La Chélidoine : une sauvage aux propriétés médicinales

La Chélidoine, cette plante sauvage aux fleurs jaunes éclatantes, est bien plus qu’une simple mauvaise herbe. Dès le printemps, elle se distingue par sa taille imposante et ses jolies fleurs jaunes. Mais elle possède aussi de multiples vertus médicinales.

Découvrez pourquoi cette plante méconnue mérite qu'on ne l'arrache pas de suite en la traitant de "mauvaise herbe" !

Qui est la Chélidoine ?

La Chélidoine (Chelidonium majus), est une plante herbacée, vivace, annuelle que l'on trouve un peu partout dans la nature. La plante est considérée comme une adventice (mauvaise herbe) par de nombreux jardiniers, car elle a tendance à se propager rapidement et peut envahir les jardins et potagers. Sa floraison débute au printemps.

Mais elle a aussi quelques avantages qui méritent qu'on ne l'arrache pas de suite !

La Chélidoine fait partie de la famille des Papavéracées (Papaveraceae). Il s'agit de la même famille que les Coquelicots ou les Pavots.

Comment la reconnaitre ?

Ses feuilles : les feuilles sont vert foncé, divisées en lobes irréguliers et présentent une texture légèrement cireuse. La Chélidoine a une odeur assez désagréable.

Sa Tige : sa tige est dressée, ramifiée et creuse. Sa couleur est verte. Lorsqu'on la casse, il en sort une sorte de sève, jaune, orange. Cette sève est légèrement irritante, il vaut mieux donc avoir des gants pour la manipuler.

Ses fleurs : sont jaunes brillantes en forme d'étoile. Elles sont composées de quatre pétales disposés en croix. Elles fleurissent de mai à septembre.

Sa taille : c'est une plante herbacée, qui peut mesurer jusqu'à 1 mètre de hauteur.

Où trouver de la Chélidoine ?

Vous pouvez la trouver dans les zones boisées, les prairies, les champs, les talus et les jardins abandonnés. Elle apprécie les terrains secs et pauvres, et les bords de murs et murets. C'est le genre de plante qui n'hésite pas à s'installer dans des lieux peu accueillants.

La Chélidoine, bienfaits et toxicité

La Chélidoine n'est pas comestible, elle est même toxique en raison des alcaloïdes qu'elle contient. Ce n'est donc pas une plante que vous pourrez utiliser facilement, sauf pour lutter contre les verrues. Mais elle est toutefois répertoriée comme une plante médicinale en raison de plusieurs de ses propriétés.

La Chélidoine contre les verrues

Le suc (la sève) de Chélidoine est réputée, et utilisée, pour lutter naturellement contre les verrues. Cette sève est contenue dans ses tiges. Il vous suffira d'en couper une pour voir apparaître un liquide jaune, orangé.

Pour lutter contre les verrues, c'est cette sève que vous pourrez utiliser. Elle est réputée faire dessécher, puis disparaître celles ci. Mais attention, elle peut aussi se montrer un brin irritante, donc il vaut mieux éviter de s'en mettre plein les mains !

Pour traiter les verrues avec la Chélidoine, il vous suffit de couper une tige de Chélidoine. Une sève de couleur jaune, orangée va en sortir. C'est cette sève qu'il faut déposer sur vos verrues. Mais attention à ne pas vous en mettre plein les mains, car la sève peut se montrer irritante.

Cette sève aura un effet desséchant qui fera petit à petit disparaître les verrues. Mais pour réussir à les faire disparaître, il vous faudra appliquer cette sève entre 2 et 3 fois par jour jusqu'à ce que les verrues finissent pas disparaître. Et comme ce n'est pas un produit miracle, cela peut prendre plusieurs semaines !

La Chélidoine est aussi souvent utilisée pour lutter contre l'eczéma et le psoriasis. Raison pour laquelle vous pouvez la trouver sous forme de pommade, ou de teinture.

En médecine traditionnelle et phytothérapie

La Chélidoine est utilisée pour ses propriétés antispasmodiques, antivirales, antibactériennes et pour son action sur les voies biliaires. Vous pourrez ainsi la retrouver sous de nombreuses formes comme les pommades, les teintures mères, en gélule ou en décoction. Ces produits sont généralement prescrits par des professionnels de santé (médecin, homéopathes etc).

La plante est rarement ingérée à cause de son odeur et de son goût désagréables. Cette particularité lui a valu (aussi) le surnom d'Herbe du bouc. C'est dire si elle ne donne pas envie d'être goûtée. Et c'est tant mieux ! Car en cas d'ingestion, elle peut créer de graves problèmes gastriques.

Elle reste donc une plante toxique, qu'il ne faut pas ingérer, et qu'il vaut mieux utiliser avec précautions, même dans le cas simple de lutte contre les verrues. Evitez surtout le contact avec les yeux et les muqueuses.

Utilisation de la Chélidoine au jardin

La Chélidoine ne fait pas que squatter les recoins du jardin : elle peut aussi rendre service.

D’abord, sa simple présence vous en dit long sur le sol. C’est une plante bio-indicatrice, qui signale généralement un sol riche en azote et plutôt calcaire. Si elle revient chaque année, ce n’est pas par hasard.

Côté biodiversité, ses petites fleurs jaunes, discrètes mais précoces, offrent une source de nectar aux insectes butineurs dès le début du printemps, à un moment où les ressources sont encore rares. Une bonne raison de lui laisser un coin tranquille.

Côté insectes, certains jardiniers la considèrent comme une alliée contre les pucerons, les thrips ou les mouches blanches. Même si son efficacité réelle reste à prouver, on la plante parfois à proximité de végétaux plus sensibles, en espérant qu’elle détourne les indésirables.

Et puis, comme beaucoup de plantes sauvages, la Chélidoine peut aussi servir à préparer un purin. En pulvérisation, ce dernier aurait des effets répulsifs sur certains ravageurs et pourrait aussi enrichir le sol comme un engrais naturel doux. À tester prudemment, car la plante contient des composés puissants.

Bref, avant de la juger trop envahissante, on peut lui laisser sa chance… elle a peut-être plus d’un tour dans ses feuilles.

Dans mon jardin, elle pousse où elle veut...juste parce que je la trouve jolie. Mais oui parfois les jardiniers peuvent laisser les plantes sauvages pousser juste pour le plaisir des yeux. Pas besoin de se justifier.

Les noms et légendes autour de la Chélidoine

La Chélidoine, ou Grande Chélidoine, porte de nombreux autres noms en dehors de son nom officiel. Ces noms se rapportent souvent à ses utilisations médicinales, à sa couleur, où à son utilisation.

Les noms d'Eclaire et Fausse éclaire, lui viennent de sa couleur jaune, comme le soleil. Elle éclaire les lieux où elle se trouve.

Herbe à la jaunisse : ce nom est dû à l'utilisation traditionnelle de la plante pour traiter les troubles du foie et de la vésicule biliaire, notamment la jaunisse, mais aussi pour soigner les verrues. Car si vous cueillez une tige de Chélidoine, vous verrez que la tige laisse couler une sorte de suc, de couleur jaune. C'est ce suc qui est utilisé pour lutter contre les verrues.

Herbe aux verrues : si vous cueillez une tige de Chélidoine, vous verrez que la tige laisse couler une sorte de suc, de couleur jaune. C'est ce suc qui est utilisé pour lutter contre les verrues. Il est généralement déposé sur les verrues, et son action fait que les verrues vont dessécher, puis disparaître.

Les légendes autour de la Chélidoine

L'Herbe à la pie : ce nom provient de la croyance populaire selon laquelle les pies utilisent la sève jaune, orange vif de la Chélidoine pour protéger leurs nids.

Herbe de Sainte Claire : ce nom fait référence à la légende selon laquelle Sainte Claire d'Assise aurait utilisé la plante pour soigner les maladies des yeux.

Herbe à l'hirondelle : ce nom fait référence à la croyance populaire selon laquelle les hirondelles utilisent cette plante pour soigner leurs petits. Selon la tradition, les hirondelles tressent des brins de Chélidoine dans leur nid pour protéger leurs petits contre les parasites et les maladies. Une jolie histoire, mais qui ne reflète pas la réalité. Les nids d'hirondelles sont construits avec de la boue séchée, et aucune observation scientifique ne raconte cette histoire. Mais c'est joli !

Mais elle porte aussi des noms beaucoup moins rassurants, comme

• Lait de sorcières, Lait de Démon ou Herbe du Diable, ces noms lui ont été attribués en raison de sa sève jaune, orange vif qui peut ressembler à du lait. Cette sève peut également provoquer une légère irritation de la peau, ce qui a contribué à sa réputation de plante magique ou diabolique.

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