La chenille processionnaire du Pin

La chenille processionnaire du Pin revient hanter nos jardins, parcs et forêts chaque début de printemps. Enrobées dans leur cocon, elles ont passé l'hiver bien au chaud, et se prépare à leur grande migration. Attention, danger...

Sommaire

Qui est la chenille processionnaire du pin ?

Les chenilles processionnaires sont des lépidoptères (papillons) qui sous leur forme larvaire, sont des chenilles, puis sous leur forme adulte (que l'on nomme imago) deviennent des papillons. Ces chenilles processionnaires appartiennent à la famille des Notodontidae et à la sous-famille des Thaumetopoeinae une famille de papillons de nuit.

Il existe deux sortes de chenilles processionnaires : les chenilles processionnaires du Pin, et les chenilles processionnaires du Chêne.

Avec le réchauffement climatique, ces chenilles processionnaires progressent depuis plusieurs années sur l'ensemble du territoire français, et causent de plus en plus de problèmes, tant au niveau sanitaire qu'au niveau des arbres sur lesquels elles s'installent.

Comment reconnaître la chenille processionnaire du pin ?

Le papillon qui produit la processionnaire du Pin est un papillon de nuit (Thaumetopoea pityocampa).

La chenille processionnaire du pin ne passe pas inaperçue ! Voici ses principales caractéristiques :

Couleur : orangée avec des taches noires sur les côtés.
Poils blancs et soyeux visibles à l’œil nu.
Poils microscopiques urticants (environ 200 microns), invisibles mais redoutables !
Habitude de déplacement en file indienne, surtout au printemps.

⚠️ Attention ! Ces poils minuscules sont extrêmement allergisants et volatiles. Au moindre contact, ils peuvent provoquer des démangeaisons, des irritations des yeux, des difficultés respiratoires, et même des nécroses chez les animaux qui les touchent avec la langue.

Depuis le 27 avril 2022, les chenilles processionnaires du pin sont officiellement classées comme nuisibles à la santé humaine en France. Une reconnaissance tardive, mais nécessaire face à leur prolifération !

File de chenilles processionnaires du Pin

Les chenilles processionnaires du Pin sont classées comme étant nuisibles à la santé humaine depuis le 27 avril 2022 en France.

Cycle de vie de la chenille processionnaire du pin

La chenille processionnaire du pin suit un cycle de vie bien rodé, étalé sur une année. Entre l’été où tout commence et le printemps où elle devient un danger ambulant, elle passe par plusieurs stades de métamorphose.

ÉTÉ : le début du cauchemar

Tout commence en juillet-août, lorsque le papillon adulte (Thaumetopoea pityocampa), un papillon de nuit de couleur grise, pond ses œufs sur les aiguilles des pins. Une femelle peut pondre plus de 200 œufs en une seule fois, bien alignés sur une branche.

Après un mois d’incubation, les œufs éclosent et donnent naissance à des petites chenilles encore inoffensives… mais ça ne va pas durer !

Chaque paquet d'œufs pondu par la femelle peut comprendre entre 200 et 500 œufs.

Les œufs ainsi déposés écloront entre 30 et 45 jours après la ponte. Cette éclosion dépendra de la chaleur extérieure. Plus il fera chaud, plus les œufs vont éclore rapidement.

AUTOMNE : installation et premiers ravages

Dès leur naissance, les jeunes chenilles commencent à se nourrir des aiguilles de pin, affaiblissant l’arbre. Elles ne sont pas encore urticantes, mais elles grandissent vite !

Elles construisent des nids de soie bien visibles dans les branches.
Elles vivent en colonie et ne se déplacent pas encore beaucoup.
Plus elles grandissent, plus leurs poils deviennent urticants.

Nid de chenilles processionnaires du Pin

HIVER : un hiver bien au chaud dans les nids

Pendant l’hiver, les chenilles restent bien au chaud dans leur nid soyeux suspendu aux branches. Ce nid leur sert de protection contre le froid et leur permet de continuer à se développer malgré les basses températures.

Elles sortent surtout la nuit pour aller grignoter quelques aiguilles avant de retourner dans leur nid. L’arbre continue de s’affaiblir sous l’effet de ces défoliations.

PRINTEMPS : la grande procession

C’est le moment critique ! Au début du printemps, les chenilles descendent en file indienne le long du tronc ou des branches pour aller s’enfouir dans le sol.

Pourquoi en procession ?

C’est une stratégie anti-prédateurs : en groupe, elles sont plus visibles et leurs poils urticants dissuadent les attaquants.
Elles suivent une phéromone laissée par la première chenille, qui mène la marche.

Une fois au sol, elles s’enfouissent dans la terre et se transforment en chrysalides, une étape essentielle avant leur transformation finale.

ÉTÉ SUIVANT : la renaissance des papillons

Quelques mois plus tard, les papillons adultes émergent du sol. Ils ont une durée de vie très courte (quelques jours à peine), juste le temps de trouver un partenaire, s’accoupler et pondre de nouveaux œufs… et ainsi recommencer le cycle infernal.

Avec le réchauffement climatique, certaines chenilles peuvent hiverner plus tôt ou se développer plus vite, ce qui accélère leur prolifération et augmente les infestations.

Les dangers de la chenille processionnaire du pin

Avec ses poils urticants microscopiques, la chenille processionnaire du pin est bien plus qu’un simple nuisible : c’est une menace pour l’homme, les animaux domestiques et les arbres qui l’abritent.

Une arme invisible et redoutable

Lorsqu’elle se sent en danger, la chenille libère dans l’air des milliers de poils microscopiques qui contiennent une substance hautement irritante : la thaumétopoéine. Ces poils peuvent :

Rester en suspension dans l’air et être transportés par le vent.
Se déposer dans l’herbe, sur les feuilles ou les vêtements, et provoquer des réactions au simple contact.
S’accumuler dans les anciens nids, même longtemps après le départ des chenilles.

En bref, même sans toucher directement une chenille, on peut en subir les effets.

La chenille processionnaire du Pin un danger pour les humains et les animaux

Les dangers pour l’homme : une réaction parfois sévère

Les poils urticants sont de véritables armes chimiques naturelles. Au contact de la peau, ils provoquent :

Rougeurs, démangeaisons intenses et éruptions cutanées (type urticaire).
Gonflements des paupières, conjonctivites et irritations oculaires sévères si les yeux sont atteints.
Difficultés respiratoires, toux et œdèmes de la gorge en cas d’inhalation (dangereux pour les personnes asthmatiques).

En cas de forte réaction allergique, cela peut aller jusqu’au choc anaphylactique, nécessitant une prise en charge médicale d’urgence.

Les poils de la chenilles processionnaire du pin : un danger mortel pour les animaux domestiques

Nos compagnons à quatre pattes sont particulièrement vulnérables, surtout les chiens et, dans une moindre mesure, les chats.

👉 Pourquoi ?

Les poils urticants restent accrochés aux herbes et végétaux.
Un chien ou un chat curieux qui renifle ou joue avec une chenille peut en être gravement affecté.
Pire encore, en se grattant ou se léchant, il ingère ces poils… et c’est là que les choses deviennent critiques.

🚨 Risques pour les chiens et chats :

Salivation excessive, vomissements, agitation soudaine.
Langue rouge, enflée et douloureuse.
Risque de nécrose : si les poils s’accrochent à la langue, celle-ci peut se nécroser (mourir), rendant l’animal incapable de se nourrir.
Cas extrêmes : asphyxie et mort si l’inflammation atteint la gorge.

🐾 Les chats sont plus prudents que les chiens, mais ils peuvent tout de même être touchés s’ils marchent sur une zone contaminée et se lèchent ensuite les pattes.

⚠️ En cas de contact avec une chenille processionnaire, il faut immédiatement emmener l’animal chez le vétérinaire !

Les dégâts de la processionnaire du pin sur les arbres

Cette chenille ne va pas créer forcément de gros dégâts sur les arbres sur lesquels elle s'installe, mais en se nourrissant des aiguilles du Pin, elle va forcément l'affaiblir, ce qui va créer un terrain favorable pour d'autres insectes, ou maladies.

Un arbre affaiblit ne peut plus se défendre correctement, et risque de dépérir sous l'effet de champignons, ou d'insectes déprédateurs.

Comment lutter contre les chenilles processionnaires du pin ?

réf : INPN / MNHN / Rustica /