Le Pic vert, l’acrobate au rire éclatant
Avec son rire qui résonne dans les bois et son plumage vert éclatant, le pic vert, Picus viridis, ne passe pas inaperçu !
Si vous entendez rigoler à gorge déployée en pleine nature, ne cherchez pas, c’est lui. Surnommé aussi "l'écorceur d’arbres", il n’est pas là pour plaisanter.
C’est un véritable expert en forage, mais surtout un grand amateur de fourmis. Allié précieux pour nos jardins et nos forêts, ce farceur au bec puissant mérite qu’on s’attarde un peu sur ses talents de bricoleur !
Qui est le Pic vert ?
Le pic vert (Picus viridis) est un oiseau emblématique de nos campagnes. Avec son plumage vert éclatant, son ventre jaunâtre et sa couronne rouge bien voyante, il est difficile à confondre avec un autre.
Il appartient à la famille des Picidés, tout comme ses cousins tambourinants, le pic épeiche et le pic noir. Mais attention, ce grand comique a ses propres habitudes qui le rendent unique dans son genre.

La carte d’identité du Pic vert ?
| Caractéristique | Description |
|---|---|
| Taille | 30 à 36 cm |
| Envergure | 40 à 50 cm |
| Poids | 180 à 220 g |
| Espérance de vie | 5 à 7 ans (jusqu’à 10 ans dans certains cas) |
| Plumage | - Dos et ailes : vert vif - Ventre : jaune pâle - Tête : calotte rouge vive - Moustache : noire (femelle) ou noire bordée de rouge (mâle) - Cercle oculaire : noir, yeux clairs |
| Régime alimentaire | Principalement insectivore : fourmis, larves, parfois fruits. |
| Habitat | Forêts claires, bocages, parcs, vergers, grands jardins. |
| Particularités | - Langue très longue et collante pour attraper les fourmis. - Creuse des cavités dans les arbres pour nicher. |
| Répartition géographique | Présent dans toute l’Europe (sauf régions nordiques et montagnes élevées). |
Ses pattes sont courtes, robustes et munies de griffes puissantes. Elles lui permettent de grimper et de s'accrocher solidement aux surfaces verticales, notamment aux troncs d'arbres.
Le bec du pic vert est un véritable outil de travail : droit, puissant, et mesurant entre 4 et 6 cm, il est parfaitement conçu pour marteler les troncs et dénicher les insectes cachés dans le bois.
Le Pic vert à la tête et le bec durs ! Son bec a intérêt à être costaud, tout comme sa tête ! Il a été calculé que le Pic vert pouvait, chaque jour, donner environ 12 000 coups de bec. Un costaud !
La communication du Pic vert
Communication : le Pic vert émet des cris roulés ou trillés, souvent décrits comme un "ki-kikikikikik" ou un "klee-klee-klee". Il utilise ces cris pour communiquer avec ses congénères , mais aussi pour défendre son territoire et pour rechercher une partenaire. L'on dit du Pic vert qu'il "pleupleute, ou "picasse" !

Cri du Pic vert
Le tambourinage : un comportement caractéristique du Pic vert est le tambourinage. Il martèle avec son bec contre des troncs d'arbres. Ce tambourinage produit des sons qui peuvent être entendus assez loin. Ce procédé sert à communiquer avec les autres Pics verts, mais aussi à marquer son territoire et à attirer un partenaire lors de la saison de reproduction. Mais ce n'est pas lui qui fait le plus de bruit en tambourinant ainsi.
Où peut on observer le Pic vert ?
Le Pic vert est l'une des espèces d'oiseaux les plus répandues en France. Il est observé des régions de plaine jusqu'à environ 1 500 mètres. Dans les zones de montagne les plus élevées il se fait moins courant. Il est répandu à travers l'Europe, l'Asie du Nord et certaines régions d'Afrique du Nord.
Les Pics verts sont souvent présents dans les forêts de feuillus et de conifères. Mais on le trouve aussi dans les parcs et jardins. Tous les lieux où il pourra trouver de la nourriture et des lieux pour nicher.
Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, vous le croiserez sans doute plus souvent au sol que dans un arbre. Car il se pose souvent dans les pelouses et prairies pour rechercher sa nourriture.

Comment vit il ? Solitaire mais pas associable
Le pic vert, hors période de reproduction, c’est un peu l’introverti des bois. Pas qu’il soit asocial, mais disons qu’il apprécie son indépendance. Pas question de traîner avec des bandes d’oiseaux bruyants, il préfère passer ses journées en solo ou, au pire, tolérer ses voisins à distance raisonnable. Voyons comment il s’organise, ce champion du "je vis ma meilleure vie, tout seul".
Un solitaire dans l’âme
Le pic vert, c’est ce pote qui aime les soirées Netflix plutôt que les apéros à dix dans la forêt. Hors saison des amours, il mène une vie bien tranquille, souvent dans le même secteur. Pas de migration pour lui : monsieur est casanier et reste fidèle à son territoire, même quand il neige. Il passe ses journées à chercher des fourmis dans les prairies ou à cogner doucement des troncs pour vérifier si le bois est creusable.
Une vie bien réglée
Son quotidien ? Creuser, manger, et, accessoirement, rigoler tout seul. Enfin, "rigoler" est un grand mot : son célèbre "kya-kya-kyaaa" ressemble à un rire moqueur, mais c’est surtout un moyen d’annoncer sa présence aux autres pics du coin. Et attention, on reste chacun chez soi. Si un intrus ose s’approcher, c’est la guerre des becs ! Le pic vert n’hésite pas à montrer qu’il est le boss de son arbre.
Pas du genre partageur
En bon ermite, il ne partage ni son garde-manger (comprenez : ses fourmilières préférées) ni ses cavités d’arbre fraîchement creusées. Cela dit, une fois qu’il a décidé de déménager, il abandonne ses anciens nids, qui deviennent de vrais Airbnb pour les mésanges, chauves-souris et autres locataires opportunistes. Mais ne comptez pas sur lui pour leur faire un pot de bienvenue.
Un as des escapades discrètes
S’il est souvent visible dans les prairies à fouiller le sol, dès qu’il sent un danger, hop, il grimpe au tronc le plus proche et se plaque contre l’écorce, comme un ninja à plumes. Ce réflexe, un mélange de prudence et de "je ne veux pas qu’on m’embête", en dit long sur son caractère. Bref, le pic vert, c’est l’ami discret, un peu mystérieux, mais qu’on respecte pour son côté efficace.

L’as des nids (mais pas des colocataires)
Avec son bec puissant, le pic vert creuse des cavités dans les arbres pour nicher. Et une fois qu’il a fini d’utiliser son nid, il le laisse aux mésanges, chauves-souris et autres locataires de la forêt. Mais ne comptez pas sur lui pour leur faire un tour de propriétaire : une fois parti, il ne regarde jamais en arrière.
Le régime alimentaire du Pic vert ? Mais que mange t’il ?
Le pic vert, c’est un peu le gastronome des bois, mais avec un régime bien particulier. Pas de graines ou de miettes de pain pour lui, monsieur a des goûts raffinés. Son plat préféré ? Les fourmis, et pas n’importe lesquelles ! Il en est tellement friand qu’on pourrait presque l’imaginer ouvrir un restaurant étoilé spécialisé dans ces petites bestioles. Voici un aperçu de sa carte culinaire.
Les fourmis : son plat préféré
Le pic vert est un véritable amateur de fourmis. Il les recherche inlassablement, en creusant le sol ou en explorant les troncs pour trouver leurs galeries. Grâce à son bec puissant, il accède facilement aux fourmilières cachées. Et là, il déploie son arme secrète : une langue ultra-longue (jusqu’à 10 cm !) et collante, équipée de petits crochets, qui lui permet de capturer les fourmis, leurs larves et leurs œufs avec une précision redoutable.
Ces insectes ne sont pas seulement une source d’énergie : leur acide formique, que d’autres évitent, semble être une friandise pour cet oiseau. On pourrait presque dire que les fourmis sont son "plat signature".
Le buffet forestier
Même si les fourmis dominent son menu, le pic vert sait varier son alimentation en fonction des saisons et des opportunités. Voici ce qu’il mange également :
- Larves d’insectes : un mets riche en protéines, parfait pour compléter son régime.
- Coléoptères et chenilles : idéaux pour une texture différente.
- Baies et fruits : en automne et en hiver, il ne dit pas non à une douceur sucrée.
Ce régime diversifié lui permet de s’adapter aux périodes où les fourmis sont plus rares, comme en plein hiver.

Comment se reproduit le Pic vert ?
Quand vient le printemps, le pic vert troque son quotidien solitaire contre une vie sociale (très temporaire) dédiée à la reproduction. Entre rituels amoureux, construction de nid et éducation des petits, il devient un véritable super-parent.
Le printemps : saison des amours et des cris (de séduction)
Dès les premiers jours de mars, les hormones du pic vert s’agitent. Le mâle commence alors à "chanter" pour séduire une femelle. Son célèbre "kya-kya-kyaaa" résonne dans la forêt, un cri à mi-chemin entre un fou rire moqueur et un appel désespéré. Pas très mélodieux, mais efficace : si une femelle est séduite, elle répond par un cri tout aussi mémorable. Cupidon ne fait pas dans la subtilité chez les pics verts.
Le couple nouvellement formé passe ensuite à l'étape suivante : trouver l’arbre parfait.
La construction du nid : une maison sur mesure
Pour impressionner madame, le mâle propose de creuser un nid dans un tronc d’arbre, souvent un arbre mort ou fragilisé. La femelle participe aussi aux travaux, car chez les pics verts, c’est du 50/50. Ensemble, ils utilisent leurs becs pour creuser une cavité ronde, digne d’un architecte perfectionniste.
Quelques infos "techniques" :
- Hauteur moyenne du nid : 2 à 10 mètres, histoire d’avoir une belle vue sur la forêt.
- Profondeur : environ 30 à 50 cm. Pas besoin de canapé, juste assez pour protéger les futurs œufs.
- Temps de construction : environ 2 semaines. Ce couple ne traîne pas !
Une fois le nid prêt, pas de déco Pinterest : la femelle pond directement ses œufs sur une litière de copeaux de bois laissés par le creusement.

Les œufs et la naissance des petits
La femelle pond en moyenne 4 à 7 œufs blancs, bien cachés au fond de la cavité. Ensuite, c’est parti pour une période d’incubation d’environ 14 à 17 jours. Pendant ce temps, monsieur et madame alternent pour couver les œufs, un véritable travail d'équipe.
Quand les petits éclosent, c’est le début de l’agitation ! Ces adorables boules de duvet sont insatiables et réclament de la nourriture en continu. Pas de jalousie chez les parents : chacun se relaie pour aller chercher des insectes et des fourmis (parfois jusqu’à 100 trajets par jour !). Oui, être parent chez les pics verts, c’est du boulot.
L’envol : premiers pas (ou premiers battements) dans le monde
Après environ 3 à 4 semaines passées au nid, les jeunes pics verts prennent leur envol. Mais attention, leur premier vol est souvent… disons, maladroit. Ils ne quittent pas tout de suite le territoire familial : ils restent encore quelques jours sous la surveillance attentive des parents, qui leur apprennent à trouver de la nourriture et à éviter les dangers.
Petit à petit, les jeunes deviennent indépendants et s’éloignent pour établir leur propre territoire. Les parents, eux, retrouvent enfin un peu de calme. Jusqu’à l’année prochaine.
Le Pic vert, un protecteur de la forêt
Contrôle des populations d'insectes : en se nourrissant d'insectes nuisibles il veille à réguler leurs populations. Il contribue ainsi à limiter les infestations et les dommages causés aux arbres par ces insectes.
Gestion des arbres : en forant des trous dans le bois pour atteindre les larves d'insectes, il contribue à décomposer les arbres morts. Il crée ainsi en creusant des habitats pour d'autres espèces.
Création de cavités : les pics verts sont connus pour creuser des cavités dans les arbres pour nicher et se reposer. Ces cavités serviront par la suite à d'autres oiseaux ou mammifères. Comme l'écureuil roux ou la perruche à collier, qui seront ravis de trouver un nid déjà tout préparé !

Dissémination des spores de champignons : lorsqu'il cherche des insectes dans les arbres, le pic vert peut accrocher des spores de champignons sur ses plumes et les transporter vers d'autres endroits de la forêt. Cela contribue à la dispersion des champignons dans toute la forêt.
Indicateur de santé de l'écosystème : la présence du Pic vert dans une forêt est souvent un indicateur de la santé de cet espace et de sa biodiversité. Étant donné qu'ils dépendent de la disponibilité de nourriture, d'espaces disponibles pour trouver un habitat et d'arbres sains, leur présence est donc un repère pour repérer la bonne qualité de la biodiversité et des arbres de l'ensemble de la forêt.
Les prédateurs du Pic vert
Les rapaces tels que les faucons, les éperviers, les buses sont parmi les prédateurs les plus redoutables pour les Pics verts. Ces rapaces sont capables de les repérer lorsqu'ils sont en vol ou occupés à se nourrir sur un arbre.
Des mammifères comme les belettes, les martres, peuvent grimper aux arbres pour tenter de manger les œufs, ou les petits dans leur nid. Chouette et Hibou peuvent aussi représenter un danger.
La protection du Pic vert
En France, le Pic vert est classé comme une espèce protégée (en vertu de l'arrêté du 17 avril 1981 relatif aux oiseaux protégés sur l'ensemble du territoire national). Il est donc interdit de le détruire, le capturer, le perturber intentionnellement ou détruire ses nids, ses œufs ou ses habitats.
Les populations de Pics verts peuvent subir des pressions locales. La destruction de son habitat, la fragmentation des forêts et des perturbations humaines font partie des ces pressions. Le manque d'arbres morts ou en décomposition, qui sont essentiels pour la nidification des pics verts, peut avoir un impact négatif sur leurs populations.
Le Pic vert symbole
- En Europe : il est considéré comme un symbole de chance, de prospérité et de guérison. On pense que sa présence est porteuse de bonnes nouvelles et de succès à venir.
- Amérique du Nord : pour certaines tribus amérindiennes, il est un symbole de communication avec les esprits et de guidance spirituelle. Il est souvent associé à la guérison et à la purification.
- Chine : il est considéré comme un symbole de longévité, de chance et de fidélité conjugale dans la culture chinoise. On pense que sa présence apporte la prospérité et la stabilité dans les relations familiales.
- Japon : Au Japon, le pic vert est associé à la beauté, à la chance et à la chance en amour. Il est souvent représenté dans l'art traditionnel japonais, notamment dans les estampes ukiyo-e.
Le Pic vert est souvent associé à des qualités telles que la persévérance, l'endurance et la détermination. Il est également considéré comme un symbole de connexion avec la nature et de respect de l'environnement
Ref : Mnhn/ Mag des animaux/ Zoom nature/ Oiseaux
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