Le Tarin des aulnes, l’acrobate coloré

Le Tarin des Aulnes ! Si on organisait un concours de beauté chez les oiseaux, le tarin des aulnes serait ce petit outsider qui charme par son style punk et son bec toujours prêt à déguster une graine. Mais qui est donc ce drôle de zozio qui débarque en bande dans nos jardins dès que le froid pointe le bout de son nez ?

Plongeons dans l’univers coloré et pétillant de ce véritable rockeur des mangeoires !

Qui est le Tarin des aulnes ?

Le tarin des aulnes (Spinus spinus pour les fans de noms latins) est un petit passereau tout en élégance et en vivacité. Il est reconnaissable à son plumage vert-jaune, son ventre strié et surtout, son masque noir qui lui donne un air de justicier masqué (ou de voleur de graines, selon les points de vue).

Il fait partie de la même famille que le Pinson des arbres, le Pinson du Nord ou le Chardonneret élégant

Mais d’où lui vient son nom ?

Le nom "tarin" n’a rien à voir avec un nez imposant (même si son petit bec pointu est bien mignon). Il provient du vieux français tarenne, qui désignait autrefois les graines de bouleau, l’une de ses friandises préférées. Et comme il adore picorer dans les cônes d’aulnes, son nom complet, "tarin des aulnes", reflète à merveille ses goûts culinaires. Bref, c’est un nom qui sent la nature et les arbres.

Carte d’identité du Tarin des aulnes

• Nom : Tarin des aulnes
• Famille : Fringillidés (Fringillidae)
• Taille : 11 à 12 cm (pas très impressionnant, mais ça suffit pour briller).
• Poids : 12 à 18 g
• Couleur : vert jaune, avec des stries sombres sur le ventre et des ailes marquées de bandes jaunes. Le mâle est plus flashy, comme toujours dans le règne animal.
• Cri : Un trille joyeux et chantant, parfait pour remonter le moral en hiver.
• Plat préféré : graines d’aulnes, bouleaux, et un buffet à volonté dans vos mangeoires.
• Espérance de vie :

Le chant du Tarin des aulnes

Le tarin des aulnes a un répertoire sonore aussi joyeux que lui ! Son chant est une succession de trilles rapides et mélodieux, entrecoupés de petits "tchiff" ou "tchrr". Imaginez un DJ hyperactif qui ne s’arrête jamais de mixer. Ce trille, souvent décrit comme "éclatant et gazouillant", est sa manière d’attirer l’attention, de marquer son territoire ou juste de partager sa bonne humeur.

C’est aussi un véritable bavard : en groupe, les tarins échangent constamment, mêlant leurs cris et chants dans un joyeux brouhaha. Quand ils arrivent en bande dans votre jardin, vous les entendrez avant même de les voir !

Son chant est si distinctif qu’il suffit de tendre l’oreille pour les reconnaître, même en plein milieu d’un groupe d’autres oiseaux. Un vrai maestro, ce tarin ! 🎶

📢Ecouter le Tarin des aulnes 🎶

Où vit le Tarin des aulnes ?

Le tarin des aulnes est un globe-trotter européen, mais avec ses préférences. Il est présent dans toute l’Europe et une partie de l’Asie. Voici un petit tour de son territoire :

• En été : Monsieur et Madame tarin élisent domicile dans les forêts de conifères des régions nordiques (Scandinavie, Russie) ou en altitude, dans les montagnes d’Europe centrale (Alpes, Pyrénées, Carpates). Ils aiment les coins tranquilles où les pins, sapins et épicéas leur offrent de quoi se nourrir et se cacher.
• En hiver : dès que les températures chutent, il migre vers des régions plus douces. On le retrouve dans les plaines d’Europe de l’Ouest et du Sud, notamment en France, en Espagne, en Italie et parfois jusqu’en Afrique du Nord. Pendant cette période, il s’installe près des aulnes et bouleaux, ou dans vos jardins, attiré par les mangeoires.

Il n’est pas rare d’observer des tarins des aulnes dans toute la France en hiver, même en zones urbaines, surtout là où les mangeoires sont bien garnies. En revanche, il est plus discret au printemps et en été, nichant dans les coins boisés et montagneux.

Comment vit le Tarin des aulnes

Le tarin des aulnes, c’est un peu le fêtard du quartier. Pas du genre à squatter en solo, non, monsieur aime la compagnie ! En hiver, il vit en mode coloc géante, avec des bandes de potes allant de quelques individus à des dizaines. Ils virevoltent joyeusement d’arbre en arbre, discutant sûrement du meilleur spot pour un buffet gratuit (votre mangeoire).

Un acrobate hors pair

Imaginez un oiseau qui pourrait auditionner pour un cirque. Le tarin est capable de se suspendre à une branche la tête en bas, tout ça pour attraper une graine. Rien ne lui fait peur : des pirouettes, des figures improbables… c’est un vrai showman ! Si vous voyez une boule jaune vert pendouiller au bout d’un aulne, c’est lui, en pleine performance.

Que mange le Tarin des aulnes ? Son menu (très) gourmand

Le tarin des aulnes est un vrai gourmand, spécialisé dans les graines. Son plat préféré, ce sont celles des aulnes, qu’il picore directement sur les cônes, souvent en se suspendant comme un acrobate.

Il raffole aussi des graines de bouleaux, une friandise chic pour lui, et des conifères, qu’il grignote en été dans les forêts. En hiver, quand il descend dans nos jardins, il ne résiste pas aux graines de tournesol, particulièrement les noires, riches en énergie. Ajoutez à ça un penchant pour les graines de chardon et vous avez un vrai épicurien.

Mais ce n’est pas tout ! Pendant la saison de nidification, il diversifie son menu avec quelques insectes et larves, histoire d’assurer des protéines aux petits. En bref, le tarin s’adapte à ce qu’il trouve, mais il ne dira jamais non à un buffet bien garni. Si vous voulez le voir débarquer chez vous, remplissez votre mangeoire : il rappliquera avec ses potes et videra tout en un rien de temps !

Comment se reproduit il ?

Quand vient la saison des amours, généralement dès le début du printemps (mars,avril), le tarin des aulnes range son côté fêtard pour devenir un romantique accompli. Les mâles se lancent dans des parades nuptiales spectaculaires. Ils volent en cercle autour des femelles tout en chantant de leur plus belle voix. Avec leur plumage jaune éclatant et leurs trilles joyeux, difficile de ne pas être charmé(e) !

La construction du nid

Une fois la femelle conquise, le couple se met en quête d’un bon spot pour s’installer. Leur lieu de prédilection ? Les conifères : sapins, pins ou épicéas, souvent à une bonne hauteur pour éviter les intrus. C’est madame qui s’occupe de la construction du nid. Monsieur lui assure la surveillance (et le chant, il ne peut pas s’en empêcher).

Le nid est un petit chef-d'œuvre fabriqué avec des brindilles, de la mousse et du lichen. Il est douillettement tapissé de plumes et de poils pour garder les œufs bien au chaud. Le tout est discrètement niché entre les aiguilles, à l’abri des regards.

La naissance des petits

Madame pond généralement 4 à 6 œufs, joliment mouchetés. La femelle couve seule pendant environ 13 jours. Pendant ce temps monsieur joue les livreurs de graines en apportant de quoi manger. Une fois les œufs éclos, c’est l’effervescence. Les deux parents se relayent pour nourrir les oisillons avec un mélange de graines régurgitées et d’insectes bien protéinés.

L’envol des jeunes

Après environ 15 jours au nid, les petits tarins prennent leur courage à deux ailes et s’envolent pour la première fois. Ce n’est pas toujours gracieux, mais avec un peu de pratique, ils deviennent vite aussi agiles que leurs parents. Les jeunes restent encore quelques jours à proximité, quémandant à manger à coups de petits cris insistants, avant de devenir totalement indépendants.

Une deuxième nichée ?

Si la saison est favorable, les parents peuvent repartir pour une deuxième nichée, histoire de doubler la mise avant la fin de l’été. Ensuite, tout ce petit monde se prépare pour la migration d’automne, où les tarins rejoignent leurs bandes hivernales et repartent en vadrouille.

En résumé, la reproduction du tarin des aulnes, c’est une affaire de stratégie et d’organisation, avec beaucoup d’amour et un peu de chant pour rythmer tout ça !

Dangers et protection du Tarin des aulnes

Le tarin des aulnes, bien qu’il soit encore répandu, doit faire face à plusieurs menaces. Parmi les dangers naturels, les rapaces comme l’épervier et les chats domestiques représentent ses principaux prédateurs. En hiver, les conditions climatiques difficiles, comme des vagues de froid intense, peuvent aussi limiter ses ressources alimentaires.

L’action humaine joue également un rôle dans les risques qu’il encourt. La destruction de son habitat, notamment la réduction des forêts de conifères et d’arbres comme les aulnes et les bouleaux, a un impact direct sur sa survie.

Les pesticides, qui contaminent les insectes consommés durant la saison de reproduction, constituent une autre menace importante, tout comme les effets du changement climatique, qui perturbent ses cycles migratoires et alimentaires.

Pour protéger le tarin des aulnes, des efforts existent, notamment grâce à la Directive Oiseaux de l’Union Européenne, qui garantit la préservation de son habitat et limite la chasse. À votre échelle, vous pouvez lui offrir un refuge en installant des mangeoires garnies de graines de tournesol, en plantant des aulnes ou des bouleaux, et en bannissant les pesticides.

Chaque geste compte pour préserver cet acrobate joyeux, qui égaye nos jardins en hiver.

Un symbole et des anecdotes

Dans certaines cultures, le tarin est vu comme un symbole de joie et de liberté grâce à son vol virevoltant et son chant éclatant. En héraldique, il peut représenter la protection de la nature et des forêts.

Anecdotes amusantes

Une curiosité chez le tarin : quand il mange dans une mangeoire, il peut littéralement s’y "scotcher", oubliant même de se méfier des prédateurs, tellement il est concentré sur son festin. Un gourmand distrait, mais attachant !

En Angleterre, on raconte que les tarins étaient autrefois considérés comme des porte-bonheur lorsqu’ils visitaient les jardins, un signe d’harmonie entre l’homme et la nature.

Les anciens paysans observaient leurs arrivées en automne comme un signal que l’hiver était proche. Leur présence autour des aulnes et bouleaux était si fidèle qu’ils étaient appelés "les petits bergers des arbres".

La Tarin des aulnes, un invité à protéger

Le tarin des aulnes, avec ses couleurs vives, son chant joyeux et ses acrobaties, est un véritable rayon de soleil pendant les mois d’hiver. Pourtant, malgré sa vivacité et sa capacité d’adaptation, il reste vulnérable face aux dangers de notre époque, qu’ils soient naturels ou causés par l’homme.

En protégeant son habitat et en adoptant des gestes simples comme l’installation de mangeoires et la plantation d’arbres adaptés, nous pouvons contribuer à préserver cet oiseau si attachant. Accueillir et protéger le tarin des aulnes, c’est non seulement sauvegarder une espèce, mais aussi continuer à profiter de la magie qu’il apporte à nos jardins.

Ref : Mnhn/ Lpo/ Mag des animaux/ Zoom nature/