Le Bourdon terrestre, le costaud du jardin
Le Bourdon terrestre que l'on appelle aussi couramment Cul blanc, est un bourdon que vous croisez souvent dans vos jardins !
Il est très courant en France, et est même élevé pour les services qu'il peut rendre aux cultures sous serres.
Qui est le Bourdon terrestre ?
Le Bourdon terrestre (Bombus terrestris) est l'un des premiers bourdons à apparaître au Printemps. C'est un hyménoptère (comme les abeilles ou l'Isodonte mexicaine) de la famille des Apidae , et du genre Bombus (logique c'est un bourdon ! )
Sa taille : c’est un bourdon de petite taille. La Reine mesure entre 20 et 22mm. Les ouvrières entre 12 et 16mm, et les mâles bourdons de 14 à 16mm.
Sa couleur : noire, avec deux bandes jaunes (une sur le devant de la tête, et une sur le bas du dos). Arrière train blanc. Peut être facilement confondu avec le Bourdon des Jardins (noir avec 3 bandes jaunes, une sur le devant de la tête, et deux assez serrés, sur le milieu du dos)
Le Bourdon terrestre est il dangereux ?
Les bourdons ne sont pas agressifs. Leurs piqûres sont extrêmement rares. Ils ne piquent que lorsqu'ils se sentent vraiment agressés. Si vous les dérangez dans leurs nids, ou si vous tentez de les attraper, alors ils se sentiront agressés et vous risquez la piqûre !

Seules les femelles (Reines et ouvrières) possèdent un dard et peuvent piquer. Les mâles (faux bourdon) eux n'ont pas de dard. Lorsqu'une femelle pique, elle vous injecte une petite quantité de venin avec son dard. Les piqûres de bourdons ne sont pas plus dangereuses que celles des guêpes ou abeilles. A condition de ne pas être allergique.
Comment vit le Bourdon terrestre ?
Dès le début du printemps, quand la nature se réveille, les premières à faire leur apparition sont les reines de bourdon terrestre. Et pour cause : ce sont les seules à avoir survécu à l’hiver, bien cachées sous terre ou dans un abri protégé. Mais pas question de traîner, elles ont une mission : trouver un nid et fonder une nouvelle colonie !
Un bourdon qui ne perd pas de temps
À peine réveillée, la reine doit se remplir l’estomac après des mois d’hibernation. Direction les premières fleurs pour faire le plein de nectar, sa source d’énergie, et de pollen, essentiel pour nourrir les futures larves.
Puis vient l’étape cruciale : la recherche d’un endroit sûr où installer son nid. Le bourdon terrestre aime les endroits bien planqués, souvent sous terre, dans un terrier abandonné ou sous un tas de mousse. Une fois installée, la reine pond ses premiers œufs, qui donneront naissance aux ouvrières chargées de bâtir et d’agrandir la colonie.
Un bourdon voyageur, mais pas trop
Le bourdon terrestre butine près de son nid, généralement dans un rayon de 500 à 1500 mètres. Mais certains spécimens plus aventuriers n’hésitent pas à parcourir plusieurs kilomètres pour trouver les meilleures fleurs. Une vraie expédition !
Grâce à sa résistance au froid et sa capacité à voler même par temps couvert, il fait partie des pollinisateurs les plus efficaces, jouant un rôle clé dans la fertilisation des plantes sauvages et cultivées.
Que mange t’il ?
Le Bourdon se nourrit de pollen et de nectar. Pour récupérer le pollen des fleurs, ils utilisent les mêmes muscles qu’ils utilisent pour voler.

Il vibre pour faire tomber le pollen. Une fois tombé celui ci reste ensuite collé sur eux, car ils sont très poilus. Et pour le nectar, qui est plus difficile à récupérer, car caché dans le cœur des fleurs, le bourdon utilise sa langue !
Chaque bourdon à une langue de taille différente. Celle du Bourdon terrestre mesure environ 6mm, tout comme celle du Bourdon des pierres, qui font partie des bourdons à langue courte. Le bourdon des jardins par exemple à une langue de 12mm.
Ses lieux préférés : Il apprécie les friches, les prairies, les jardins fleuris et parcs jusqu'au abord des forêts. Tout lieu pouvant lui fournir un gite et de la nourriture.
Le Bourdon terrestre est un super pollinisateur. Comme il est très poilu, il récupère un grand nombre de grains de pollen sur ses poils. Il ira déposer ces grains sur d'autres fleurs, participant ainsi activement à la pollinisation. Son action de polinisateur est telle que le Bourdon terrestre est élevé pour être relâché dans des vergers, ou sous des cultures sous serres.
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Comment se reproduit il ?
Le Bourdon terrestre a deux générations par an. La première colonie est crée par la Reine qui a survécu à l'hiver dès le printemps. La seconde colonie sera construite à la fin de l'été.

Le nid du Bourdon terrestre
Le bourdon terrestre est un expert en construction de nid souterrain. Contrairement aux abeilles qui optent pour des cavités aériennes, lui préfère s’installer sous terre, bien à l’abri des gelées et des prédateurs.
Un nid discret mais bien pensé
La reine choisit un ancien terrier abandonné (souvent celui d’un rongeur) ou creuse un petit trou dans un sol meuble. Une fois l’emplacement validé, elle l’aménage avec de la mousse, des herbes et d’autres matériaux naturels pour en faire un cocon douillet.
À l’intérieur, elle construit de petites alvéoles de cire, un peu comme une ruche miniature. Certaines sont réservées à la ponte, d’autres servent de garde-manger où elle stocke nectar et pollen pour nourrir les larves à venir.
Un premier cycle entièrement féminin
Les premiers œufs éclosent sous forme de larves, qui dépendent totalement de la reine pour leur alimentation. Elle puise dans ses réserves de nectar et pollen, qu’elle mélange à sa salive et régurgite pour nourrir les petites affamées.
Après plusieurs jours, les larves se transforment en nymphes, puis en adultes. Ces premiers bourdons sont toutes des ouvrières stériles, et leur unique mission est de s’occuper du nid, de collecter du pollen et d’assurer la protection de la colonie.
Pendant ce temps, la reine ne fait plus que pondre, jusqu’à ce que la colonie atteigne son apogée, avec jusqu’à 500 individus en pleine saison.
Une nouvelle génération avant l’hiver
À la fin de l’été, la reine change de stratégie : elle commence à pondre des œufs spéciaux, qui donneront naissance à des mâles et de nouvelles reines fertiles.
Une fois adultes, ces jeunes reproducteurs quittent le nid et ne reviennent jamais. Les mâles partent féconder de nouvelles reines, tandis que ces dernières cherchent un endroit où hiberner avant de fonder leur propre colonie l’année suivante.
Quant à l’ancienne reine, les ouvrières et les mâles de la colonie d’origine, ils ne survivent pas à l’hiver. Seules les jeunes reines fécondées passeront la mauvaise saison, assurant ainsi la continuité de l’espèce.
Où passe t’il l’hiver ?
Seule la Reine hiberne, tandis que tout le reste de la colonie meurt dès les premiers froids. La Reine hiberne dans une haie, cachée dans un recoin d'arbre, de mur, dans le creux d'un toit, sous terre. Elle sortira de son hibernation dès les premiers rayons du soleil (à partir de 5 degrés).
Ses prédateurs ?
Les prédateurs des bourdons sont les oiseaux, parfois les chauve souris, mais surtout les pesticides et insecticides répandus dans les jardins et les champs. Le Bourdon terrestre s'empoisonne en butinant les fleurs des plantes traitées avec des produits chimiques.
Donc, on oublie les chimiques et on laisse butiner les bourdons ! C'est mieux pour tout le monde 😉
Comment reconnaitre les bourdons ?
Pas toujours évident de reconnaître les bourdons qui se promènent dans nos jardins. Voici les principaux
- Le bourdon des pierres : avec son derrière orange et son dos noir
- Le bourdon terrestre avec son derrière blanc et ses deux rayures jaunes
- Le Bourdon des jardins : avec son derrière blanc et ses 3 rayures jaunes
- Le Bourdon des champs : avec son dos orange



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