Le Tadorne de Belon
Le Tadorne de Belon ! Un nom un peu hors du commun, pour un "canard" qui ne l'est pas moins. Il a les pieds d'un canard, le bec d'un canard, mais il ne fait pas coin coin !
Alors qui est ce Tadorne de Belon hors normes ?
Qui est le Tadorne de Belon ?
Le Tadorne de Belon (Tadorna Tadorna) est oiseau de taille moyenne qui fait partie de la famille des Anatidés (). Il est présent dans différentes régions géographiques. On peut l'observer principalement en Europe, avec des populations nichant dans des zones côtières et des estuaires. Il est également présent en Afrique du Nord, en Asie occidentale et dans certaines parties de l'Asie centrale.
Plumage :
Les mâles adultes ont une tête et un cou vert émeraude, un bec rouge orangé, une poitrine et un ventre blancs, un dos et des ailes gris foncé. Le plumage des mâles subit également une transformation saisonnière, passant d'un plumage nuptial vif à un plumage plus terne en dehors de la période de reproduction.
Les femelles et les jeunes individus ont un plumage plus terne, avec une tête brune et une poitrine grise.
Sa taille : entre 58 et 72 cm. Son envergure se situe entre 100 et 120 cm. Son poids : les mâles pèsent entre 1,4kg et 2,3kg. Les femelles entre entre 1,1 et 1,8 kg.
Espérance de vie du Tadorne de Belon : il peut vivre entre 15 et 20 ans.
Particularité : le Tadorne n'est pas scientifiquement un canard ! Il appartient à la même famille, on le nomme souvent canard, mais il est classé dans un genre distinct appelé Tadorna. Il a un bec large et plat, et des pattes palmées, comme les canards. Et il migre. Mais la forme de son corps, la couleur de son plumage, et son comportement de nidification ne sont pas du tout ceux d'un canard !
Le nom scientifique de cette espèce, Tadorna tadorna, est dérivé du mot celtique "tadarn" qui signifie "bouclier". Ce nom fait référence au motif en forme de bouclier présent sur les ailes du mâle lorsqu'il est en vol. Ce motif est très distinctif et peut être observé de loin.
Où et comment vit le Tadorne de Belon ?
Le Tadorne de Belon se trouve dans les zones côtières, les estuaires, les marais salants et les prairies humides. Il fréquente également les lacs intérieurs, les cours d'eau et les zones humides terrestres à proximité des côtes. Il est bien adapté à la vie en milieu salin et peut être observé dans les zones de marée, les lagunes et les baies.
Les Tadornes de Belon sont généralement grégaires et se regroupent en colonies, en particulier pendant la période de reproduction.
Ils peuvent être observés en groupes sur les plages, les bancs de sable et les îles. Ils communiquent entre eux à l'aide de vocalisations, et de signaux visuels
Ils sont assez sociables, et se mêlent volontiers à d'autres groupes d'oiseaux, comme les oies bernache cravant qui fréquentent les mêmes milieux que lui.
La migration du Tadorne de Belon
À l'approche de l'automne, les Tadornes de Belon du nord de l'Europe entament leur migration vers des destinations hivernales. Ils quittent leurs sites de reproduction et parcourent de longues distances pour rejoindre les zones côtières plus chaudes du sud de l'Europe, de l'Afrique du Nord et du pourtour méditerranéen.
Les Tadornes de Belon empruntent différentes routes migratoires en fonction de leur population d'origine. Les individus nichant en Europe de l'Ouest et en Europe centrale migrent généralement le long des côtes atlantiques et méditerranéennes. Certains traversent également la mer du Nord pour rejoindre les zones côtières de Grande-Bretagne et d'Irlande. Les populations de l'Est de l'Europe suivent des itinéraires de migration orientaux, traversant la mer Caspienne et la mer Noire pour atteindre les zones de reproduction et d'hivernage.
Pendant la période hivernale, les Tadornes de Belon se regroupent dans des habitats côtiers tels que les estuaires, les baies, lagunes et marais salants. Ils trouvent refuge dans ces zones où la nourriture est abondante et où les conditions climatiques sont plus favorables. Certains individus peuvent rester sur place dans des zones côtières plus au nord si les conditions hivernales ne sont pas trop rigoureuses.
Au printemps, les Tadornes de Belon entament leur migration de retour vers leurs sites de reproduction. Ils remontent les côtes et retournent dans les régions nordiques où ils se reproduisent. La période de migration printanière peut être progressive, avec des individus qui effectuent des escales dans différentes zones de repos et d'alimentation le long de leur trajet.
Que mange le Tadorne de Belon ?
Le Tadorne de Belon se nourrit principalement de végétation aquatique, de plantes terrestres, de mollusques, de crustacés, de vers et d'insectes.
Il pâture souvent dans les prairies humides et les champs à proximité de l'eau, en utilisant son bec large et plat pour fouiller le sol à la recherche de nourriture.
Comment se reproduit il ?
La période de reproduction du Tadorne de Belon se situe généralement entre les mois de mars et de juillet, selon la région et les conditions locales.
Le Tadorne de Belon est monogame, ce qui signifie qu'il forme des paires stables pour la saison de reproduction. Les couples se forment généralement lors de la migration de retour vers les sites de reproduction. Les liens entre les partenaires peuvent durer plusieurs années, voire tout au long de leur vie.
Avant la reproduction, les mâles effectuent des parades nuptiales pour attirer l'attention des femelles. Ces parades sont souvent spectaculaires et comportent des mouvements et des affichages visuels. Les mâles déploient leurs ailes et se dressent, secouent la tête, émettent des vocalisations et effectuent des mouvements de danse complexes pour montrer leur vigueur et leur qualité en tant que partenaire potentiel.
Son nid
La sélection de l'endroit pour la construction du nid est généralement effectuée par la femelle. Elle recherche des sites qui offrent une protection contre les prédateurs. Ces lieux sont souvent des crevasses rocheuses, des terriers abandonnés par d'autres animaux ou des cavités naturelles. Ces sites sont souvent situés à proximité de l'eau, mais peuvent parfois être situés plus loin.
La construction du nid est principalement réalisée par la femelle. Elle rassemble des matériaux végétaux tels que des herbes, des tiges, des feuilles et du duvet pour créer une structure de nid confortable. Elle tapisse ensuite le nid avec des matériaux plus doux tels que des plumes ou des duvets pour fournir une isolation thermique et un environnement douillet pour les œufs et les poussins.
Pendant que la femelle construit le nid, le mâle est souvent à proximité, surveillant et défendant le territoire. Il peut également fournir à la femelle des matériaux pour la construction du nid, bien que cela puisse varier en fonction des individus
La naissance des petits
Une fois que le nid est construit, la femelle dépose généralement entre 6 et 12 œufs. L''incubation des œufs dure généralement environ 28 à 30 jours. Pendant cette période, le mâle reste généralement à proximité du nid pour assurer la défense du territoire et la protection du couple. Une fois les œufs éclos, les deux parents participent à l'élevage des jeunes oiseaux.
Les poussins sont nidifuges, ce qui signifie qu'ils sont capables de quitter le nid peu de temps après l'éclosion. Ils sont pris en charge par les deux parents et sont guidés vers les zones d'alimentation où ils apprennent à se nourrir par eux-mêmes.
Les jeunes Tadornes de Belon deviennent indépendants après environ 8 semaines.
Le Tadorne de Belon à une couvée par an.
La protection du Tadorne de Belon
Le Tadorne de Belon est protégé par des législations nationales et internationales en raison de sa population relativement faible et de la destruction de son habitat naturel. Il est considéré comme une espèce vulnérable.
En France, le Tadorne de Belon est protégé par la législation. Mais en tant qu'espèce chassable, avec des périodes de chasse et des quotas strictement réglementés.
Sa chasse est autorisée uniquement pendant la période légale. Elle est soumise à des règles spécifiques définies par les autorités de la chasse.
De plus, le Tadorne de Belon bénéficie de mesures de protection dans le cadre de la Directive Oiseaux de l'UE, qui vise à la conservation des oiseaux sauvages et de leurs habitats. La destruction des nids et la capture des oiseaux sont interdites, tout comme la perturbation intentionnelle des individus.
Au niveau international, le Tadorne de Belon est inscrit à l'Annexe II de la Convention de Bonn et à l'Annexe II de la Convention de Berne. Ces conventions visent à protéger les espèces migratrices et à réglementer leur exploitation.
Destruction de l'habitat : la destruction et la dégradation des zones humides, des estuaires et des prairies humides, qui sont les habitats essentiels du Tadorne de Belon, représentent une menace majeure pour cette espèce.
Pollution : les polluants chimiques, tels que les pesticides et les métaux lourds, peuvent contaminer les habitats du Tadorne de Belon et nuire à sa reproduction et à sa survie.
Perturbations humaines : les activités humaines, telles que les dérangements causés par le tourisme, les loisirs nautiques et les infrastructures côtières, peuvent perturber les habitats de reproduction et de repos du Tadorne de Belon.
Ref : Mnhn/ Mag des animaux/
