Le Sphinx gazé, le papillon oiseau

Le Sphinx gazé est un drôle de papillon, aux allures de bourdon. Super rapide, ce superbe papillon a un faible pour le Chèvrefeuille, raison pour laquelle on le nomme aussi souvent le Sphinx du Chèvrefeuille.

Qui est le Sphinx gazé ?

Le Sphinx gazé (Hemaris fuciformis) fait partie de l'ordre des Lépidoptères, et de la famille des Sphingidés (Sphingidae) comme le Moro Sphinx, avec lequel il a beaucoup de points communs.

C'est un papillon de jour (diurne) qui, en vol, peut ressembler à un bourdon car son corps est aussi velu que celui d'un bourdon.

Le Sphinx gazé est présent dans une grande partie de l'Europe, de l'Asie centrale et de l'Afrique du Nord. On le trouve également dans certaines régions d'Amérique du Nord.

A ne pas confondre avec 👉Le Moro sphinx, l'étonnant papillon colibri

Comment reconnaître le Sphinx gazé ?

Le Sphinx gazé c’est un peu l’ovni du monde des papillons. Avec son corps brun verdâtre et ses ailes partiellement transparentes bordées de brun, il ressemble à s’y méprendre à un petit colibri quand il butine en vol stationnaire.

Pas très grand, il mesure environ 3 à 4 cm de long, avec une envergure d'ailes de 4 à 6 cm. Son vol rapide et précis attire l'œil, surtout lorsqu’il virevolte autour des fleurs.

Côté longévité, comme la plupart des papillons, il ne vit que quelques semaines une fois adulte. Juste le temps pour lui de se reproduire et d'enchanter nos jardins par sa présence furtive mais fascinante.

Le Sphinx gazé est il dangereux ?

Le Sphinx gazé est un papillon. Il ne représente donc aucun danger pour les humains. Il ne pique pas, et n'est pas non plus capable de mordre. Car il n'a pas de dard, ni rien qui puisse vous blesser !

Ce papillon ne possède qu'une grande trompe pour se nourrir. Alors pas de panique si vous le voyez rentrer, pas hasard, chez vous. Pour un tel papillon, c'est vous la menace. En l'attrapant, ou en tentant de le faire sortir vous risquez de l'abimer. Car comme tous les papillons, il est très fragile !

Comment vit il ?

Le Sphinx gazé n’est pas du genre à se faire remarquer, malgré son vol spectaculaire. On peut l'observer de juin à septembre, virevoltant de fleur en fleur, surtout autour des jardins fleuris, des prairies ensoleillées et des lisières de forêts. Il apprécie particulièrement les lavandes, les buddleias et les chèvrefeuilles, où il s’attarde pour siroter le nectar.

Mais sa véritable arme secrète, c’est son camouflage ! Ce papillon malin imite l’apparence d’un bourdon : même corpulence, mêmes couleurs, mêmes ailes partiellement transparentes. Ce déguisement ingénieux lui permet de tromper les prédateurs, qui préfèrent éviter les insectes capables de piquer.

Grâce à cette stratégie, le Sphinx gazé vole en toute tranquillité, savourant l’été sans trop se soucier de finir dans le bec d’un oiseau.

Que mange le Sphinx gazé ?

Le Sphinx gazé est un fin gourmet du monde des papillons. Son menu préféré ? Le nectar des fleurs. Lavande, buddleia, chèvrefeuille, valériane… il adore ces restaurants végétaux bien garnis. Mais ce qui fascine surtout, c’est sa manière de se nourrir.

Avec sa longue trompe, qu’il déroule comme une paille flexible, il aspire le nectar sans même se poser. Oui, vous avez bien lu : tel un colibri miniature, il reste en vol stationnaire devant la fleur, battant des ailes à toute vitesse.

Ce ballet aérien, précis et gracieux, lui permet de butiner sans effort tout en restant à l’abri des prédateurs. Une vraie prouesse digne des plus grands acrobates !

Où le Sphinx gazé passe t’il l’hiver ?

Le Sphinx gazé est un véritable papillon de l’été. Quand l’automne pointe le bout de son nez et que les températures dégringolent, il tire sa révérence. Pas question de migrer vers des horizons plus chauds, et surtout, il ne survit pas à l’hiver sous sa forme adulte. Une fois l’été terminé, les papillons disparaissent.

Mais pas d’inquiétude, (normalement) la relève est assurée ! Ce sont les chenilles, nées en fin d’été ou début d’automne, qui bravent le froid. Bien planquées sous des feuilles mortes ou dans la litière végétale, elles passent l’hiver discrètement.

Au printemps, après des mois d’hibernation, elles tissent leur cocon et amorcent leur grande transformation. Quelques semaines plus tard, un nouveau Sphinx gazé adulte prend son envol, prêt à butiner et à charmer nos jardins tout l’été. Une longue pause hivernale pour un retour haut en couleurs !

Comment se reproduit il ?

Dès l’arrivée de l’été, entre juin et août, c’est l’effervescence chez le Sphinx gazé. Le mâle, bien décidé à trouver sa belle, repère la femelle grâce aux phéromones qu’elle diffuse dans l’air – un véritable parfum d’amour imperceptible pour nous, mais immanquable pour lui.

Il suit cette trace olfactive avec une précision redoutable, même à plusieurs centaines de mètres !

Une fois l’accouplement terminé, la femelle pond ses œufs, minuscules et sphériques (environ 1 mm de diamètre), sur le revers des feuilles de ses plantes hôtes préférées : chèvrefeuille, lierre et aubépine. Ces plantes serviront de garde-manger aux futures chenilles.

Quelques jours plus tard, les œufs éclosent, et les jeunes chenilles se lancent dans une frénésie alimentaire pour accumuler suffisamment d’énergie.

Après avoir bien profité des feuilles tendres tout l’automne, elles se préparent à affronter l’hiver en hibernant. Au printemps, place à la métamorphose : un cocon, quelques semaines de transformation, et hop, un nouveau papillon adulte prêt à charmer et butiner !

Le rôle écologique du Sphinx gazé

Le Sphinx gazé n’est pas juste là pour faire joli en virevoltant dans nos jardins. Non, ce petit as du vol est aussi un excellent pollinisateur ! En plongeant sa longue trompe dans les fleurs pour siroter du nectar, il embarque du pollen sans le vouloir et le dépose un peu plus loin, aidant ainsi plein de plantes à se reproduire. Merci qui ?

Lavandes, chèvrefeuilles, buddleias... il leur donne un sacré coup de main (ou plutôt d’aile) pour assurer la prochaine génération.

Sans lui et ses copains pollinisateurs, bonjour la galère pour pas mal de plantes ! Bref, le Sphinx gazé, c’est un peu l’invité parfait : il passe, il bosse discrètement et il rend service à tout le monde. Un vrai héros de la biodiversité !

Protégeons les papillons

Comme beaucoup d’insectes, le Sphinx gazé subit de plein fouet les effets du réchauffement climatique et la pression des activités humaines. L'urbanisation galopante, la disparition des espaces naturels, ainsi que l’usage intensif de pesticides et d’insecticides dans les champs et les jardins menacent directement sa survie.

Moins de fleurs pour se nourrir et moins de plantes hôtes pour déposer ses œufs, c’est un cocktail dangereux pour sa reproduction et sa population. Si ces conditions continuent de se dégrader, le Sphinx gazé, comme bien d'autres papillons, pourrait voir ses effectifs chuter dramatiquement.

L'arrachage des haies sauvages, avec des aubépines, par exemple, sont une catastrophe pour ce papillon.

Pour aider à préserver cette espèce fascinante, rien de mieux que d'offrir un refuge aux papillons dans votre jardin !

Plantez des fleurs mellifères et laissez un coin de votre terrain en mode "sauvage". Des plantes comme le trèfle, le millepertuis ou la grande ortie sont de véritables havres de paix pour les papillons et autres pollinisateurs. Sans elles, difficile pour eux de survivre. Alors, un petit coup de pouce ? 🌿🦋

Envie de poursuivre votre visite dans le monde magique des papillons ?