La Tanaisie, une plante pas commune du tout

La Tanaisie, elle n’a pas le charme discret d’une violette, ni la douceur d’une Camomille.

Non, la Tanaisie, c’est plutôt le genre grande gueule du talus : elle pousse dru, elle sent fort, elle repousse les insectes, les vers et même certaines personnes un peu sensibles du nez.

Elle cache bien son jeu. Plante médicinale, plante insecticide, plante décorative même (oui, oui), la tanaisie a plus d’un atout sous ses feuilles découpées.

Dans cet article, je vous emmène faire connaissance avec cette coriace au caractère bien trempé.

Au programme : portrait botaniquement incorrect, bons usages et contre-indications, sans oublier ses super-pouvoirs au jardin. Mais oui, elle cache des secrets...

Qui est la Tanaisie ?

La Tanaisie commune, ou Tanacetum vulgare pour les intimes, est une plante vivace qui n’a pas peur de s’imposer.

Originaire d’Europe (et pas qu’un peu), elle s’est tranquillement installée aussi en Asie et en Amérique du Nord, portée par sa réputation de plante utile, coriace et un brin piquante.

La Tanaisie, c’est aussi une Asteracée – autrement dit, elle est de la même grande famille que l’Absinthe ou l’Armoise. Une famille de plantes qui n’ont pas peur d’avoir du caractère.

Les autres noms de la Tanaisie

Et côté surnoms ? Elle s’est déjà fait appeler herbe aux vers, à cause de ses propriétés vermifuges bien connues des anciens.

Une plante qui faisait fuir les parasites dans les maisons comme dans les intestins. Glamour, non ?

Mais aussi Sent bon (en raison de son odeur), ou Herbe de St Marc (elle commence à fleurir aux alentours de la St Marc le 24 avril, selon les régions)

Comment la reconnaître ?

Impossible de la rater quand on la croise. La Tanaisie commune, c’est un peu la punk à houppette du bord de route.

Haute sur tige (jusqu’à 1,20 m quand elle est en forme), elle se dresse fièrement avec ses feuilles découpées comme des dents de scie, vert foncé, très aromatiques – on pourrait même dire qu’elles sentent fort la plante (avis aux narines sensibles).

Les feuilles, lorsqu'on les froisse, ont une odeur très spécifique et assez forte. Certaines personnes trouvent cette odeur assez désagréable. Assez proche de l'odeur du camphre. Mais nous n'avons pas tous le même ressenti au niveau des odeurs...

Et puis il y a ses fleurs jaunes en pompons, toutes rondes, sans pétales, qui s’épanouissent en bouquets serrés.

Pas très discrètes non plus. Elles fleurissent en plein été, de juillet à septembre, attirant au passage un petit monde d’insectes… et de regards intrigués.

En résumé :

• Et elle sent… la Tanaisie. Ce qui est à la fois une info et un avertissement.
• Elle pousse en touffes denses, parfois envahissantes.
• Ses feuilles sont très découpées, avec un aspect assez léger, un peu comme celles de la fougère, mais en version rugueuse.
• Ses fleurs font penser à de petits boutons de veste dorés, perchés en grappe au sommet des tiges. Elles sont regroupées, de couleur jaune (ou orangé) assez intense

Où la rencontrer ?

C’est une dure à cuire, capable de s’adapter à plein d’endroits, des bords de chemin aux friches rebelles. Donc pas du genre difficile.

Elle pousse là où ça gratte un peu, là où c’est sec, voire franchement caillouteux. Vous la croiserez souvent :

• le long des chemins et des routes,
• dans les friches, les terrains vagues,
• autour des jardins (surtout si on l’a plantée exprès pour faire fuir les pucerons),
• ou même en bord de champ, à l’aise comme à la maison.

Elle aime le soleil, les sols bien drainés et supporte même les terres pauvres. Et une fois installée, bon courage pour la faire déménager : elle s’étend facilement, surtout grâce à ses rhizomes souterrains.

Une vraie squatteuse botanique.

La Tanaisie est elle comestible ?

Alors… comment dire… non, absolument pas !
La Tanaisie, avec son allure de grande herbe sauvage et ses jolis pompons jaunes, pourrait presque passer pour une plante de tisane.

Mais attention : elle est toxique. Elle contient de la thuyone, une substance qui peut vous causer bien plus de maux de ventre qu’un repas de cantine un lundi midi.

Autrefois, on en glissait un peu dans des plats ou des liqueurs (les gens étaient plus téméraires à l’époque).

Mais aujourd’hui, on sait que ce n’est pas une bonne idée. Résultat : on ne la met plus dans nos assiettes, ni dans nos mugs.

👉 Par contre, au jardin, la tanaisie devient une alliée redoutable : en infusion, elle chasse pucerons, aleurodes, fourmis, mouches du chou, et même certains vers des pommes.

Bref, elle ne nourrit pas votre estomac, mais elle protège vos salades.

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Recette pas à pas, utilisations au potager, sur les fruitiers et au jardin d’ornement, ainsi que toutes les précautions d’emploi.

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Comment utilise-t-on la Tanaisie ?

La Tanaisie commune, nous la connaissons depuis l’Antiquité. Et on ne l’a pas gardée uniquement pour décorer les talus.

Elle a longtemps joué les couteaux suisses végétaux, avec des usages parfois surprenants. Petite tournée des talents de Tanacetum vulgare.

🌿 En médecine traditionnelle

La Tanaisie a été utilisée pour soulager toutes sortes de maux :

• troubles digestifs,
• douleurs de règles,
• parasites intestinaux (elle a longtemps été un vermifuge de campagne),
• douleurs articulaires, ecchymoses, inflammations cutanées...

Bref, la plante qui soignait tout – ou presque. Aujourd’hui, on la retrouve encore en huile essentielle, notamment en aromathérapie… mais attention : elle est puissante et peut être toxique si mal utilisée (je vous en reparle plus bas).

🍴 En cuisine (autrefois)

Oui, la Tanaisie a déjà mis les pieds dans une assiette. On s’en servait pour aromatiser certaines recettes (notamment au Moyen Âge), avec son petit goût amer bien particulier.

Mais vu sa toxicité potentielle, elle a perdu sa place au menu au fil du temps.

Aujourd’hui, mieux vaut éviter de l’utiliser en cuisine, sauf si vous êtes herboriste confirmé et que vous aimez vivre dangereusement.

Pas vraiment une plante avec laquelle l'on peut jouer les apprentis herboristes.

🐛 En insectifuge naturel

Là, c’est son domaine de prédilection ! Sa forte odeur fait fuir bon nombre d’insectes indésirables :

• les mites dans les armoires,
• les puces et tiques dans les paniers des chiens,
• les moustiques et mouches dans la maison ou au jardin.

On peut utiliser ses feuilles fraîches ou séchées, en bouquets, en décoction ou même en purin. Une vraie plante anti-intrus.

🎨 En artisanat

Autrefois, ses fleurs servaient à fabriquer des teintures naturelles, avec des nuances jaunes ou verdâtres.

Parfait pour colorer les textiles, la laine ou même le papier. C’était la période “tanaisie tendance”.

🌬 En parfum et encens

Bon, là c’est plus niche (et pas forcément à la mode), mais l’odeur de la Tanaisie – forte, camphrée, presque médicinale – a aussi été utilisée dans des parfums naturels et des encens.

Ambiance herboristerie mystique garantie.

💐 À cueillir et à sécher

Les fleurs de Tanaisie se conservent très bien en bouquet sec.

Cueillez-les quand elles sont bien ouvertes, suspendez-les tête en bas à l’ombre, et vous aurez de jolis petits pompons dorés à glisser dans des compositions… ou dans vos placards, contre les mites.

La Tanaisie est-elle toxique ? Prudence, quand même.

Oui, la Tanaisie est une plante médicinale… mais ce n’est pas une infusion de Camomille.

Elle contient des principes actifs costauds, et donc, comme souvent avec les plantes puissantes, il faut savoir où on met les pieds (et surtout ce qu’on met dans sa tasse).

La plante renferme notamment de la thuyone, un composé également présent dans l’Absinthe.

Et cette molécule-là n’est pas là pour rigoler : à forte dose, elle peut provoquer maux de tête, vertiges, voire convulsions. Ambiance "bad trip botanique".

Certaines personnes peuvent aussi réagir au contact avec la plante, à cause de lactones sesquiterpéniques (oui, ça sonne sérieux). Résultat : réactions allergiques, irritations cutanées… rien de très bucolique.

On la retrouve parfois dans des recettes anciennes et même dans quelques ateliers modernes de cuisine sauvage…

Mais attention : la Tanaisie, c’est un peu comme l’absinthe. À toute petite dose, ça intrigue. À forte dose, ça secoue.

Alors, si vous n’êtes pas sûr de votre coup, mieux vaut la garder pour le potager que pour le gâteau du dimanche.

👉 En résumé :

• On évite de la consommer régulièrement, surtout en grande quantité.
• On la manipule avec un peu de respect (et pourquoi pas des gants si on a la peau sensible).
• Et on la réserve à des usages ponctuels et bien informés.

C’est une plante médicinale à manier avec précaution, pas un ingrédient de cuisine lambda.

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Comment installer de la Tanaisie dans votre jardin ?

La Tanaisie commune n’est pas compliquée : elle adore les sols ordinaires, même pauvres, et se contente de peu.

Semez-la au printemps ou plantez un pied récupéré en bord de chemin (elle s’invite souvent toute seule). Une fois installée, elle revient fidèlement d’année en année : c’est une vivace coriace.

👉 Conseil malin : placez-la plutôt en bordure ou au fond du potager, car elle peut monter haut (jusqu’à 1,20 m) et faire de l’ombre aux plus petites.

La tanaisie est une vivace robuste, et heureusement, elle demande très peu d’entretien.

Quand tailler la Tanaisie ?

• En fin d’été ou début d’automne : une taille des tiges défleuries permet de limiter le semis spontané et d’éviter que la plante n’envahisse tout le jardin.
• En fin d’hiver (février-mars) : rabattez la touffe sèche à ras du sol. La plante repartira vigoureusement au printemps grâce à ses rhizomes.

Pourquoi tailler ?

• Pour contenir son côté envahissant : la tanaisie adore s’étaler.
• Pour favoriser une belle repousse au printemps.
• Pour éviter les semis incontrôlés : si vous laissez toutes les fleurs sécher, elle se ressèmera partout.

👉 Astuce : si vous aimez ses fleurs jaunes décoratives, laissez-en quelques-unes monter à graines pour les insectes… mais pas toutes, sinon vous aurez une armée de tanaisies l’année suivante !

La Tanaisie est elle une plante envahissante ?

Eh oui ! La Tanaisie a tendance à s’étaler grâce à ses rhizomes souterrains. Si vous la laissez faire, elle peut vite coloniser un coin entier du jardin.

Pour la contenir :

• plantez-la dans une zone bien délimitée,
• ou entourez-la d’une barrière anti-rhizomes (comme pour la menthe),
• ou encore taillez régulièrement pour éviter qu’elle ne se ressème partout.

Bref, c’est une plante généreuse… parfois un peu trop !

Utiliser la Tanaisie contre les puces (sans danger)

La tanaisie est toxique si elle est ingérée. On ne la donne jamais en infusion ou à manger aux chiens, chats ou autres animaux.
👉 Son utilité, c’est uniquement en répulsif externe grâce à son odeur forte.

Méthodes sûres :

• Faire sécher quelques bouquets de tanaisie et placer les feuilles sèches dans de petits sachets en tissu (type gaze ou coton).
• Mettre ces sachets près du couchage des animaux ou dans les zones de passage des puces.
• Changer les bouquets/sachets toutes les deux à trois semaines, car l’odeur s’atténue.

⚠️ Important : ne pas frotter la plante directement sur le pelage, et ne jamais l’utiliser en ingestion.

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