Le Pic épeiche, le percussionniste de la forêt
Le Pic épeiche, est un artisan. Si vous avez déjà entendu un bruit de percussion dans les arbres, c'était sûrement lui, en plein travail de forage. Ce magnifique oiseau noir et blanc, avec une touche de rouge éclatante sous la queue, est facilement reconnaissable.
Mais saviez vous qu’il joue aussi un rôle important dans nos écosystèmes ? En plus de son look ravageur, le Pic épeiche se régale des insectes cachés sous l'écorce, aidant ainsi à préserver nos arbres. Il est temps de faire connaissance avec cet habitant discret mais indispensable de nos forêts !
Acrobate, rapide, farouche, ce bel oiseau est assez étonnant.
Qui est le Pic épeiche ?
Le Pic épeiche est un oiseau sédentaire, assez discret. De taille moyenne, c'est un passereau qui fait partie de la famille des Picidés (Picidae), tout comme le Pic vert et le Pic noir.
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Comment reconnaître un Pic Epeiche ?
Le pic épeiche est l’un des plus faciles à identifier. Son plumage est noir et blanc, avec une belle tache rouge vif sous la queue.
- Le mâle a une petite nuque rouge.
- La femelle n’a pas cette tache rouge.
- Les jeunes ont le dessus de la tête entièrement rouge.

C’est un oiseau de taille moyenne : environ 23 à 26 cm de long, pour une envergure de 35 à 40 cm. Son poids varie de 70 à 90 grammes en moyenne. Pas bien lourd pour un batteur de troncs !
Son espérance de vie est assez courte dans la nature, autour de 5 à 7 ans en moyenne, même si certains individus peuvent dépasser les 10 ans quand tout va bien.
On le repère facilement à son comportement : il grimpe le long des troncs, appuyé sur sa queue, et tambourine énergiquement sur le bois. Son martèlement sec et rapide est sa signature sonore.
En résumé : un oiseau noir et blanc, une touche de rouge, une taille proche d’un merle mais plus trapu, et un tambourinage bien sonore… voilà le portrait-robot du pic épeiche.
Le chant du Pic épeiche
Le Pic épeiche n'a pas réellement de chant. Il communique, avec ses congénères, par des cris, d'alerte ou de présence, qui sont souvent aigus. Il tambourine aussi sur le tronc des arbres, pour signaler sa présence, ou en période de reproduction.
Pour écouter le Pic épeiche :
➡️Son cri
Mais d'où lui vient son nom ?
Le nom de "Pic" fait référence à la famille des picidés à laquelle appartient cet oiseau. Les pics sont des oiseaux grimpeurs qui possèdent un bec pointu et solide adapté pour marteler le bois des arbres.
Le mot "épeiche" est d'origine ancienne et désignait à l'origine une espèce de chêne (Quercus petraea, Chêne rouvre) dont le bois était utilisé en ébénisterie.
Le pic épeiche est souvent observé en train de chercher de la nourriture ou de creuser des cavités dans les troncs d'arbres, y compris ceux du chêne, d'où son nom qui fait référence à cette association avec le bois et les arbres.

Où croiser un Pic Epeiche ?
Le pic épeiche n’est pas un oiseau rare. On peut le rencontrer un peu partout en France et en Europe, sauf dans les zones sans arbres (logique pour un spécialiste du tronc !).
Il aime surtout :
- les forêts de feuillus et de conifères,
- les haies bocagères,
- les parcs et grands jardins arborés.
Bref, partout où il trouve des troncs à tambouriner et des insectes à déloger. Il n’a pas besoin d’une forêt vierge : un simple bosquet ou un vieux verger peut lui suffire.
En hiver, le pic épeiche s’approche parfois des jardins. Vous pouvez alors l’apercevoir sur une mangeoire, en train de picorer des graines de tournesol. Avec son plumage noir, blanc et rouge, difficile de le rater !
Son secret pour passer inaperçu ? Se coller contre le tronc, immobile, comme s’il faisait partie de l’écorce. Mais une fois qu’il se met à tambouriner, pas de doute : vous avez un pic épeiche dans les parages.
Comment vit le Pic épeiche ?
Le Pic épeiche est un oiseau plutôt solitaire. Hors saison des amours, chacun vit dans son coin et surveille son territoire comme un vrai gardien de troncs. Gare à l’intrus qui osera tambouriner dans la mauvaise forêt : il sera vite reconduit à la sortie.
Au printemps, changement de décor : le mâle et la femelle se mettent en couple, creusent ensemble une cavité et élèvent leurs petits. Durant cette période, on peut observer une véritable petite famille, souvent bruyante, jusqu’à ce que les jeunes prennent leur envol et que tout le monde reprenne son indépendance.
Il arrive aussi que plusieurs Pics épeiches se retrouvent au même endroit, surtout quand la nourriture est abondante : graines de tournesol dans une mangeoire, fruitiers bien garnis ou tronc infesté de larves (un vrai banquet !). Mais attention, chacun garde ses distances : pas question de partager la table comme des moineaux, chacun son tronc et sa ration d’insectes.
En résumé, le pic épeiche vit la plupart du temps seul, accepte la vie de couple quand il le faut, tolère les voisins si le garde-manger déborde… mais ne comptez pas sur lui pour organiser une grande fête de quartier.
Que mange le Pic épeiche
Le Pic épeiche est un vrai fouilleur d’écorce. Son menu préféré, ce sont les insectes, les larves et les petites araignées qu’il déloge à coups de bec bien placés. Un vrai service antiparasitaire gratuit pour les arbres !
Mais comme il n’est pas du genre à se laisser mourir de faim, il sait varier les plaisirs. Quand les insectes se font rares, il grignote des graines de conifères, lèche un peu de sève, croque des bourgeons ou de jeunes pousses. En hiver, il devient même un amateur de fruits et de baies.
Et si vous lui mettez quelques cacahuètes dans une mangeoire, ne vous étonnez pas de voir débarquer ce petit acrobate noir, blanc et rouge.
Car oui, le pic épeiche est un vrai gymnaste. Il grimpe aux troncs comme un cascadeur, à la verticale, la tête en haut ou en bas, sans jamais perdre l’équilibre. Sa queue lui sert de trépied, et son bec de marteau piqueur de précision.

L'arme secrète du Pic Epeiche
Son arme secrète ? Une langue incroyable. Fine, longue de plus de 10 cm, terminée par des petites pointes collantes, elle se glisse dans les moindres fissures du bois.
Résultat : aucune larve ni fourmi n’est à l’abri. Imaginez un spaghetti qui fait office de lasso… et vous aurez une petite idée de l’efficacité du Pic épeiche quand il débusque les insectes dans l'écorce des arbres. Redoutable !
Comment se reproduit il ?
Au printemps, c’est la saison des amours chez le pic épeiche. Et pour séduire, pas besoin de bouquet de fleurs : monsieur sort son arme fatale, le tambourinage. Il frappe frénétiquement sur un tronc creux ou une branche bien sonore, histoire de dire à la femelle : “Regarde comme je tape fort !”. Un vrai concert de percussions qui résonne dans toute la forêt.
Il peut également dresser sa crête rouge et gonfler ses plumes pour paraître plus imposant. Et quand ça marche...madame est conquise : le couple se forme, prêt à attaquer le chantier du futur nid.
Comme quoi, pas besoin de bijoux ni de fleurs, un bon solo de batterie et une petite coupe iroquoise suffisent pour séduire.
Le pic épeiche est monogame pour la saison de reproduction : une fois le couple formé au printemps, le mâle et la femelle restent ensemble tout au long de la nidification, depuis la construction du nid jusqu’à l’envol des jeunes. Ils se relaient pour couver et nourrir les oisillons.
En revanche, ce n’est pas un oiseau fidèle à vie. Contrairement à certains rapaces ou aux cygnes, il peut changer de partenaire d’une année à l’autre. On parle donc de monogamie saisonnière.

Son nid
Chez le pic épeiche, la construction du nid est une affaire de couple… même si, soyons honnêtes, c’est souvent madame qui fait l’essentiel du boulot. Monsieur participe quand même (il faut bien sauver les apparences !).
Le nid est presque toujours installé dans une cavité d’arbre. Parfois, le couple recycle un trou déjà existant : une fissure naturelle, une vieille cavité abandonnée par un autre oiseau… Mais le plus souvent, il préfère creuser une nouvelle cavité toute neuve, histoire d’avoir du sur-mesure.
Avec son bec façon marteau-piqueur, le pic épeiche gratte et évacue la sciure hors du tronc comme un vrai menuisier. Petit à petit, il façonne une chambre creusée bien propre et suffisamment profonde pour accueillir les œufs. Pas besoin d’aspirateur : tout est éjecté à coups de bec vigoureux.
Une fois le trou prêt, la femelle tapisse le fond avec une couche sommaire mais efficace : copeaux de bois, éclats d’écorce, parfois un peu d’herbes ou de plumes. Rien de bien luxueux, mais largement suffisant pour garder les œufs confortables.
Résultat : un nid discret, bien caché, minimaliste mais pratique, exactement à l’image du pic épeiche.
Les oeufs
Après avoir bien décoré leur cavité (minimaliste, certes, mais cosy), madame pic épeiche pond entre 4 et 6 œufs blancs. Un œuf par jour, pas plus, pas moins. Chacun fait environ 3 cm, l’équivalent d’une bille géante version nature.
Ensuite, c’est le marathon de la couvaison. Pendant 10 à 14 jours, monsieur et madame se relaient avec une organisation digne d’une équipe de nuit : madame garde les œufs bien au chaud le jour, et monsieur prend son service la nuit. Pas de Netflix ni de RTT, juste des plumes bien serrées pour garder la bonne température.

La naissance des petits
Quand les œufs éclosent, c’est le chaos organisé : des oisillons nus, aveugles et affamés ouvrent grand le bec à chaque passage des parents.
Ces derniers se transforment en livreurs Uber Eats version forêt, faisant des allers-retours non-stop pour rapporter insectes et larves. Le nid devient alors un fast-food ouvert 24h/24, avec service bruyant garanti.
Les petits restent 20 à 25 jours dans leur chambre creusée dans le tronc avant de s’élancer dehors. Mais attention, pas question de couper le cordon si vite : papa et maman continuent encore un peu les livraisons, tout en donnant des cours pratiques de percussion et de chasse aux larves.
En général, le pic épeiche n’élève qu’une seule couvée par an. Mais si la première est ratée (prédateur, accident, météo pourrie…), il peut retenter une “session de rattrapage”.
Bref : entre l’amour, la logistique, la chasse aux insectes et les cours particuliers, la vie de parent pic épeiche, c’est du boulot à plein temps… sans congés payés.

Les prédateurs du Pic épeiche
Comme tous les oiseaux, le Pic épeiche a plusieurs prédateurs naturels qui se nourrissent de ses œufs, de ses poussins ou des adultes.
Les Renards, Blaireaux, Fouines et les chats domestiques sont tous des prédateurs potentiels pour le Pic.
Ces animaux chassent souvent la nuit et peuvent s'approcher furtivement du nid pour s'emparer des œufs ou des poussins.
Les oiseaux de proie, ou nocturnes, comme les Chouettes, Hiboux, Eperviers, Faucons ou Buses sont aussi de possibles prédateurs de cet oiseau.
Bien que les humains ne soient pas des prédateurs naturels du Pic, les activités humaines telles que la destruction de l'habitat, le braconnage et la pollution peuvent menacer la survie de l'espèce.
L’utilité du Pic épeiche dans la nature et au jardin
Si certains se demandent “comment se débarrasser d’un pic épeiche”, la vraie question devrait être : “comment profiter de ses services gratuits ?”. Car oui, ce tambourineur de troncs est loin d’être un nuisible, c’est même un allié indispensable.
Dans la nature
Le pic épeiche est un véritable contrôleur sanitaire des forêts. En fouillant les troncs à coups de bec, il déloge insectes et larves xylophages qui affaiblissent les arbres. Résultat : moins de parasites, et des arbres en meilleure santé.
De plus, en creusant ses cavités pour nicher, il rend service à d’autres espèces. Une fois le nid abandonné, des chouettes, sittelles, chauves-souris ou même des abeilles sauvages réutilisent la cavité. Un vrai promoteur immobilier du monde sauvage !
Au jardin
Dans un jardin arboré, le pic épeiche joue le rôle de prédateur naturel contre certains insectes qui s’attaquent aux fruitiers ou aux haies. Plutôt que d’utiliser des traitements chimiques, laissez ce petit acrobate faire son travail : il régule naturellement les populations de parasites.
Et si vous craignez pour vos arbres, rassurez-vous : le pic épeiche ne s’attaque pas au bois sain. Il vise surtout les troncs malades, infestés d’insectes, ou les branches mortes. Autrement dit, il nettoie plus qu’il ne détruit.

La protection du Pic épeiche
Le Pic épeiche bénéficie d'une protection totale en France. Il est strictement interdit de le détruire, de le capturer, ou même de le perturber intentionnellement. Vous ne pouvez pas non plus toucher à ses œufs, ni à ses nids. En plus, que l'oiseau soit vivant ou mort, il est interdit de le transporter, le vendre ou l'acheter.
Les menaces qui pèsent sur le Pic épeiche sont nombreuses. La perte de son habitat naturel à cause de l'agriculture intensive, des pesticides et des produits chimiques en fait partie. Il souffre aussi de la fragmentation de ses espaces de vie, de la diminution des ressources alimentaires et, dans certains pays, de la chasse illégale.
L'urbanisation et la construction de routes ont également un impact direct sur lui, ainsi que sur d'autres espèces.
C’est pourquoi, même à notre échelle, il est crucial de préserver nos jardins et espaces verts. Ces petits gestes sont essentiels pour protéger des espèces en voie de disparition, comme le Pic épeiche.
FAQ Vos questions sur le Pic Epeiche
Dans les traditions populaires, le pic épeiche est souvent vu comme un symbole de persévérance. Normal : il passe ses journées à tambouriner sans relâche sur les troncs !
Il représente aussi la vigilance et la connexion avec la nature, car son martèlement résonne comme un rappel à écouter ce qui nous entoure. Certains y voient un messager, un oiseau qui invite à rester attentif aux petits signes du quotidien.
Ces deux pics se ressemblent beaucoup, mais il existe une astuce simple : la taille. Le pic épeiche est deux fois plus grand (23–26 cm) que le pic épeichette (14–16 cm), qui est le plus petit pic d’Europe.
- Le pic épeiche a une tache rouge sous la queue et, chez le mâle, une nuque rouge.
- Le pic épeichette n’a pas cette tache rouge sous la queue, mais une calotte rouge sur la tête (chez le mâle).
En gros : le pic épeichette est le “mini-format”, tandis que le pic épeiche joue dans la catégorie poids moyen.
En hiver, le pic épeiche doit adapter son menu, car les insectes se font rares. Il se nourrit alors de graines de conifères, de fruits, de baies, et peut même lécher la sève des arbres. Opportuniste, il ne dira pas non à une petite visite des mangeoires : il raffole des graines de tournesol, des noisettes ou encore des cacahuètes.
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Ref : Mnhn/ Lpo/ Mag des animaux/ Zoom nature/


