que mange les papillons ?
Comme tous les papillons le Moro Sphinx se nourrit du nectar qu'il trouve au cœur des fleurs. Il apprécie particulièrement les fleurs de couleur violette, bleue ou blanche.
Il visitera donc de préférence la Lavandes, les Sauges ou les Valérianes. Sa longue trompe lui permet d'atteindre le nectar qui n'est pas accessible (ou difficilement) aux autres insectes.
Le Moro Sphinx est pourvu qu'une très longue trompe qui lui permet de se nourrir en vol, sans avoir à se poser sur les fleurs pour en aspirer le nectar.
Protégeons les papillons !
Les papillons, comme de nombreux insectes, voient, ces dernières années, leurs populations baisser de manière très inquiétante. Ces baisses sont dues au réchauffement climatique, mais aussi aux activités humaines. La perte d'habitat (construction, disparition d'espaces naturels ou friches), les pesticides et insecticides répandus dans les champs et les jardins sont autant de causes de la disparition des insectes.
Nous pouvons agir à notre petit niveau dans nos jardins, et même sur nos balcons et terrasses, en installant des plantes à fleurs. Une fois fleuries ces plantes, mellifères, vont attirer les insectes qui viendront les butiner, s'en nourrir, et emporter le pollen pour aller polliniser d'autres plantes plus loin. Magique !
Mais nous pouvons aussi laisser des endroits un peu sauvages dans nos jardins. Avec des plantes sauvages, comme l'Ortie, le Trèfle, le Fenouil sauvage qui sont des plantes très importantes pour un grand nombre de papillons. Grâce à ces plantes, les papillons trouveront de quoi manger, ou des endroits où déposer leurs œufs. Sans ces plantes sauvages, les papillons auront bien du mal à se nourrir et à se reproduire.
Réf : Le Monde des Insectes / Inpn /
Abonnez vous à la newsletter ! Tous les 15 jours un condensé de biodiversité