Le Nombril de Vénus (Umbilicus rupestris) : bienfaits et usages
Le Nombril de Vénus, rien que son nom évoque déjà une plante sortie d’un conte de fées. En réalité, ce petit bijou végétal n’est pas le nombril d’une déesse, mais bien une plante grasse qui adore coloniser les vieux murs et les rochers.
En plus d’être joli, le Nombril de Vénus se mange (oui, oui !) et cache quelques secrets étonnants. Alors, que vous soyez un gourmand aventurier ou simplement curieux, voici tout ce qu’il faut savoir sur cette star discrète de nos campagnes. A protéger !
Qui est le Nombril de Vénus ?
Le Nombril de Vénus (Umbilicus rupestris) est une petite plante vivace, originaire d'Europe occidentale et méditerranéenne. Il a été introduit dans d'autres régions du monde en raison de son attrait ornemental.
En France c'est une plante que l'on peut observer en Bretagne, Normandie, dans le Sud (Provence-Alpes-Côte d'Azur et en Languedoc-Roussillon). Mais elle est aussi présente dans les Alpes, les Pyrénées et le Massif central.

Pourquoi ce drôle de nom ?
Le nombril de Vénus ne s’appelle pas ainsi par hasard. Ses feuilles, parfaitement rondes et légèrement enfoncées au centre, rappellent un petit nombril. Et pas n’importe lequel : celui de Vénus, déesse de l’amour et de la beauté dans la mythologie romaine. On imagine bien que ce choix poétique reflète la grâce et la délicatesse de la plante.
Quant à son autre surnom, "Oreille d’abbé", il proviendrait de l’apparence de ses feuilles charnues, qui évoquent une oreille bien nourrie (et sans doute celle d’un abbé, réputé pour profiter des plaisirs de la table). Une interprétation un peu moqueuse mais pleine de charme, propre à l’imaginaire populaire breton, où le surnom est le plus courant.
Ses autres noms : Herbe au nombril, Nombril de Notre-Dame. En anglais Navelwort (herbe du nombril). En italien Umbilico di Venere (Nombril de Vénus)
Comment le reconnaître ? Carte d’identité
- Nom commun : Nombril de Vénus (ou Oreille d’abbé en Bretagne).
- Nom scientifique : Umbilicus rupestris.
- Famille : Crassulacées.
- Taille : Environ 10 à 30 cm de hauteur, selon son habitat et la saison.
- Cycle de vie : vivace.
- Feuille : rondes et charnues, avec une dépression caractéristique au centre, qui rappelle… un nombril (d’où son nom). De 2 à 6 cm de diamètre en moyenne. Vert tendre, parfois teintée de rougeatre sur les bords. Bords lgèrement dentelé.
- Tige : fine, dressée, souvent rougeâtre, portant les fleurs en hauteur.
- Fleurs : petites clochettes vert pâle à jaune-verdâtre, en grappes, de mai à août.
Attention aux confusions !
Bien que ses feuilles soient assez reconnaissables avec leur forme en petite coupelle, le Nombril de Vénus peut être pris, de loin, pour d’autres plantes grasses comme certaines ombilics ou jeunes feuilles de joubarbes.
Heureusement, ses feuilles sont toujours fixées par le centre, un peu comme ventousées au support, et elles forment une dépression caractéristique en leur milieu. Bref, avant de croquer, vérifiez bien le fameux petit nombril au centre !
Où croiser le Nombril de Vénus ?
Le Nombril de Vénus est un vrai squatteur… mais de bon goût ! Vous le trouverez :
- Sur les vieux murs : en pierre, de préférence bien humides et ombragés.
- Dans les fissures des rochers : surtout dans les régions granitiques ou calcaires.
- En sous-bois : il aime les coins frais et ombragés, loin des rayons brûlants du soleil. Vous pourrez même le croiser au creux d'un arbre. Il profitera d'un peu de mousse pour s'installer, et garder les pieds bien humides.
- Dans votre jardin ? Si vous habitez dans une région tempérée, il pourrait bien s’inviter naturellement.
Petite astuce : si vous le cherchez en hiver, il sera peut-être un peu "en pause", mais ses feuilles restent souvent visibles.

Le Nombril de Vénus est il comestible ?
Oui, et il n’est pas seulement joli sur vos murs ! Ses feuilles charnues sont :
- Utilisées en cuisine : on peut les consommer crues, mais aussi les intégrer dans des plats, comme des omelettes ou des quiches.
- Croquantes et fraîches : parfaites en salade. Leur goût légèrement acidulé rappelle celui de la mâche ou du pourpier.
- Riches en eau : idéales pour se rafraîchir lors d’une balade, un peu comme les feuilles d’oseille.
Quand cueillir le Nombril de Vénus ?
La meilleure période pour récolter le Nombril de Vénus se situe au printemps et au début de l’été, quand ses feuilles sont bien tendres et juteuses.
On peut toutefois le trouver toute l’année dans les régions douces, car ses feuilles persistent souvent même en hiver, mais elles deviennent alors un peu plus coriaces et moins savoureuses. Idéalement, cueillez-le le matin, lorsque la rosée lui donne encore toute sa fraîcheur. Et bien sûr, toujours avec modération et en respectant les zones protégées !
Quel goût à le Nombril de Vénus ?
On dit souvent que le Nombril de Vénus a un goût aussi délicat que son nom. Ses feuilles, croquantes et gorgées d’eau, offrent une sensation de fraîcheur en bouche, presque comme si l’on croquait dans une petite réserve d’eau végétale.
Leur saveur est douce, très discrète, avec une pointe légèrement acidulée qui rappelle parfois la mâche ou le pourpier, sans jamais être amère ni piquante.
Ce n’est pas une plante au goût puissant, mais plutôt un petit clin d’œil de la nature, parfait pour apporter une touche originale et croquante à une salade ou simplement pour se désaltérer en balade.
Comment manger du Nombril de Vénus ? Recette salade croquante
Envie de goûter au Nombril de Vénus ? Rien de plus simple ! Voici une recette fraîche, idéale pour surprendre vos papilles (et vos invités). Si vous n'avez jamais goûté, c'est simple et facile à préparer.
Ingrédients :
- Une poignée de feuilles fraîches de Nombril de Vénus (bien lavées)
- Quelques tomates cerises
- Un petit oignon rouge
- Un filet d’huile d’olive
- Un trait de jus de citron
- Sel, poivre
Préparation :
- Rincez soigneusement les feuilles de Nombril de Vénus et essorez-les délicatement.
- Coupez les tomates cerises en deux et émincez finement l’oignon rouge.
- Mélangez le tout dans un saladier.
- Arrosez d’un filet d’huile d’olive et d’un peu de jus de citron.
- Salez, poivrez… et dégustez !
Astuce : le Nombril de Vénus apporte une texture croquante et une légère touche acidulée, parfaite pour les salades estivales. À consommer avec modération, surtout si vous découvrez la plante pour la première fois !

Les bienfaits et vertus du Nombril de Vénus
Au-delà de ses talents décoratifs (et culinaires), le Nombril de Vénus cache un sacré CV côté santé. Sous ses airs de petite plante timide, il embarque dans ses feuilles un cocktail plutôt sympa : de l’eau à gogo (parfait pour se rafraîchir en balade), des minéraux comme le potassium ou le calcium, et même des antioxydants prêts à jouer les super-héros contre les vilains radicaux libres.
Que contient le Nombril de Vénus ?
Cette plante succulente est composée en grande majorité d’eau, ce qui explique son aspect charnu et rafraîchissant. Elle contient également des minéraux tels que le potassium, le calcium et le magnésium, ainsi que des composés antioxydants qui lui confèrent certaines propriétés protectrices. Sa richesse en mucilages lui donne un effet adoucissant et apaisant sur la peau et les muqueuses.
Voici quelques-uns de ses super-pouvoirs :
- Éteindre l’incendie : une petite brûlure ? Une irritation ? Hop, appliquez une feuille bien fraîche sur la peau. Effet glaçon végétal garanti.
- Venger vos piqûres de moustiques : même méthode que ci-dessus. Les moustiques piquent, le Nombril de Vénus riposte.
- Jouer les pansements naturels : les anciens l’utilisaient pour aider à refermer les petites plaies. Comme un sparadrap vert, mais plus stylé.
- Combattre les radicaux libres : grâce à ses antioxydants, il aide à préserver nos cellules des petites agressions du quotidien. Qui a dit que seules les baies de goji étaient trendy ?
- Chouchouter le bidon : il paraît qu’il peut calmer maux d’estomac, crampes ou ballonnements. Certains en font même des infusions. Mais là encore, mollo sur la dose !
En résumé : joli, comestible et un peu guérisseur sur les bords… le Nombril de Vénus a plus d’un tour dans sa rosette. Mais prudence ! Comme pour toute plante sauvage, on l’utilise avec modération — et on demande l’avis d’un pro si on a un doute. Et on évite la cueillette sauvage dans les coins protégés, évidemment.
Toxicité ou précautions d’usage
Bien que le Nombril de Vénus soit comestible et sans danger pour la majorité des gens, quelques précautions sont à prendre, comme toujours avec les plantes sauvages.
- Évitez les excès : comme toute plante sauvage, il vaut mieux ne pas en abuser si vous n’y êtes pas habitué(e).
- Récolte responsable : assurez-vous de le cueillir dans des endroits non pollués (pas près des routes ou sur des murs potentiellement traités avec des produits chimiques).
- Allergies possibles : les réactions sont rares, mais si vous avez une peau sensible, testez une petite quantité avant une application sur une grande surface.
Et pour les animaux domestiques ? Aucune toxicité particulière n’est connue chez les animaux domestiques en cas d’ingestion modérée, mais comme pour toute plante, mieux vaut éviter d’en laisser consommer de grandes quantités à vos compagnons à quatre pattes si jamais l'envie lui en prenait...

Comment se cultive le Nombril de Vénus ?
Le Nombril de Vénus peut être multiplié à partir de semis ou par bouturage.
- Par semis : les graines peuvent être semées au printemps ou à l'automne. Les jeunes plants peuvent être repiqués dans des pots ou dans le jardin lorsque les conditions sont favorables.
- Par bouturage : la multiplication se fait par bouturage des rosettes de feuilles. Prélevez une rosette avec une partie de la tige et plantez la dans du terreau. Assurez vous de maintenir le sol humide jusqu'à ce que les racines se développent.
- Installation : les emplacements ombragés ou partiellement ombragés, sous les arbres ou les zones rocheuses avec une protection contre le soleil direct. Il préfère un sol bien drainé.
- Niveau entretien, c'est une plante relativement peu exigeante. Il nécessite peu de taille, sauf pour éliminer les parties mortes ou abîmées.
Cette plante se plait vraiment dans un environnement rocheux et rocailleux. Une infructuosité, un petit creux dans un mur lui conviendront tout à fait. C'est une véritable plante de rocaille. Elle se plaira moins dans un pot rempli de terre de jardin.
Où acheter le Nombril de Vénus ?
Si vous souhaitez l’installer dans votre jardin, sachez qu’on peut parfois trouver des plants de Nombril de Vénus dans des pépinières spécialisées en plantes vivaces ou en rocailles. Vous pouvez aussi commander des graines sur certains sites de botanique.
Vérifiez toujours que la vente est autorisée dans votre région, surtout dans les zones où la plante est protégée ! Et évitez de prélever des pieds dans la nature.
Légendes et croyances autour du Nombril de Vénus
Cette plante modeste, qui pousse souvent dans des endroits oubliés, a pourtant inspiré de nombreuses légendes au fil des siècles. En voici quelques-unes :
La plante de l’amour
Le Nombril de Vénus était associé à la déesse de l’amour elle-même. On croyait que glisser une feuille de cette plante sous son oreiller favorisait les rêves prémonitoires sur son futur époux ou sa future épouse. Les jeunes filles en quête d’amour en consommaient également, persuadées qu’elle renforçait leur charme et leur attirance.

Une plante de protection
Au Moyen Âge, on pensait que le Nombril de Vénus pouvait repousser les mauvais esprits. Cueillir ses feuilles à l’aube d’un jour de fête religieuse, comme la Saint-Jean, et les porter en amulette, protégeait contre les maléfices et le mauvais œil.
Une plante "guérisseuse" mystique
Certains guérisseurs l’utilisaient pour soigner les blessures et les infections en invoquant des prières ou des formules magiques. On pensait que son pouvoir venait de sa capacité à capturer l’eau de pluie (et donc l’énergie divine) dans ses feuilles charnues.
La pleine lune et la chance
Dans le folklore rural, le Nombril de Vénus était associé à la lune. On disait que le cueillir lors d’une nuit de pleine lune augmentait ses vertus curatives et apportait prospérité à celui qui le consommait ou le plantait dans son jardin.
Un lien avec les fées et les esprits de la nature
Dans certaines régions, on croyait que le Nombril de Vénus était la plante préférée des fées. Ces dernières s’en servaient pour confectionner de petites coupelles d’eau ou pour décorer leurs "habitats", notamment les vieux murs moussus et les rochers humides. On racontait aussi que déraciner cette plante sans respect pouvait offenser les esprits de la nature, apportant malchance ou mauvaises récoltes.
Si vous croisez cette plante lors d’une balade, rappelez-vous que chaque feuille pourrait bien être porteuse d’une part de mystère ou d’une pincée de magie ancestrale.

La protection du Nombril de Vénus
Le Nombril de Vénus est une plante protégée dans certaines régions de France, où elle est considérée comme rare ou vulnérable. Sa cueillette est donc réglementée pour préserver les populations locales. Il est fortement recommandé de ne pas la récolter dans la nature (dans ces régions) et de toujours vérifier les réglementations locales pour respecter la protection de la flore.
Et même si elle est relativement commune dans les régions tempérées et humides, elle reste vulnérable aux perturbations de son habitat, comme la destruction des murs en pierre sèche, le nettoyage excessif ou l’utilisation de pesticides.
Si vous souhaitez en cultiver, vous pouvez vous procurer des plants auprès de pépinières spécialisées ou de sources autorisées.
Pour la protéger, il est important de récolter avec modération, de préserver ses habitats naturels, et d’éviter de la cueillir dans des zones sensibles ou polluées.
FAQ Vos questions sur le Nombril de Vénus
Cette petite succulente adore les murs en pierre, les fissures et les coins ombragés. Oubliez les grandes jardinières pleines de terreau : elle préfère les endroits un peu durs et secs. En gros, plus vous pensez que rien ne pousserait là… plus elle s’y plaira !
Oui, les jeunes feuilles se mangent crues, en salade ou en décoration culinaire. Mais pas d’excès : ça reste une plante sauvage à déguster en petite touche, pas en plat principal.
Plutôt discret ! Ses feuilles charnues ont un goût légèrement acidulé, proche de la laitue ou du cresson très doux. Rien d’explosif en bouche : c’est surtout la texture croquante qui plaît, un peu comme croquer une mini-salade nature.
Traditionnellement, on l’utilisait pour apaiser les petites brûlures, soulager les piqûres d’insectes et même calmer les otites (en décoction ou cataplasme). Aujourd’hui, c’est surtout une plante médicinale oubliée… mais qui garde une belle réputation de “pansement végétal”.
Le plus simple : en salade, en ajoutant quelques feuilles fraîches à vos plats pour la note croquante. On peut aussi le poser sur une tartine de fromage frais, ou le hacher finement comme une herbe aromatique. Pensez juste à récolter les jeunes feuilles bien vertes, pas celles toutes dures et jaunies.
A découvrir
Si le nombril de Vénus est sympa à croquer, d’autres plantes sauvages font des infusions incroyables. Relaxantes, digestives, apaisantes… il y en a pour tous les goûts !
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