Citrouille, potiron ou potimarron ? Qui est la vraie star d’Halloween !
Chaque automne, c’est la même scène : dans les allées du marché, les courges s’alignent fièrement comme des boules oranges dodues, et les passants se demandent d’un air perplexe :
— “Alors ça, c’est une citrouille ou un potiron ?”
— “Et le potimarron, c’est une citrouille miniature ?”
Rassurez-vous : si vous hésitez encore, vous êtes loin d’être seul·e. Même les jardiniers confirmés s’y perdent parfois. Pourtant, derrière leurs airs de cousines, ces trois courges n’ont ni le même look, ni le même goût, ni le même rôle dans nos traditions d’automne.
Alors avant de creuser votre lanterne d’Halloween ou de lancer votre soupe du dimanche soir, faisons un petit tour de potager…
Potiron, citrouille, potimarron : trois stars d’une même famille
Ces trois courges appartiennent à la grande famille des Cucurbitacées, celle qui réunit melons, concombres, courgettes et toutes les courges du monde.
Mais elles ne viennent pas du même “clan” :
- La citrouille (Cucurbita pepo) est la plus rustique, la plus campagnarde. Elle est ronde, orange vif, avec un pédoncule dur et anguleux.
- Le potiron (Cucurbita maxima) est plus doux, plus musclé aussi : chair orangée, peau épaisse, goût sucré et texture fondante. Son pédoncule est rond et spongieux.
- Le potimarron, enfin, c’est le petit cousin japonais du potiron : plus petit, plus fin, et avec un délicieux goût de châtaigne.
En clair : le potimarron est un potiron, mais pas une citrouille. (Oui, on comprend mieux pourquoi les enfants de maternelle abandonnent vite la botanique.)
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Citrouille d’Halloween : pourquoi elle, et pas le potiron ?
Parce qu’elle fait peur, bien sûr !
La citrouille a cette peau bien orange, épaisse, qui se creuse facilement sans s’écraser, et qui garde une forme parfaite de grosse tête souriante.
C’est l’outil idéal pour fabriquer Jack-o’-Lantern, le fameux visage illuminé qui veille à la porte des maisons le 31 octobre.
Une petite légende pour briller à table
L’histoire vient d’un conte irlandais : un certain Jack, ivrogne et filou, aurait trompé le diable. À sa mort, ni le paradis ni l’enfer ne voulurent de lui. Condamné à errer dans la nuit, il sculpta un visage dans un navet et y plaça une braise pour s’éclairer.
Arrivés en Amérique, les Irlandais remplacèrent le navet par une citrouille — bien plus large et disponible à la saison.
Et voilà comment Halloween devint la fête des citrouilles lumineuses !
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Et le potiron dans tout ça ?
Le potiron, lui, ne s’éclaire pas : il se mange !
C’est la star des soupes veloutées, des gratins sucrés-salés et des purées d’automne.
Sa chair est douce, dense, légèrement sucrée, et se prête aussi bien aux recettes salées qu’aux desserts (essayez un “cheesecake potiron” : c’est une tuerie).
🔸 Astuce : plus le potiron est lourd pour sa taille, plus il sera goûteux.
🔸 Sa peau se mange dans la plupart des variétés, si elle est bien mixée après cuisson.
Le potimarron, de son côté, est le chouchou des jardiniers pressés : il pousse vite, se conserve bien et sa peau, fine et savoureuse, se mange telle quelle. Il a un petit goût de châtaigne grillée qui en fait un allié parfait pour les soirées fraîches de fin octobre.

🎃 Potager, cuisine ou déco : à chacun sa mission
| Courge | Idéale pour… | Caractéristiques |
|---|---|---|
| Citrouille | Sculptures d’Halloween, déco | Ronde, orange vif, chair fibreuse |
| Potiron | Soupes, gratins, purées | Gros, peau lisse, chair sucrée |
| Potimarron | Veloutés, rôtis, desserts | Petit, goût de châtaigne, peau fine |
👉 Moralité : si vous voulez cuisiner, prenez un potiron ou un potimarron.
Si vous voulez effrayer vos voisins, choisissez une belle citrouille et une bougie qui ne sent pas le plastique fondu.
Courges et biodiversité : des trésors à préserver
Ce que peu de gens savent, c’est qu’il existe plus de 800 variétés de courges à travers le monde, dont certaines anciennes variétés françaises :
- le Rouge vif d’Étampes, souvent confondu avec la citrouille,
- la Musquée de Provence, au goût riche et parfumé,
- ou la Bleue de Hongrie, d’un bleu-gris presque lunaire.
Cultiver plusieurs variétés dans son jardin, c’est non seulement délicieux, mais aussi utile à la biodiversité : les fleurs de courges nourrissent les abeilles à la fin de l’été, et leurs graines attirent de nombreux oiseaux.
Autant dire qu’Halloween n’est pas seulement une fête commerciale : c’est aussi une célébration du potager !
Peut-on manger une citrouille d’Halloween ?
Alors, oui… techniquement, c’est possible. Mais est-ce une bonne idée ? Pas vraiment 😅
La plupart des citrouilles décoratives qu’on trouve pour Halloween sont choisies pour leur taille et leur couleur bien orange, pas pour leur goût.
Résultat : leur chair est pâle, fade et fibreuse, un peu comme une soupe d’eau à la citrouille — très jolie dans le saladier, beaucoup moins dans la bouche.
En revanche, certaines variétés, comme le Rouge vif d’Étampes ou la Musquée de Provence, sont aussi bons que jolis. Ces courges se creusent bien pour la décoration et se transforment ensuite en délicieuse purée, velouté ou gratin.
Bref, si vous voulez une citrouille “à tout faire”, choisissez une variété de potiron comestible plutôt qu’une citrouille purement décorative.
🍲 Astuce : ne jettez pas la chair si vous creusez une citrouille !
Même un peu fade, elle se marie très bien avec des épices douces (curry, muscade, cannelle) ou des légumes plus goûteux comme la carotte ou la patate douce.

Combien de temps se garde une citrouille d’Halloween ?
Tout dépend de son état :
- 🎃 Non creusée, elle se conserve jusqu’à 2 ou 3 mois dans un endroit frais, sec et aéré.
(L’idéal : un cellier, une cave ou un rebord de fenêtre abrité.) - 👻 Creusée et décorée, c’est une autre histoire…
Une fois ouverte,la citrouille entre en mode “compote express”. En quelques jours, elle se ramollit, se tache, puis s’effondre sur elle-même avec un air tragique de citrouille fatiguée.
Pour la faire durer un peu plus longtemps :
- videz-la bien et frottez l’intérieur avec du vinaigre blanc (ça retarde la moisissure) ;
- gardez-la dehors, à l’ombre et à l’abri de la pluie ;
- et évitez la bougie qui chauffe trop — préfèrez une petite LED ou une lampe solaire.
💡 Astuce bonus : si vous voulez conserver votre citrouille plus d’une semaine, vous pouvez la vernir ou la badigeonner d’un peu d’huile végétale.
Ça ralentit le dessèchement et la garde belle plus longtemps.
Peut-on planter les graines d’une citrouille d’Halloween ?
Oui, mais attention : vous ne récolterez pas forcément la même citrouille !
Les citrouilles vendues pour Halloween sont souvent des variétés hybrides (issues de croisements).
Si vous replantez leurs graines, vous risquez d’obtenir… une courge étrange, difforme, ou d’une autre couleur. Ça peut être amusant, mais pas très fiable pour votre potager 😄
👉 Si vous voulez cultiver vos propres citrouilles, mieux vaut :
- achetez un sachet de semences de variétés anciennes (Rouge vif d’Étampes, Musquée de Provence, Galeuse d’Eysines…),
- ou récupérez les graines d’une citrouille bio et non hybride (demandez au producteur).
Pour les semer :
- Nettoyez et faites sécher les graines quelques jours. Sur un papier absorbant. Retirez bien la chair autour des graines, sinon elle risque de moisir et de faire pourrir la graine.
- Plantez-les au printemps, après les gelées (après les Saints de glace)
- Arrosez régulièrement et laisse-leur beaucoup de place (1 à 2 m² par pied).
En été, vous verrez les grandes fleurs jaunes attirer les abeilles, et à l’automne suivant… vous verrez vos propres citrouilles prêtes à sculpter ! 🐝🎃
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Et si on réconciliait Halloween et Toussaint ?
Plutôt que d’opposer fête païenne et fête religieuse, on peut y voir une belle transition entre la vie, la mémoire et le renouveau.
Les citrouilles qui éclairent nos fenêtres rappellent les feux anciens qu’on allumait pour traverser la nuit — et les chrysanthèmes qu’on dépose au cimetière portent la même lumière.
Deux traditions différentes, mais un même message : honorer ce qui nous relie à la terre et à ceux qui nous ont précédés.
FAQ Vos questions autour d’Halloween
Derrière les citrouilles et les bonbons, Halloween parle avant tout du passage : celui de la lumière vers l’ombre, de l’été vers l’hiver, du monde des vivants vers celui des morts.
C’est une fête qui nous rappelle que la nature se repose, que tout renaîtra ensuite, et que même dans la nuit, on peut rire, se déguiser et apprivoiser nos peurs.
En somme : une façon joyeuse de faire la paix avec ce qui nous effraie.
Halloween trouve ses racines dans l’ancienne fête celtique de Samhain, célébrée il y a plus de 2 000 ans.
C’était la fin de l’année agricole : on rentrait les troupeaux, on partageait les dernières récoltes, et on croyait que, cette nuit-là, les esprits pouvaient franchir la frontière du monde des vivants.
Avec la christianisation de l’Europe, Samhain est devenue la veille de la Toussaint (“All Hallows’ Eve”), d’où le mot “Halloween”.
Parce qu’autrefois, on voulait tromper les esprits !
Lors de la nuit de Samhain, les Celtes pensaient que les âmes des morts revenaient visiter le monde des vivants.
Pour ne pas être reconnus (et embêtés) par les fantômes, les gens se déguisèrent en créatures effrayantes : monstres, sorcières, squelettes…
L’idée était simple : si tu ressembles à un esprit, il te laissera tranquille. 👻
Avec le temps, cette tradition s’est transformée en fête populaire.
Les enfants (et les adultes !) se déguisent désormais pour jouer avec leurs peurs, rire de la mort, et rappeler que cette période sombre de l’année peut aussi être joyeuse.
C’est une façon symbolique de dire :
“Même la nuit la plus noire peut être lumineuse si on y met un peu de fantaisie.” 🌙✨
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