L’intelligence de la Pie bavarde : Einstein en smoking
L'intelligence de la pie ? Mais oui, la pie bavarde, c’est le cerveau du quartier ornithologique.
En plus de son look sophistiqué (ce plumage noir et blanc digne d’un smoking), elle fait preuve d’une intelligence qui pourrait rendre jaloux bien des animaux… et peut-être même quelques humains.
Entre ses talents d’imitatrice, son sens de la stratégie et sa capacité à se reconnaître dans un miroir, la pie bavarde prouve qu’elle n’a rien à envier aux plus grands cerveaux du règne animal.
L’intelligence de la Pie bavarde : un QI important
Une mémoire digne d’une championne de quiz
La pie bavarde est capable de se souvenir d’une quantité impressionnante d’informations. Prenez l’exemple de ses talents de "cache-cache" : lorsqu’elle stocke de la nourriture (noix, insectes, etc.), elle peut mémoriser des centaines de cachettes différentes.
Et ce n’est pas tout : elle est aussi capable de déplacer son butin si elle soupçonne qu’un rival l’a repérée. Une vraie parano constructive !

Une capacité d’adaptation hors pair
Villes, campagnes, jardins : la pie bavarde s’installe partout. Elle sait parfaitement s’adapter à son environnement.
Par exemple, elle n’hésite pas à fouiller dans les déchets humains pour trouver de quoi grignoter, et peut même profiter de la circulation pour casser des noix en les laissant sous les roues des voitures. Ingénieux, non ?
L'intelligence de la communication
La pie bavarde ne fait pas que jacasser pour vous agacer les oreilles. Elle dispose d’un vocabulaire riche et varié, capable de transmettre des messages complexes.
Elle peut prévenir ses congénères d’un danger, signaler une source de nourriture, ou même discuter des "affaires du jour" avec ses voisins.
Et ce n’est pas tout : elle imite des sons incroyables comme le bruit d’un moteur ou une voix humaine. Imaginez entendre "bonjour" sorti de nulle part : c’est elle.
Le test du miroir : narcissisme ou conscience de soi ?
En 2008, une équipe de chercheurs allemands a mis à l’épreuve les talents cognitifs de la pie bavarde avec le célèbre test du miroir.
Ce test, conçu pour évaluer la conscience de soi, consiste à marquer un animal d’une tache qu’il ne peut voir sans miroir, et à observer ses réactions face à son reflet.
Résultat ? La pie bavarde n’a pas été dupée une seconde. Non seulement elle a compris que le reflet était le sien, mais elle a aussi tenté de retirer la fameuse tache en se grattant à l’endroit précis.
Une vraie pionnière : c’est le premier animal non mammifère à réussir cet exploit.
Avant elle, seuls des éléphants, des dauphins, et des grands singes comme les chimpanzés étaient capables d’une telle performance.

Une perception étonnante de la mort
La pie bavarde n’est pas seulement intelligente : elle est aussi sensible. Certaines études suggèrent qu’elle pourrait avoir une perception unique de la mort.
On a observé des pies rassemblées autour d’une congénère décédée, comme si elles organisaient une sorte de "funérailles". Certaines apportent même de petits objets (morceaux de bois ou d’herbe), un comportement qui intrigue encore les chercheurs.
C’est le Dr Bekoff (Colorado) qui a le premier observé ces agissements (article publié dans le journal Emotion, Space and Society). Il a observé le comportement de 4 pies autour du cadavre d’une de leurs semblables. Elles ont tout d’abord picoré son corps, comme pour vérifier que la pie était bien morte.
Toutes sont ensuite allées chercher des brins d’herbe pour les déposer près du corps. Puis, elles l’ont observé, comme si elles se recueillaient, pendant quelques secondes, avant de s’envoler.
« Nous ne pouvons pas savoir ce qu’elles pensaient ou ressentaient vraiment, mais en étudiant leur acte, il n’y a aucune raison de ne pas croire que ces oiseaux disaient adieu à leur amie », explique-t-il dans le journal Emotion, Space and Society.
Maligne comme une pie...ou bricoleuse
Même si les corbeaux sont souvent en haut du podium quand il s’agit d’utilisation d’outils, la pie bavarde n’est pas en reste.
Elle est capable d’utiliser des objets dans son environnement pour atteindre un objectif, que ce soit pour accéder à de la nourriture ou résoudre un problème.
Par exemple, certaines pies ont été observées en train d’utiliser des branches pour soulever des objets trop lourds ou difficiles à attraper. Une démonstration de créativité qui rappelle que cette commère ailée ne manque pas de ressources.
La Pie est elle une voleuse ?
Depuis des siècles, on accuse la pie d’avoir des penchants pour le bling-bling. Peut-être parce que ça colle bien à son allure un peu chic, avec son plumage noir brillant et blanc éclatant. Et puis si elle est si intelligente, pourquoi n'aurait elle pas ce petit défaut ?
On a même fait un opéra sur elle (La pie voleuse de Rossini), pour bien enfoncer le clou. Mais en réalité, ce comportement d’accumulatrice compulsive, ça sort d’où ? Eh bien, de nulle part.
Ce que disent les études
Des chercheurs de l’Université d’Exeter ont mené des tests pour voir si la pie était vraiment fascinée par les objets brillants. Résultat ? Rien du tout. Pas d’étincelle dans son regard pour une cuillère en argent, pas de frénésie pour une bague oubliée.

Pire : les pies seraient méfiantes face à ce genre d’objets. Oui, méfiantes, comme si elles se demandaient pourquoi ça traîne là et si c’est un piège. Alors, cette réputation de voleuse ?
Un mythe basé sur des anecdotes et de vieilles légendes.
Mais pourquoi elle pique des trucs, alors ?
Attention, la pie n’est pas complètement innocente. Elle est curieuse et adore explorer son environnement. Si elle ramasse un objet, c’est souvent :
• Parce que ça peut lui servir (un bout de ficelle pour son nid, par exemple).
• Parce que c’est amusant à manipuler (elle a un petit côté joueur).
• Ou juste parce qu’elle teste, comme un gamin qui tripote tout pour voir ce que ça fait.
Mais tout ça, ce n’est pas une obsession pour les objets brillants, c’est juste de l’intelligence et un peu de bricolage instinctif.
Pourquoi la pie bavarde est-elle si intelligente ?
Ne vous fiez pas à ses jacassements bruyants : la pie bavarde n’est pas seulement une pipelette, c’est aussi une vraie tête pensante.
Avec un cerveau proportionnellement grand pour sa taille, elle pourrait presque se mesurer à certains grands singes… mais avec des plumes et un talent pour chaparder en prime.
Un cerveau surdimensionné (dans le bon sens du terme)
Chez les oiseaux, avoir un gros cerveau par rapport à sa taille corporelle est un signe d’intelligence, et la pie bavarde ne déroge pas à la règle.
Imaginez : son cerveau est aussi développé, en proportion, que celui des grands singes. Résultat ? Elle excelle dans des domaines qui nous impressionnent tous :
- Résolution de problèmes : si vous croyez pouvoir cacher vos noix ou vos clés à une pie, détrompez-vous. Elle trouvera un moyen de les récupérer, quitte à inventer une solution sur le moment.
- Mémoire : les pies bavardes sont capables de se rappeler des centaines de cachettes de nourriture. Un mélange de méfiance et de stratégie digne d’un maître d’échecs.

Le sens des relations sociales : bienvenue au “Pie Club”
Les pies bavardes ne vivent pas isolées. Elles s’épanouissent dans des relations sociales complexes, souvent en couples monogames, mais aussi en groupes plus larges. Et qui dit groupe, dit nécessité de gérer :
- Les alliances (“Je partage ma nourriture, mais toi, tu me protèges.”).
- Les disputes (parfois, elles se chamaillent, mais savent s’arrêter avant que ça ne dégénère).
- Les statuts hiérarchiques (oui, elles connaissent le concept de "chef" et de "petit nouveau").
Cette intelligence sociale demande une mémoire impressionnante et une capacité à adapter leur comportement en fonction de chaque individu.
En gros, elles ne se contentent pas de piailler dans le vide, elles gèrent un réseau !
Une mémoire digne d’un agent secret
La pie bavarde est une pro des cachettes. Si elle stocke des glands ou des morceaux de nourriture, elle s’en souviendra des semaines, voire des mois plus tard.
Mais ce n’est pas tout : elle ajuste même son comportement selon la situation.
Par exemple, si elle cache quelque chose de périssable, elle reviendra le manger rapidement, contrairement à une graine ou une noix qui peut patienter un peu.
Pourquoi est-elle si intelligente ?
L’intelligence de la pie bavarde, comme celle des autres corvidés, s’explique par une combinaison de facteurs :
- Son cerveau volumineux : un véritable superordinateur en mini-format.
- Sa vie sociale : plus on est entouré, plus il faut réfléchir (c’est aussi vrai chez les humains).
- Sa curiosité et son sens de l’observation : tout est bon à apprendre pour elle, que ce soit un son, une ruse ou une technique nouvelle.

L'intelligence de la Pie bavarde...respect !
Alors, la prochaine fois que vous entendez une pie jacasser ou que vous la voyez fouiller dans votre jardin, prenez un instant pour l'observer.
Derrière ses manières un peu envahissantes se cache un oiseau brillant, capable de résoudre des problèmes, de gérer des relations sociales complexes, et même de se reconnaître dans un miroir.
En bref, un vrai petit génie à plumes.
En apprendre plus sur la vie de ce petit génie 👉La Pie bavarde Madame Sans Gêne
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Ref : Onevoice / Salamandre / Sciencessorbonne / Vivarmor / Sciencespost
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