Le Faucon pèlerin, le roi du ciel
Le faucon pèlerin, c’est un peu la fusée supersonique du règne animal. Avec ses plongées fulgurantes à plus de 300 km/h, il détient le record absolu de vitesse chez les oiseaux (et même chez tous les êtres vivants).
Mais derrière ce prédateur redoutable se cache aussi un oiseau fascinant, maître des airs et symbole de puissance. Où vit-il ? Comment le reconnaître ? Pourquoi a-t-il failli disparaître avant de faire un retour spectaculaire ?
Plongeons dans l’univers de ce chasseur hors pair.
Qui est le Faucon pélerin ?
Le Faucon pèlerin (Falco peregrinus) est un oiseau plutôt solitaire. C'est un rapace de taille moyenne qui fait partie de la famille des Falconidés (Falconidae), comme le Faucon gerfaut (Falco rusticolus) ou le Faucon Crècerelle
Comment le reconnaître ?
Plumage :
- Son dos est d'un bleu, gris foncé. Son ventre est plus clair, avec des barres noires verticales.
- Sa tête est noire, avec des joues blanches et une tache noire caractéristique en forme de moustache sous les yeux.
- Ses ailes sont longues et pointues, adaptées à une volée rapide.

Sa taille : les femelles sont plus grandes que les mâles Faucon pèlerin. Les femelles mesurent de 44 à 58cm, tandis que les mâles mesurent de 36 à 48cm.
Son poids : les femelles sont plus grandes, mais aussi plus massives que les mâles. Les femelles pèsent entre 700 et 1100 grammes, tandis que les mâles pèsent entre 500 et 750 grammes
Communication : le Faucon pèlerin communique par une série de vocalises complexes et variées. Le cri principal du faucon pèlerin est un "kak kak kak" aigu et strident, qui ressemble à un cri perçant. Il peut également émettre des sons ressemblant à des "ki-ki-ki-ki" ou des "klee-er" lorsqu'il est en vol.
Il peut produire des notes mélodieuses, des trilles rapides, et même des cris aigus similaires à des sifflements. Ses cris sont souvent utilisés lors des parades nuptiales pour attirer un partenaire ou pour défendre son territoire contre les intrus.
Espérance de vie du Faucon pèlerin : entre 8 et 15 ans à l'état sauvage. En captivité, certains Faucons pèlerins ont vécu jusqu'à 20 ans.
Où peut on le croiser ?
Le faucon pèlerin est un rapace cosmopolite, ce qui signifie qu'on peut le croiser presque partout dans le monde ! Il est présent sur tous les continents, sauf en Antarctique.
En milieu naturel : falaises et grands espaces
Historiquement, le faucon pèlerin affectionne les falaises rocheuses et les grands espaces ouverts, où il peut repérer ses proies et fondre sur elles en piqué.
- Steppes, landes et grandes plaines, où il chasse en vol
- Falaises côtières et zones montagneuses (Alpes, Pyrénées, falaises normandes, etc.)
- Gorges et falaises calcaires (Verdon, Gorges du Tarn...)
En ville : les gratte-ciels, un parfait substitut des falaises ! 🏙️
Depuis quelques décennies, le faucon pèlerin s’est adapté aux villes, où il niche sur les gratte-ciels, clochers et autres bâtiments élevés.
- Tours et immeubles élevés : les villes comme Paris, Lyon, Nantes ou Bruxelles accueillent plusieurs couples.
- Clochers et cathédrales : souvent choisis comme site de nidification (Notre-Dame de Paris, cathédrale de Strasbourg, etc.).
- Zones industrielles : il y trouve des proies comme les pigeons, qu’il chasse avec une efficacité redoutable.
En migration : des trajets impressionnants
Le faucon pèlerin est partiellement migrateur. Certaines populations restent sédentaires (comme celles d’Europe de l’Ouest), tandis que d’autres migrent sur des milliers de kilomètres.
- Le long des côtes et grands fleuves (point de passage pour de nombreux oiseaux migrateurs).
- Les détroits comme Gibraltar, où il suit les flux migratoires des passereaux, ses proies favorites.
Mais d’où lui vient son nom de Faucon Pélerin ?
Faucon pèlerin : "Falco peregrinus" peut se traduire par "Faucon voyageur" ou "Faucon pèlerin". Ce nom lui a été attribué en raison de son comportement migratoire et de sa capacité à parcourir de vastes distances lors de ses déplacements saisonniers.
Ces oiseaux sont connus pour leurs migrations régulières entre leurs aires de reproduction et leurs aires d'hivernage, ce qui leur a valu ce nom évocateur.
Le mâle Faucon pèlerin est appelé "Tiercelet" ou "Tercel". Ces termes sont utilisés pour désigner spécifiquement le mâle de certaines espèces de faucons, y compris le faucon pèlerin.
Où et comment vit le Faucon pélerin ?
Le Faucon pèlerin est un oiseau plutôt solitaire. Il vit en couple durant la période de reproduction, et le temps d'élever les petits, mais le couple vit plutôt en solitaire le reste du temps.
Les Faucons pèlerins sont très attachés à leur territoire. Le mâle, le "Tiercelet", défend généralement plus activement son territoire que la femelle, mais en période de reproduction, la femelle se montre très attentive et très agressive envers les éventuels "intrus".

Le faucon pèlerin en ville : une adaptation réussie 🏙️
Si le faucon pèlerin est historiquement un habitant des falaises et des grands espaces, il a montré une remarquable capacité d’adaptation aux environnements urbains.
- En ville, il trouve facilement des proies, notamment les pigeons et les étourneaux, qui constituent une grande partie de son alimentation.
- Il utilise les gratte-ciels, les ponts et les clochers d’église comme substituts aux falaises naturelles.
- Paris, les Yvelines et d’autres grandes villes accueillent aujourd’hui plusieurs couples nicheurs.
Un oiseau qui migre… ou pas !
Le faucon pèlerin a un comportement migratoire variable :
- Les populations nordiques (Europe du Nord, Canada) migrent vers des climats plus cléments en hiver.
- Les faucons sédentaires, comme ceux de France, restent souvent sur leur territoire toute l’année.
- Certains individus explorent de nouvelles zones en hiver, mais ils reviennent toujours à leur site de nidification pour la saison de reproduction.
Que mange le Faucon pèlerin ?
Si le faucon pèlerin avait une carte de restaurant, il n’y aurait qu’une section au menu : “Oiseaux : servis en vol”. Car oui, ce rapace est un chasseur aérien redoutable, spécialiste des attaques éclair et des piqués à grande vitesse.
Un carnivore 100 % ailé 🍗
Le faucon pèlerin ne chasse que des oiseaux, et pas n’importe comment ! Sa technique préférée ? Le piqué supersonique.
Plat principal : les pigeons
- Dans les villes, il régule efficacement les populations de pigeons.
- Un faucon peut attraper un pigeon en plein vol et l’emporter sans difficulté.
Mise en bouche : les passereaux
- Moineaux, étourneaux, merles... Tout ce qui vole et passe dans son champ de vision peut finir dans son bec.
- Il suit les flux migratoires pour profiter des oiseaux de passage (les petits migrateurs qui ont le malheur d’arriver épuisés).
Menu du chef : parfois un canard ou un corbeau 🦆 Il lui arrive de capturer de jeunes mouettes, des corbeaux et même des rapaces plus petits. Oui, il peut s’attaquer à des proies bien plus grosses que lui !

Une technique de chasse digne d’un sniper 🎯
Le faucon pèlerin ne traque pas ses proies au sol. Il préfère les attaques éclairs en vol, avec des méthodes aussi spectaculaires qu’efficaces :
Le piqué supersonique 💨
- Il repère une proie en hauteur, souvent depuis un perchoir ou en vol stationnaire.
- En un éclair, il plonge en piqué à plus de 300 km/h, ce qui fait de lui l’animal le plus rapide du monde.
- Le choc est souvent fatal : il percute la proie avec ses serres, la sonnant ou la tuant instantanément.
Le coup de grâce en plein vol 🦶💥
- Si la proie est seulement sonnée, il la récupère en vol avec ses serres et lui donne un coup de bec fatal (pile entre les cervicales).
- Une précision chirurgicale, comme si un ninja volait dans les airs.
Le repas en altitude ou sur un perchoir Il la ramène sur un perchoir (falaise, clocher, antenne d’immeuble…) et la déguste tranquillement. Une fois sa proie capturée, deux options : il peut la manger en vol, en arrachant les plumes pour atteindre la chair.
Contrairement à d’autres rapaces comme la buse ou le milan, le faucon pèlerin ne mange que ce qu’il attrape lui-même. Il ne s’abaisse pas à fouiller des carcasses ou à voler la nourriture d’un autre oiseau. Un vrai chasseur d’élite, qui ne mange que du frais !
Comment se reproduit il ?
Quand vient la saison des amours, le faucon pèlerin troque son costume de prédateur impitoyable contre celui d’un séducteur plutôt romantique (du moins à sa façon). Voici comment se passe son cycle de reproduction, du flirt jusqu’à l’envol des jeunes.

La saison des amours : drague aérienne et fidélité 💕
Le faucon pèlerin est un oiseau fidèle : une fois qu’un couple s’est formé, il reste ensemble toute sa vie (sauf si un des deux disparaît).
🗓️ Période de reproduction :
- En France et en Europe, la saison des amours commence fin février - début mars, avec les premières parades.
🔹 La séduction : ça passe ou ça casse !
- Le mâle, appelé tiercelet, doit convaincre la femelle qu’il est un bon partenaire.
- Pour ça, il exécute des acrobaties aériennes : vols en piqué, loopings, poursuites endiablées… Un vrai show !
- Il lui offre des proies en plein vol, un peu comme un resto chic chez les faucons.
- Si elle accepte, elle attrape la proie, et ils effectuent ensemble des vols synchronisés pour sceller leur union.
La construction du nid
Contrairement aux corbeaux ou aux aigles, le faucon pèlerin n’aime pas bricoler. Son nid est… un simple creux dans la roche. Pas de brindilles, pas de mousse, pas de déco !
📍 Où fait-il son nid ?
- Sur une falaise (son habitat naturel préféré).
- En ville, sur les gratte-ciels, clochers, ponts et cheminées industrielles (qui imitent les falaises).
- Toujours en hauteur pour une vue imprenable et une sécurité maximale contre les prédateurs.
Le couple réutilise souvent le même site de nidification chaque année, tant que personne ne vient leur voler la place.
La naissance des petits
Madame faucon, bien installée sur son balcon aérien, pond entre 2 et 4 œufs, espacés de quelques jours. Ces petites merveilles sont de couleur roux tacheté, parfaits pour se fondre dans le décor rocheux. Puis vient l’étape la plus difficile pour un oiseau habitué aux pointes de vitesse : l’immobilité forcée.
Pendant environ un mois, la femelle couve pendant que monsieur joue les livreurs UberEats version plumes. Il lui apporte des proies fraîchement chassées, mais jamais en retard !

L’éclosion : la vie commence en duvet blanc 🐣✨
Après des semaines de patience, ça bouge sous maman faucon. Un beau matin, un premier œuf craque, suivi par les autres en cascade. Et là, place aux nouveaux-nés !
🎉 Bienvenue aux fauconneaux !
- Mini-boules de duvet blanc, aux yeux déjà grands ouverts mais totalement incapables de se débrouiller seuls.
- Complètement dépendants des parents, ils réclament à manger en poussant des cris perçants.
- Pendant les premiers jours, maman les garde bien au chaud, pendant que papa continue son rôle de fournisseur officiel en proies fraîches.
Les premiers repas sont servis façon haché minute : la femelle découpe soigneusement les morceaux et nourrit ses petits bec par bec. Un service cinq étoiles digne des plus grands restaurants…
Le grand saut : premiers vols et premières frayeurs 🛫😬
Vers 40 jours, c’est l’heure du premier vol. Et là, c’est souvent le grand moment de solitude :
- Le jeune faucon monte sur le bord du nid, battant des ailes frénétiquement.
- Il hésite, regarde en bas, se demande si c’est vraiment une bonne idée…
- Puis soudain, hop ! Il s’élance… et c’est souvent un atterrissage chaotique sur un rocher voisin.
Petit à petit, les jeunes s’améliorent et commencent à perfectionner leurs techniques de vol. Pendant encore quelques semaines, ils dépendent de leurs parents pour la nourriture, le temps d’apprendre à chasser comme des pros.
L’indépendance : ciao les parents ! 🎓
Au bout de 2 à 3 mois, c’est l’heure du grand départ.
- Les jeunes faucons, désormais experts en vol, quittent définitivement le nid.
- Ils parcourent de longues distances pour trouver leur propre territoire, parfois à des centaines de kilomètres.
- Certains reviennent nicher non loin de leur lieu de naissance, tandis que d’autres préfèrent tenter leur chance ailleurs.
D’ici un à trois ans, ces jeunes faucons formeront à leur tour un couple, et le cycle recommencera…
Les prédateurs du Faucon pèlerin
Quand on vole à 300 km/h, on n’a pas vraiment de souci à se faire côté prédateurs. Un faucon adulte, c’est un peu le patron du ciel, et rares sont ceux qui osent lui chercher des noises.
Mais avant de devenir cette redoutable machine de chasse, les jeunes faucons doivent survivre à quelques dangers...
- 🦉 Les autres rapaces : hiboux, grands faucons et aigles ne sont pas toujours tendres avec les petits faucons.
- 🖤 Les corvidés : corbeaux et corneilles sont les experts du "coup en douce" et n’hésitent pas à voler des œufs ou s’attaquer aux fauconneaux laissés sans surveillance.
- 🦦 Les mammifères chapardeurs : martres et belettes, véritables petits ninjas du cambriolage, grimpent jusqu’au nid pour croquer un œuf ou un bébé encore sans défense.
Heureusement, les parents faucons ne sont pas du genre à laisser faire. Ils montent la garde, scrutent le ciel et sont prêts à foncer sur tout intrus qui tenterait une approche suspecte.
👉 Mais le pire ennemi du faucon pèlerin… c’est l’humain.
Malgré leur discrétion, les faucons choisissent souvent des falaises, des ponts ou des bâtiments élevés pour nicher. Problème : ces endroits sont aussi prisés par les grimpeurs, les randonneurs et autres amateurs de sensations fortes. Avec la montée des sports de plein air (escalade, trail, parapente...), les lieux autrefois tranquilles deviennent des autoroutes touristiques... et les faucons, dérangés en pleine saison de reproduction, finissent parfois par abandonner leurs nids.
Moralité ? Le faucon pèlerin sait éviter les aigles et les belettes, mais il ne peut rien contre une vague de randonneurs en short et bâtons de marche ! 😅

La protection du Faucon pèlerin
Bonne nouvelle pour notre bolide du ciel : en France, le faucon pèlerin est une espèce protégée.
👉 Pas touche ! Il est interdit de le chasser, de le capturer, de le déranger ou de toucher à son nid.
Une surveillance rapprochée sur ses sites de nidification 🏔️🏙️
- Falaises, carrières abandonnées, tours d’églises… tout est sous haute surveillance pour éviter les intrusions humaines.
- Des mesures de préservation sont mises en place pour sécuriser ces sites et minimiser les perturbations.
Mais l’humain complique la tâche… 🙄
🚧 Moins d’habitats disponibles : l’exploitation des carrières, la destruction des falaises ou l’urbanisation rendent les spots de nidification plus rares.
🥾 Le dérangement en pleine couvaison : grimpeurs, drones, touristes en quête du selfie parfait… Résultat ? Les faucons peuvent abandonner leur nid si le stress est trop important.
☠️ Les pesticides, un poison silencieux : en chassant des oiseaux contaminés, il accumule des toxines qui peuvent nuire à sa santé et à sa reproduction.
Alors, que faire ?
- Limiter les activités humaines autour des sites sensibles en période de reproduction.
- Contrôler l’utilisation des pesticides pour éviter l’empoisonnement indirect.
- Sensibiliser le public : un faucon dérangé en pleine nidification, c’est une famille qui risque de ne jamais voir le jour.
Le faucon pèlerin a échappé à l’extinction grâce à ces mesures, mais il reste sous haute surveillance. Bref, on le protège, mais il n’est pas encore tiré d’affaire ! 🦅
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