Le Verdier d’Europe,l’oiseau qui a plus d’une graine dans le bec !
Le Verdier d'Europe ! Si vous entendez un piaillement joyeux au petit matin, accompagné d’un petit plumage vert qui se dandine près de votre mangeoire ? Pas de doute, c’est sûrement le Verdier d’Europe
Cet oiseau à la bouille sympathique et au look acidulé mérite toute notre attention.
Alors, prêt(e) à faire connaissance avec ce cousin branché des pinsons ? Suivez le guide !
Qui est le Verdier ?
Le Verdier d’Europe est un passereau. C’est un peu le “hipster” (branché) des jardins, avec ses belles teintes de vert, jaune et gris qui attirent l’œil. Avant de vous lancer dans la photo de famille, découvrons quelques infos clés :
- Nom scientifique : Chloris chloris
- Famille : Fringillidés (Fringilles), la même famille que le Pinson des arbres ou le Pinson du Nord
- Taille : autour de 14-15 cm, soit à peu près la longueur d’une barre de chocolat (miam !).
- Poids : entre 25 et 30 g ; il pourrait tenir sans problème dans le creux de votre main (mais mieux vaut éviter de le stresser, hein).
- Longévité : en moyenne 2-3 ans dans la nature, même si certains individus plus chanceux peuvent flirter avec les 5 ans.
- Plumage : mâle d’un vert vif et jaune flashy sur les ailes, femelle plus discrète mais toujours avec des nuances de vert-olive et de gris.
- Son chant : le Verdier ne chante pas vraiment. Il s'exprime plutôt par des séries de petits cris, qui ressemble beaucoup à celui du Pinson.
Les oiseaux de cette famille ont la particularité d'avoir tous un bec assez court et puissant, ce qui leur permet de casser sans problème des graines dures.
Bref, c’est un oiseau tout en couleur, qui sait se faire remarquer quand il se pose près de la mangeoire ou sur une branche éclairée par le soleil.

Son chant : le Verdier ne chante pas vraiment. Il s'exprime plutôt par des séries de petits cris, qui ressemble beaucoup à celui du Pinson.
Où croiser le Verdier d’Europe ?
Le verdier d’Europe est plutôt facile à observer. Son terrain de jeu favori ? Les jardins, parcs urbains, vergers et haies champêtres. Si vous vivez en France, vous pouvez le rencontrer dans pratiquement toutes les régions, à condition qu’il y ait quelques arbres ou buissons pour le mettre à l’aise.
- En ville : il n’est pas timide, il s’adapte plutôt bien à l’environnement urbain, surtout si vous lui offrez une petite graine à becqueter.
- À la campagne : vous le verrez souvent en groupe, voletant entre les champs, les bosquets et les arbres fruitiers.
Son côté sociable le pousse à se poser près des maisons, surtout l’hiver, quand la nourriture se fait plus rare.
Comment vit il ?
Le verdier d’Europe a un emploi du temps bien rempli, oscillant entre la recherche de nourriture, les interactions avec ses congénères et la séduction amoureuse. C’est un petit oiseau très social, qui aime vivre en groupe, surtout lorsqu’il s’agit de se nourrir ou d’explorer un nouveau territoire.
Il faut dire que Mr Verdier possède un tempérament parfois un peu bagarreur, notamment près des mangeoires. Avec son bec conique, il n’hésite pas à se montrer imposant face à d’autres passereaux plus discrets (les mésanges ou les chardonnerets, par exemple) pour s’accaparer les meilleures graines.
Cela dit, il sait aussi faire preuve de coopération et de tolérance, surtout quand la nourriture est abondante.
Que mange t'il ? Le menu (bien garni) du Verdier d’Europe
Le verdier d’Europe a un palais assez simple : il raffole avant tout de graines et de semences. C’est son grand plaisir, un peu comme certains raffolent du pop-corn devant une série. Avec son bec conique, il est taillé pour décortiquer les graines les plus coriaces sans sourciller.
- Au petit-déjeuner : rien de tel que quelques graines de tournesol pour bien commencer la journée, surtout en hiver quand la nourriture se fait rare.
- Au déjeuner : il explore les champs et les bords de route, grignotant des graminées sauvages ou des semences de mauvaises herbes (et oui, ça rend service au jardinier !).
- Au dîner : selon la saison, il ne dit pas non à quelques baies ou petits insectes qu’il picore, histoire de varier un peu le menu.
En gros, c’est un granivore affirmé, mais qui sait s’adapter : si vous laissez traîner une mangeoire remplie de graines, il sera probablement le premier sur place, prêt à jouer les gros bras pour défendre le buffet. Une fois repu, il laisse tout de même la place à quelques invités, mais il ne faut pas trop le titiller quand il a faim, ce cher verdier !

Comment se reproduit il ?
Avec son caractère bien trempé, le Verdier ne fait pas les choses à moitié quand il s’agit de romance. Dès que les beaux jours pointent le bout de leur bec, c’est la fête de la plume dans les haies et les vergers. Voici un petit aperçu de l’amour version Verdier.
La saison des amours : quand le printemps se réveille
À l’approche du printemps, Monsieur Verdier sort le grand jeu :
- Exhiber son plumage : il bombe le torse, déploie ses ailes jaunes et se pose bien en vue, histoire que Madame ne puisse pas le rater.
- Un chant mélodieux : entre deux graines, il lance des trilles joyeux, comme un DJ aviaire qui chauffe la piste pour attirer les femelles.
- Le vol nuptial : si la musique ne suffit pas, il ajoute une petite chorégraphie aérienne, ondulant dans les airs pour afficher son agilité.
Lorsque Madame est conquise, elle répond par des petits cris complices et s’approche de notre Don Juan, pour former ce couple tout en vert et jaune.

La construction du nid : le Airbnb du bosquet
Une fois le couple officialisé (sans passer par Mairie, on vous rassure), place aux travaux pratiques :
- Le choix du spot : ils privilégient les haies, les arbustes denses ou même un conifère touffu. L’objectif : un endroit un peu caché, loin des prédateurs et des voisins trop bruyants.
- La déco intérieure : pour rendre le nid douillet, ils utilisent de la mousse, des radicelles (petites racines), quelques plumes égarées, et parfois même des brins de laine s’ils en trouvent dans un champ avoisinant.
- L’esprit d’équipe : contrairement à certains oiseaux, Monsieur Verdier met aussi la patte à la pâte (ou du moins au bricolage). Mais Madame reste l’architecte principale.
Résultat : un nid compact, bien ancré dans la végétation, prêt à accueillir la future progéniture.
La naissance et l’élevage des petits : la cantine ouverte
Une fois le nid bâti, Madame pond généralement 4 à 6 œufs bleu pâle ou blanchâtres, parfois mouchetés. Pendant une douzaine de jours, elle couve en mode “cocotte minute”. Et pendant ce temps Monsieur s’affaire à lui rapporter des graines et, à l’occasion, quelques insectes pour varier le menu.
Surveillance anti-prédateurs : les verdiers adultes gardent un œil ouvert sur les éventuels intrus : chats, pies, ou rapaces affamés.
Éclosion : les poussins sortent de l’œuf les uns après les autres. Et au départ, ils ressemblent à de petits pompons un peu déplumés, la bouche grande ouverte en quête de nourriture.
Le gavage (consensuel) : pendant une quinzaine de jours, les parents se relaient pour nourrir la marmaille. Les graines prédigérées (miam !) sont régurgitées directement dans le bec des poussins, pour un repas all-inclusive digne d’un palace.

L’envol : premiers battements d’ailes
Après deux semaines d’intense gavage, les poussins se couvrent d’un duvet plus fourni. Ils commencent à batifoler dans le nid, testant leurs ailes naissantes. Arrive enfin le grand moment :
- Le sautillement sur le bord du nid : c’est un peu leur premier pas sur le tapis rouge.
- Les premiers vols hésitants : ils s’éloignent d’abord de quelques centimètres, puis de quelques mètres, sous le regard intransigeant (et un brin stressé) des parents.
- Le retour à la maison : pendant encore quelques jours, les jeunes verdiers reviennent parfois se faire nourrir. Ensuite, ils finiront par tracer leur propre route de passereau indépendant.
La protection du Verdier
Le Verdier d’Europe, malgré sa belle énergie et sa facilité à s’adapter à différents milieux, n’est pas complètement à l’abri des aléas de la vie moderne. Au fil des années, on observe que ses populations connaissent des hauts et des bas, et ce pour différentes raisons.
Une population encore répandue, mais…
Dans la plupart des pays européens (dont la France), le Verdier reste l’un des oiseaux les plus courants qu’on peut observer dans nos jardins et nos parcs. Cependant, certaines études pointent un déclin local lié à plusieurs facteurs :
- Maladie : ces dernières années, une infection nommée Trichomonose a frappé plusieurs espèces granivores, dont le Verdier, provoquant parfois des mortalités importantes.
- Modification des pratiques agricoles : monocultures, pesticides, disparition des haies et des friches : tout cela réduit la diversité des graines et insectes dont le Verdier se nourrit.
- Moins de haies = moins d’abris pour nicher et se cacher des prédateurs.
- Urbanisation galopante : les nouveaux lotissements et la bétonisation peuvent faire disparaître les buissons et petits recoins où il trouvait ses graines.
- Les parcs très “design” avec de grands espaces de pelouse rase ne sont pas toujours idéaux pour lui.
Protéger le Verdier d’Europe
En France, le Verdier d’Europe bénéficie d’une protection générale. On ne peut ni le capturer, ni le détenir. Même s’il ne figure pas parmi les espèces gravement menacées, la vigilance est de mise pour éviter que la situation ne se dégrade. Car sa population a vraiment diminué en moins de 20 ans !
- Surveillance des populations : des ornithologues amateurs et professionnels participent à des comptages (programmes de science participative, comme le comptage des oiseaux des jardins).
- Sensibilisation du public : des associations (LPO, par exemple) et des sites naturalistes encouragent chacun à préserver la biodiversité dans son jardin.
- Programmes de recherche : des études se poursuivent sur l’impact des maladies aviaires (trichomonose, etc.) et sur l’effet des pesticides.
Même si l’on n’est pas un expert en ornithologie, quelques gestes simples peuvent faire la différence pour soutenir les populations de verdiers : planter des haies d’arbustes locaux (troène, aubépine, sureau), qui serviront à la fois d’abri et de garde-manger. Laisser quelques zones en friche ou peu tondues, où pousseront des plantes sauvages dont il apprécie les graines. Et ne pas utiliser de produits chimiques, qui tuent les insectes et les oiseaux par la même occasion.
Références : Oiseaux / MNHN / Oiseaux libres
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