Faucon Crécerelle Falco tinnunculus
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Le Faucon crécerelle, le « Vol du Saint esprit »

Le Faucon crécerelle ! Vous l’avez sûrement déjà aperçu, ce petit rapace qui fait du surplace dans le ciel, comme s’il méditait sur le sens de la vie.

Ce vol si particulier, où il semble suspendu dans les airs, porte même un nom poétique : le vol du Saint-Esprit. Une appellation qui en dit long sur sa grâce et son habileté à défier la gravité.

Décollons pour une plongée dans l’univers de cet as du ciel !

Qui est le Faucon crécerelle ?

Le faucon crécerelle, ou Falco tinnunculus pour les intimes, c’est un peu l’athlète discret des cieux. C'est le plus petit des Faucons français. On le reconnaît facilement lorsqu'il est en vol, grâce à la position de vol stationnaire qu'il prend, et qui porte le nom de "vol du Saint Esprit".

Faucon Crécerelle pose
Faucon Crécerelle pose

La carte d’identité du Faucon crécerelle

Le faucon crécerelle, c’est un vrai petit bijou du règne animal, taillé pour l’agilité et l’efficacité. Voici quelques détails pour mieux le connaître :

  • Nom scientifique : Falco tinnunculus
  • Surnoms : Faucon des clochers, Saint-Esprit (grâce à son fameux vol stationnaire), ou encore le "crécerelle", tout court.
  • Taille : entre 32 et 39 cm de long, avec une envergure de 65 à 82 cm (oui, ses ailes sont grandes pour son gabarit).
  • Poids : entre 150 et 250 g, ce qui en fait un poids plume… mais un redoutable compétiteur.
  • Plumage :
    • Mâle : Dos brun roux tacheté, tête gris clair et queue grise avec une barre noire.
    • Femelle : Plus uniforme, avec des tons brunâtres et une absence de gris sur la tête. Elle mise sur la discrétion, mais reste tout aussi belle.
  • Cri : un "kikiki" répétitif et strident, qui peut s’entendre de loin. Pas besoin de haut-parleur pour marquer son territoire !
  • Durée de vie : 5 à 10 ans dans la nature.
  • Compétence spéciale : son vol stationnaire, qui lui permet de scruter le sol pendant des heures sans bouger.

Avec sa silhouette fine et son regard perçant, le faucon crécerelle ne passe pas inaperçu. C’est un vrai pilote des airs, aussi beau que redoutable.

D’où lui vient son nom de Crécerelle ?

D’ailleurs, si vous êtes en pleine campagne et que vous entendez ce fameux "kikiki" avant de lever les yeux, il y a de fortes chances qu’un crécerelle soit en train de vous survoler. Une sorte de sirène d’alerte à plumes, mais beaucoup plus stylée.

Pourquoi le "Vol du Saint Esprit" ?

Cette position de vol, stationnaire, bien spécifique, à un lien avec la religion. Le "Saint Esprit" dans la religion chrétienne est représenté sous la forme d'une Colombe, blanche, en vol stationnaire, avec souvent une branche d'Olivier dans le bec.

Cette Colombe blanche est aussi le symbole de la paix. La position de cette Colombe, en vol stationnaire, a donné son nom au vol du Faucon Crécerelle.

Faucon Crécerelle le vol du Saint Esprit
Faucon Crécerelle le vol du Saint Esprit

Comment vit le Faucon crécerelle ?

Le faucon crécerelle, c’est un oiseau qui mène une vie bien rythmée entre chasse, repos et observation. Pas vraiment adepte des groupes bruyants, il préfère une existence en solo, avec des rencontres stratégiques (et parfois musclées) avec ses congénères. C'est un oiseau sédentaire, territorial, qui ne migre pas. Mais que fait-il de ses journées ?

Un maître de l’observation

Le crécerelle passe une bonne partie de son temps à surveiller son territoire. Perché sur un poteau, une branche ou même un pylône électrique, il scanne inlassablement le sol avec sa vue perçante. C’est un peu comme s’il avait des jumelles intégrées, capables de repérer une souris à des centaines de mètres. Pas de gaspillage d’énergie : il attend le bon moment pour agir.

Des journées rythmées par la chasse

La chasse, c’est son occupation principale (quand il ne se repose pas). Dès les premières heures de la matinée, il est déjà sur le pied de guerre, ou plutôt sur l’aile de guerre. Matin et fin d’après-midi sont ses moments préférés : la lumière est idéale pour repérer ses proies, et les petits rongeurs sont plus actifs.

Quand il ne trouve rien au sol, il ne se décourage pas. Insectes, lézards, voire un oiseau imprudent qui passe dans son espace aérien : tout ce qui bouge peut finir dans son menu du jour. C’est un opportuniste, qui sait s’adapter aux ressources disponibles.

Des moments de calme bien mérités

Entre deux parties de chasse, le faucon crécerelle aime prendre des pauses. Pas question de gaspiller ses forces à battre des ailes pour rien ! Vous le verrez souvent immobile, perché en hauteur, nettoyant ses plumes ou simplement observant son environnement. Ces pauses lui permettent aussi de rester discret, en évitant d’attirer l’attention de prédateurs plus gros ou de concurrents.

Faucon crécerelle vol du saint esprit
Faucon crécerelle vol du saint esprit

Une vie sociale... modérée

Pas franchement sociable, le faucon crécerelle évite les grandes foules. En dehors de la période où il s’occupe de ses petits, il préfère garder ses distances avec ses congénères. Si un autre faucon ose s’approcher trop près de son territoire, il n’hésite pas à se lancer dans une bataille aérienne spectaculaire, accompagnée de cris stridents. Défendre son espace, c’est sacré !

Le faucon crécerelle, un pro de l’adaptation

Ce qui fait la force du crécerelle, c’est sa capacité à s’adapter. Que ce soit dans une prairie isolée ou en plein centre-ville, il sait trouver sa place. Tant qu’il y a de quoi manger et quelques perchoirs stratégiques, il peut mener une vie tranquille.

Le Faucon Crécerelle est présent un peu partout en France. Vous pourrez le croiser en montagne, en plaine, et jusqu'au cœur des villes. Il apprécie les milieux ouverts, comme les champs et les plaines, qui lui permettent de trouver de quoi se nourrir mais aussi les milieux montagneux qui lui offrent de nombreux lieux pour s'installer et de la nourriture.

Que mange le Faucon crécerelle

Le faucon crécerelle n’est pas du genre à commander une salade ou une assiette de graines. Non, monsieur est un carnivore pur et dur, un vrai chasseur à plumes. Son plat préféré ? Le campagnol. Petit, dodu, juteux : un vrai festin sur pattes.

Mais attention, il n’est pas difficile :

  • Menu principal : les campagnols, donc. Ce petit rongeur a bien du mal à échapper à la vue laser du crécerelle.
  • Menu d’urgence : quand les campagnols décident de jouer à cache-cache, il se rabat sur des insectes (comme les sauterelles), des lézards, et parfois même des petits oiseaux imprudents.
  • Snacks : s’il est en mode grignotage, un gros scarabée ou un criquet fait l’affaire. On est chasseur, mais on peut être gourmand aussi.

La technique ? Un vol stationnaire impeccable pour repérer sa proie, puis un plongeon à la vitesse d’une flèche. En quelques secondes, c’est plié : la proie est attrapée, le repas est assuré. Écologique, efficace, zéro gaspillage.

Son bec et ses griffes acérées ne laissent aucune chance à l'animal qu'il attrape. Le faucon l'emportera pour aller le déguster un peu plus loin, dans un coin tranquille. Le Faucon Crécerelle n'est pas un charognard, comme peuvent l'être certains autres rapaces. Il ne mangera que des proies qu'il aura attrapé vivante.

👉On estime qu'un Faucon, en hiver, aura besoin d'environ 4 campagnols par jour pour assurer sa survie.

Le faucon crécerelle en repérage chasse
Le faucon crécerelle en repérage chasse

Comment se reproduit il ? Une affaire de séduction en altitude

Quand les beaux jours reviennent, le faucon crécerelle troque son habituel sérieux de chasseur pour un soupçon de romantisme (tout est relatif). La saison des amours, généralement entre mars et juin, est le moment où monsieur déploie tous ses talents pour impressionner madame. Pas de fleurs ni de poèmes ici, mais des acrobaties aériennes spectaculaires, des vols en piqué et même quelques cadeaux en guise de "viens, on fait un nid ensemble".

Le flirt version crécerelle :

  1. Monsieur cherche un territoire où nicher, de préférence avec une belle vue et surtout, un buffet à volonté (comprenez : plein de campagnols).
  2. Ensuite, il effectue des vols nuptiaux dignes d’un spectacle aérien, parfois accompagnés de cri "kikiki" à faire tourner les têtes.
  3. Si madame est séduite, c’est parti pour la grande aventure. Et sinon ? Pas de panique, il retentera sa chance ailleurs.

Le Faucon Crécerelle commence à se reproduire à partir de sa deuxième année.

Son nid, minimalisme et recyclage

Le faucon crécerelle, ce n’est pas un bâtisseur. Construire un nid, trop compliqué ! Alors, il recycle. Il squatte des nids abandonnés par d’autres oiseaux (pies, corneilles) ou se contente de creux dans des falaises, des arbres ou des bâtiments. Les amateurs de vieilles pierres peuvent même le voir s’installer dans des clochers ou sur des rebords d’immeubles.

Pas besoin de grand luxe : une petite cavité, une vue dégagée pour repérer les prédateurs, et c’est parfait.

Nid avec bébés faucons crécerelle
Nid avec bébés faucons crécerelle

La naissance des petits : le début du chaos

Une fois installés, madame pond entre 3 et 6 œufs d’un blanc crème, souvent marqués de petites taches brunes. Elle se charge de la couvaison pendant environ 28 à 30 jours, pendant que monsieur assure le ravitaillement (oui, il fait la chasse et rapporte les repas). Une vraie équipe !

Quand les œufs éclosent, c’est le début du concert : les petits, affamés dès le premier jour, réclament à grands cris des repas non-stop. Les parents se relaient alors pour nourrir la progéniture. Le menu ? Des campagnols en petits morceaux, évidemment.

Les petits fauconneaux : compétition dans le nid

Les fauconneaux, ces adorables boules de plumes, ne sont pas aussi innocents qu’ils en ont l’air. Dans le nid, c’est un peu la loi du plus bruyant. Même repus, certains continuent de crier comme des affamés, histoire de sécuriser une part supplémentaire du prochain campagnol. Une vraie stratégie de "premier arrivé, premier servi".

Imaginez un dîner familial où le plus gros gourmand hurle : "Encore ! J’ai rien eu !", alors qu’il a déjà trois parts de lasagnes dans le bec. Ses frères et sœurs, eux, essaient de suivre le rythme en criant encore plus fort. Résultat : les parents, épuisés, repartent chasser pour calmer cette cacophonie infernale.

Bref, chez les fauconneaux, la faim n’excuse pas tout, mais le bruit peut tout obtenir. Un peu comme ces enfants qui font semblant de pleurer pour grappiller un deuxième dessert… Les crécerelles, elles, jouent le jeu, car mieux vaut des petits bruyants que des petits mal nourris. Mais avouons le : on compatit avec les parents qui doivent gérer ce chaos sonore à longueur de journée !

L’évolution des jeunes : de boules de plumes à apprentis pilotes

Les fauconneaux, tout d’abord couverts d’un duvet blanc, grandissent à une vitesse fulgurante. En quelques semaines, leur duvet est remplacé par un plumage brun, et leur appétit devient encore plus insatiable. Vers 4 à 5 semaines, les jeunes commencent à faire de l’exercice : étirement des ailes, sauts maladroits... On dirait presque qu’ils font du yoga aérien.

Le moment de vérité arrive à 6 semaines environ : le grand envol. Pas question de sauter dans le vide sans préparation ! Avant de partir, ils s’entraînent au bord du nid, battent des ailes comme des hélices et prennent leur premier envol sous l’œil attentif des parents.

L’indépendance : et après ?

Une fois qu’ils savent voler, les jeunes restent encore quelques jours avec leurs parents, apprenant les techniques de chasse et les bases de la vie d’un vrai faucon. Mais rapidement, c’est "débrouille toi tout seul". Les parents reprennent leur vie solitaire, et les jeunes se dispersent pour trouver leur propre territoire.

👉Le Faucon Crécerelle à une couvée par an. Sa reproduction est liée à son environnement. Si la nourriture est abondante, les petits Faucons risquent d'être plus nombreux que si la nourriture est peu abondante. Le Faucon se régule donc tout seul.

Le rôle écologique du Faucon crécerelle

Le faucon crécerelle, bien que petit en taille, joue un rôle colossal dans l’équilibre de nos écosystèmes. Ce n’est pas qu’un chasseur, c’est un régulateur naturel de nuisibles.

  • Un allié des agriculteurs : avec sa préférence marquée pour les campagnols et autres petits rongeurs, il contribue à limiter les dégâts dans les champs et les potagers. Un faucon crécerelle peut consommer jusqu’à 2 000 rongeurs par an. Imaginez le carnage dans vos cultures sans lui !
  • Un maillon clé de la chaîne alimentaire : il occupe une place importante entre les insectes et rongeurs qu’il consomme et les rapaces plus grands (comme le hibou grand-duc) qui peuvent parfois le chasser.
  • Un indicateur de biodiversité : sa présence est le signe d’un environnement sain, riche en proies et en espaces dégagés. Là où il se raréfie, il faut s’inquiéter de la santé des écosystèmes.

Différences entre le faucon crécerelle et l’épervier

CaractéristiqueFaucon crécerelleÉpervier d'Europe
Taille32-39 cm de longueur, envergure 65-82 cm28-38 cm de longueur, envergure 55-70 cm
SilhouetteAiles longues et pointues, queue fine et longueAiles courtes et arrondies, queue large et carrée
PlumageDos brun-roux tacheté, tête grise chez le mâleDos gris (mâle) ou brun (femelle), poitrine barrée horizontalement
Technique de volVol stationnaire caractéristique ("vol du Saint-Esprit")Vol rapide et furtif à basse altitude
HabitatCampagnes, prairies ouvertes, bords de routesForêts, haies, jardins boisés
Régime alimentaireRongeurs (campagnols, souris), insectes, lézardsPetits oiseaux, souvent pris par surprise
Mode de chassePlane à haute altitude ou reste en vol stationnaireAttaques rapides et discrètes depuis un couvert
Son cri"Kikiki" aigu et répétéUn cri court et plus discret

Différences entre le faucon crécerelle et le faucon crécerellette

CaractéristiqueFaucon crécerelleFaucon crécerellette
Taille32-39 cm de longueur, envergure 65-82 cm27-33 cm de longueur, envergure 58-73 cm
SilhouettePlus trapu, avec une allure plus robustePlus élancé et fin
Plumage mâleDos brun tacheté, tête griseDos roux uniforme, tête grise
Plumage femelleBrun avec des taches sombresBrun clair, moins marqué
Technique de chasseVol stationnaire et piqué sur la proieVol bas ou chasse en piqué discret
Régime alimentaireRongeurs (campagnols), insectes, lézardsSurtout insectes (criquets, sauterelles)
HabitatZones ouvertes en Europe, y compris villesRégions chaudes et sèches (Sud de l'Europe, Afrique du Nord)
Mode de vieSédentaire ou migrateur partielMigrateur longue distance
Statut de conservationPréoccupation mineureQuasi menacé

Protection du faucon crécerelle

Le faucon crécerelle est protégé légalement en France par l’arrêté ministériel du 29 octobre 2009, qui interdit sa capture, sa destruction, ainsi que celle de ses nids et habitats. Il est également inscrit à l’Annexe II de la Convention de Berne et bénéficie de mesures de protection au niveau européen.

Les menaces qui pèsent sur lui

Bien que classé comme "préoccupation mineure" par l’UICN, ses populations déclinent localement à cause de :

  • La perte d’habitat : urbanisation et agriculture intensive réduisent ses zones de chasse.
  • Les pesticides : moins de proies et risque d’intoxication. L'utilisation de produits chimiques dans les champs ou les prairies. Ceux ci tuent ou empoisonnent les animaux qui y vivent, comme les rongeurs, les lézards. Et comme les Faucons s'en nourrissent, ils sont empoisonnés aussi, ou alors ne trouvent plus de quoi se nourrir.
  • Les collisions : avec les vitres, véhicules ou éoliennes.
  • Le changement climatique : impact sur la disponibilité de ses proies.

Actions pour le protéger

  • Préserver les habitats : maintenir des prairies, haies et zones naturelles ouvertes. La disparition des haies, favorables à l'installation de rongeurs, et l'urbanisation sont aussi responsables de la mise en danger de ces Faucons, tout comme les lignes électriques et les éoliennes.
  • Réduire les pesticides : favoriser une agriculture respectueuse de la biodiversité.
  • Installer des nichoirs : offrir des sites de nidification dans les zones où les cavités manquent.
  • Sensibiliser le public : informer sur son rôle écologique et encourager des pratiques durables.
  • Adapter les infrastructures : limiter les dangers des lignes électriques et des vitres.

Ces efforts collectifs permettent de protéger efficacement ce précieux allié des campagnes.

Références : Oiseaux / MNHN / Oiseaux libres

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