Coccinelle, mythes et légendes d’une minuscule

La Coccinelle, rouge à pois noirs, orange ou jaune, minuscule et mignonne, est sans doute l’un des seuls insectes qui suscite des “oooh” attendris plutôt que des hurlements paniqués.

Elle a réussi l’exploit de se faire aimer des jardiniers, des enfants et même des marchands de bijoux fantaisie.

Mais pourquoi tant d’amour ? D’où vient sa réputation de porte-bonheur ?

Et sont elles toutes vraiment aussi sympas qu’elles en ont l’air ?

La "Bête à Bon Dieu" ou la légende de la Coccinelle ?

Ce petit nom lui vient d'une légende, très ancienne, qui date du Xème siècle.

Nous sommes à Paris dans les années 998, sous le règne du Roi Robert le Pieux. Un homme est jugé, puis condamné à être décapité, suite à des accusations de meurtres portées contre lui.

Il a beau clamer son innocence, personne ne l'écoute.

Arrive le jour de son exécution, qui doit se dérouler sur la place publique.

Le condamné à la tête sur le billot, et le bourreau s'apprête à lui couper la tête lorsqu'une Coccinelle vient se poser sur le cou du condamné, juste à l'endroit où le bourreau doit frapper.

Le bourreau repose sa hache, le temps de retirer la Coccinelle du cou du condamné. Mais celle ci, têtue, revient s'y poser.

Le bourreau repose à nouveau sa hache, mais à chaque nouvel essai, la Coccinelle revient se poser au même endroit.

Le Roi, présent lors de cette exécution, vit dans la présence de cette Coccinelle un signe divin. Il décida alors de gracier le condamné.

Et quelques jours plus tard, le véritable meurtrier fut retrouvé.

L'homme condamné injustement fut donc relâché et dû sa vie à la présence de cette petite Coccinelle sur son cou.

Depuis le procès, et l'acquittement de cet homme, qui faillit laisser sa tête sur le billot, la Coccinelle est considérée comme un Porte bonheur.

La Coccinelle, une longue histoire de porte-bonheur

Bien avant que les boutiques ésotériques nous vendent des pierres alignées avec nos chakras , la coccinelle était déjà là, tranquille, à distribuer de la chance.

Dans de nombreuses cultures européennes, voir une coccinelle signifiait que la chance allait bientôt frapper à votre porte.

Elle annonçait une bonne récolte, un mariage, une naissance ou même de l’argent. Rien que ça.

Dans certaines campagnes, on disait même que le nombre de points sur son dos annonçait le nombre de mois heureux à venir.

Et puis surtout, il ne fallait pas la tuer. La coccinelle était sacrée.

L’écraser, c’était s’attirer les foudres du ciel, la malchance, les boutons de fièvre et peut-être même la pluie le jour du bal de la moisson. Bref, un cocktail à éviter.

7 ans de malheur pour avoir écrasé une coccinelle 🐞 ! C’est vraiment le geste à éviter pour avoir une vie tranquille

Les enfants aussi y croyaient dur comme fer

Vous avez peut-être déjà entendu cette comptine :
"Coccinelle, demoiselle, bête à Bon Dieu… Montre-moi combien d’années je vivrai heureux !"
Une fois ces paroles prononcées, il suffisait alors d’attendre qu’elle s’envole. En prenant bien soin de compter le nombre de secondes ou elle restait sur votre main.

Chaque seconde passée représentait une année de bonheur à venir. Il fallait donc espérer que la coccinelle reste longtemps au même endroit.

D’autres la posaient sur un doigt, faisaient un vœu et attendaient, en se disant que si elle partait en volant, leur vœu se réaliserait.

Une sorte de boule de cristal à pois, version vivante.

Coccinelle mythe et légendes à travers le monde ?

La coccinelle ne fait pas sa star qu’en Europe. Partout sur le globe, on lui colle une réputation de bonne fée à six pattes :

• En Russie, on l’appelle "la vache de Dieu" (oui, oui), et on pense qu’elle porte chance aux enfants.
• En Italie, elle est associée à l’amour. Une coccinelle sur votre main, et hop, un mariage d’ici peu.
• En Asie, certaines croyances anciennes disent qu’elle comprend le langage humain et va transmettre les messages d’amour au destinataire. Messagère naturelle, version coléoptère

On la nomme Ladybird (au Royaume-Uni) ou “Ladybug” (aux États-Unis et au Canada)

L’origine du mot est d’ailleurs très jolie :
au Moyen Âge, on appelait la coccinelle «  Our Lady’s bird” — l’oiseau de Notre-Dame — en référence à la Vierge Marie (la “Lady”).

Même au poker, certains joueurs ont une coccinelle en pendentif.

Là, elle ne garantit pas un carré d’as, mais elle peut éviter une crise de nerfs après une mauvaise main.

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Toutes les coccinelles portent-elles bonheur ?

Et bien non. Il y a des coccinelles sympas et d'autres qui squattent votre salon en novembre.

La plus connue, celle qu’on associe au mythe, c’est la coccinelle à 7 points (Coccinella septempunctata), bien rouge, bien classique, bien européenne.

Mais depuis quelques décennies, une autre espèce fait parler d’elle : la coccinelle asiatique (Harmonia axyridis).

Introduite pour lutter contre les pucerons (avec un enthousiasme un peu aveugle), elle a envahi tout le monde, y compris nos maisons, où elle s’installe pour l’hiver.

Elle peut mordre (gentiment, mais quand même), elle sent mauvais si on l’écrase, et surtout, elle met en danger les espèces locales en prenant leur place.

Elle est devenue le symbole de ce qu’on appelle une espèce invasive.

Alors non, toutes les coccinelles ne sont pas porte-bonheur. Certaines sont plutôt des colocs envahissantes.

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Coccinelles et religion : le combo gagnant

Outre sa légende médiévale, la coccinelle a souvent été vue comme une messagère divine.

Elle vole haut, elle ne pique pas, elle est utile au jardin… Elle coche toutes les cases pour être une alliée de la nature et de Dieu (ou des dieux, selon les croyances).

Dans l’iconographie chrétienne, certains voient dans ses points les 7 douleurs de la Vierge Marie.

D’autres y lisent les 7 jours de la création. Bref, cette petite bête à Bon Dieu fait beaucoup parler d'elle !

Le revers du mythe : l’effet "sympa, mais fragile"

Comme cette petite bête est aimée, on l’a mise partout : dans les pubs, sur les logos bio, dans les livres d’enfant, en jouets, en peluches, en porte-clés.

Résultat : on pense souvent à elle comme porte bonheur, mais plus tellement en tant que petit insecte bénéfique de nos jardins.

Mais dans la réalité, les vraies coccinelles locales sont en recul.

Entre champs traités, pucerons empoisonnés par les produits chimiques et abris qui disparaissent, la coccinelle mène aujourd’hui un vrai combat pour sa survie.

Elle, qui autrefois symbolisait la chance et la bonne nouvelle, devient à son tour une espèce à protéger.

Planter des haies, laisser des zones sauvages, éviter les produits chimiques : chaque geste compte pour lui rendre un peu de ciel bleu.

Et pas seulement quand nous la rencontrons sous sa jolie forme adulte. Car les larves de coccinelle sont de redoutables prédatrices de pucerons.

Des larves pas hyper jolies, mais qui ont l'avantage d'être très gourmandes de pucerons. Et ça, comme aide au printemps, ça ne se refuse pas !

Parce que sans elle, nos jardins perdraient bien plus que leur porte-bonheur… ils perdraient une précieuse alliée.

La Coccinelle, un porte bonheur à protéger

La coccinelle est un insecte pas comme les autres : adorée, symbolique, transformée en légende vivante.

Mais derrière son image de petite fée rouge, se cache une réalité écologique plus complexe.

L’aimer, c’est aussi la protéger… et pas seulement faire un vœu quand elle vous grimpe sur le doigt.

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(FAQ) Vos questions sur la Coccinelle

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