La Biodiversité au jardin
Au jardin bio,  Insectes

Biodiversité au jardin : 10 erreurs à éviter absolument

Vous voulez aider la biodiversité dans votre jardin ? C’est louable. Mais dans un jardin, certaines bonnes intentions peuvent faire plus de mal que de bien.

Voici 10 erreurs fréquentes, très courantes, et les vraies raisons pour lesquelles elles posent problème. Et bien sûr, des gestes simples qui font vraiment la différence.

1. Un hôtel à insectes mal installé

Les hôtels à insectes c'est la grande mode. On en voit partout dans les magasins, mais aussi dans les jardins. Sauf qu'un hôtel à insectes ça ne s'installe pas n'importe où ni n'importe comment. Un mauvais emplacement, une construction inadaptée ou un oubli d’entretien, et votre hôtel se transforme en catastrophe pour les insectes.

Pourquoi c’est un problème :

  • S’il est à l’ombre ou exposé à la pluie, l’intérieur devient froid, humide, et les larves qui y ont été installées vont mourir. Hôtel insalubre à éviter.
  • Trop d’espèces dans un même hôtel ? Résultat : prédation, concurrence, propagation de maladies.
  • Sans entretien, les galeries se bouchent ou hébergent des parasites.

Mieux : des bûches percées, des tiges creuses naturelles (ronce, sureau, bambou), une souche ou un simple tas de bois au sec. Et surtout : un environnement fleuri et vivant autour.

Hôtel à insectes naturel
Hôtel à insectes naturel

2. Tondre la pelouse à ras (et trop souvent)

La pelouse bien nette, c’est “propre”. Mais pour la biodiversité, c’est une zone sinistrée.

Pourquoi c’est un problème :

  • Les fleurs sauvages n’ont pas le temps de fleurir : adieu trèfles, pissenlits, lamiers…
  • Les insectes n’ont plus d’abri, ni de nourriture. Car oui une pelouse un peu haute, avec de grandes herbes cela sert aussi de cache ou d'abri pour les insectes.
  • Un sol nu s’assèche, se tasse, et devient inhospitalier pour les vers de terre ou les champignons.

Mieux : tondez moins souvent, et en laissant des zones non tondues ou en mosaïque. Faites des ronds points, des carrés, laissez des touffes d'herbes ou de fleurs sauvages. Et vous verrez la vie revenir.

3. Étaler une couche trop épaisse de copeaux de bois

Le paillage a ses vertus, mais à trop forte dose, il asphyxie le sol et la faune qui s’y cache.

Pourquoi c’est un problème :

  • Les copeaux frais absorbent l’azote, ce qui bloque la croissance des plantes.
  • Sous une épaisse couche, les insectes du sol (vers, cloportes, fourmis) ne circulent plus.
  • L’humidité stagnante favorise les moisissures.

Mieux : paillez légèrement, avec des matériaux secs (feuilles mortes, tonte sèche), et laissez des zones “à nu” ou couvertes naturellement.

Copeaux de bois à utiliser avec modération
Copeaux de bois à utiliser avec modération

🔸 Exemple 1 : l'épaisseur du paillage

👉 Ce qu’on lit souvent :
“Pour que le paillage soit efficace, il faut mettre 10 cm minimum.”

👉 Le problème réel :
À partir de 6 à 10 cm de copeaux, on commence à asphyxier le sol.

  • L’air ne circule plus.
  • L’eau ruisselle au lieu de s’infiltrer.
  • La température et l’humidité stagnent sous la couche.
  • Résultat : les vers de terre, fourmis, coléoptères et champignons bénéfiques disparaissent.
    Et les jeunes plantes spontanées ne peuvent plus émerger.

🌿 Conclusion : Un paillage épais fonctionne en agriculture ou potager intensif (pour limiter les désherbages), mais il bloque toute dynamique naturelle dans les zones de biodiversité. 2 à 3 cm suffisent si l’objectif est d’enrichir le sol sans l’étouffer.

🔸 Exemple 2 : le type de copeaux (écorce de pin, cosse de cacao...)

👉 Ce qu’on voit souvent :
Des copeaux décoratifs : écorce de pin (acide), cosse de cacao (qui sent bon), ou copeaux colorés pour embellir les massifs.

👉 Pourquoi c’est problématique :

  • Écorce de pin : très acide, elle modifie le pH du sol et freine la vie fongique et microbienne. Peu d’insectes y trouvent refuge.
  • Cosse de cacao : agréable à l’œil (et à l’odorat), mais très riche → peut fermenter ou mousser par temps humide. En plus, toxique pour les chiens (contient de la théobromine, comme le chocolat). Elles viennent du bout du monde...et vont plomber votre bilan carbone. C'est pas top !
  • Copeaux colorés ou traités : ajout de pigments ou d’agents de conservation = potentiels polluants.

🌿 Conclusion : Tous ces paillages “décoratifs” sont pensés pour l’esthétique et l’entretien, pas pour la biodiversité. Mieux vaut des feuilles mortes, tontes sèches, paille naturelle ou bois brut non traité, en couche légère.

4. Utiliser un gazon “rustique” en sachet

On croit semer du vivant… mais ce gazon ultra-résistant est souvent pauvre pour la faune locale.

Pourquoi c’est un problème :

  • Ces gazons contiennent des graminées exotiques, à croissance rapide mais sans nectar ni graines.
  • Ils forment une monoculture dense, qui empêche toute autre plante de s’installer.
  • Résultat : pelouse verte, mais sans papillon ni abeille.

Mieux : laissez revenir les herbes et fleurs locales. Trèfle, plantain, achillée, pissenlit : la biodiversité adore, et c’est gratuit. Et pensez local...ce qui ne pousse pas naturellement dans votre jardin, ce n'est pas idéal pour les insectes. Joli, agréable, peut être, mais pas utile aux insectes.

Le zinnia une fleur exotique
Le zinnia une fleur exotique

5. Semer des “mélanges de fleurs mellifères” exotiques

Ils fleurissent vite, mais n'ont parfois aucun intérêt nutritif aux pollinisateurs.

Pourquoi c’est un problème :

  • Certains mélanges contiennent des espèces non locales, parfois stériles ou pauvres en nectar. C'est joli pour nous mais pas utile pour les insectes.
  • Les pollinisateurs ne reconnaissent pas certaines fleurs très modifiées ou exotiques. Donc pas de visites.
  • Ces mélanges peuvent aussi concurrencer la flore sauvage locale.

Mieux : choisissez des mélanges adaptés à votre région, ou mieux encore : laisser les plantes spontanées pousser (lotier, centaurée, bleuet…). Pour les insectes il n'y a pas mieux que les fleurs sauvages et locales pour se nourrir.

6. Le jardin zéro entretien

On rêve d’un jardin sans contrainte, mais à l'arrivée on obtient un désert minéral. Gravier, bâche, copeaux, tout est ok pourvu que l'on n'ai plus aucun entretien à réaliser dans le jardin. C'est bien pour votre planning du week end, vous êtes libre comme l'air. Mais les insectes et les oiseaux eux n'ont plus rien à se mettre dans le bec !

Pourquoi c’est un problème :

  • Le sol est couvert, compacté, imperméabilisé. L'eau et l'air ne passent plus ou beaucoup moins bien.
  • Aucune graine ne peut germer, aucun insecte ne peut creuser.
  • En été, la température grimpe : c’est invivable pour la microfaune.

Mieux : laissez des zones vivantes. Même un coin avec des herbes folles et quelques fleurs spontanées héberge toute une chaîne alimentaire.

Le Laurier palme ou cerise à éviter
Le Laurier palme ou cerise à éviter

7. Installer une haie de thuyas ou de lauriers

Elles poussent vite, restent vertes… mais n’apportent rien à la biodiversité. Et en plus, elles sont souvent pénibles à entretenir.

Pourquoi c’est un problème :

  • Pas de fleurs = pas de nectar.
  • Pas de fruits = pas de nourriture pour les oiseaux.
  • Feuilles épaisses, souvent toxiques, inutilisables par les chenilles ou les pollinisateurs.

Mieux : une haie champêtre avec aubépine, sureau, prunellier, noisetier, troène. C’est un vrai refuge nourricier pour une multitude d’espèces.

8. Poser un hôtel “design” en bambou ou palettes

C’est joli sur Instagram, mais souvent inutile, voire dangereux.

Pourquoi c’est un problème :

  • Le bambou se fend et blesse les abeilles.
  • Le bois traité est toxique.
  • Les cavités sont trop grandes, mal orientées, ou impossibles à nettoyer.

Mieux : des matériaux bruts, locaux, adaptés (comme une bûche percée avec soin), bien exposés (au soleil, à l’abri de la pluie), et surtout : laissés tranquilles.

Jardin minéral
Jardin minéral

9. Fabriquer un jardin “écolo”… mais sans fleurs

C’est l’oubli le plus flagrant : on multiplie les structures, mais sans rien à manger autour. Installer le gîte sans le couvert, ce n'est pas une bonne idée. Un hôtel qui ne propose rien à manger aux humains, vous n'allez pas y rrester longtemps. Pour les insectes c'est pareil. Si il n'y a rien à manger dans le coin, vos insectes vont vite aller s'installer ailleurs.

Pourquoi c’est un problème :

  • Pas de nectar = rien à manger, aucun pollinisateur.
  • Pas de graines = rien à se mettre dans le bec, aucun oiseau.
  • Pas de fleurs = pas de couleurs, pas de diversité, pas de vie. Un désert ça n'attire pas grand monde.

Mieux : semez, plantez, ou laissez revenir des fleurs locales, échelonnées sur toute la saison. La biodiversité ne résiste pas à un bon buffet floral.

10. Tout contrôler (ou tout oublier)

On planifie, on installe… et puis on oublie. Ou on veut tout gérer à la perfection. Sauf que la nature ce n'est pas parfait. Un jardin parfait ça n'existe pas. C'est un concept humain.

Pourquoi c’est un problème :

  • La nature a besoin d’un peu de désordre pour se régénérer.
  • Trop de contrôle = trop de stress, pas d’espace libre pour l’adaptation.
  • Pas d’entretien = pièges à insectes, habitats abandonnés.

Mieux : observer, ajuster, laisser faire. Une zone libre, un tas de branches, un coin de pelouse haute peuvent devenir des oasis de vie. Faites simple... ne vous prenez pas la tête, ne compliquez pas les choses.

  • Des coins sauvages, avec un peu de bois mort, quelques fleurs sauvages, des graminées, des orties.
  • Des fleurs sauvages, pas des fleurs doubles qui viennent d'être crées ou des exotiques.
  • Du bois mort. Pas besoin d'acheter un hotel à insectes 5 étoiles avec du bois traité et plein de morceaux de bois à l'intérieur. Des petits coins avec quelques bûches, un tronc d'arbre mort laissé sur pied. Les hôtels c'est un concept humain !
Jardin naturel idéal pour la biodiversité
Jardin naturel idéal pour la biodiversité

Et si préserver la biodiversité au jardin, c’était… ne rien faire ?

Pas besoin d’acheter, d’installer, de contrôler à tout prix. Le plus souvent, vous avez déjà tout ce qu'il vous faut sous la main, ou sous les yeux !

Parfois, le meilleur geste, c’est de s’abstenir. La nature est très douée pour tout installer au bon endroit. Pourvu qu'on lui laisse de la place. Vous l'avez sans doute déjà remarqué : la nature à horreur du vide. Alors essayez de composer avec elle. Un peu de vous (les jolies fleurs de la jardinerie), et un peu d'elle (les trèfles, orties, lotier qui s'installent tout seuls)

Laisser une zone tranquille, retarder une tonte, ne pas arracher ce trèfle qui pousse tout seul…
C’est là que la biodiversité reviendra naturellement dans votre jardin.

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