L’Oie Rieuse, entre migration et vie de famille
L’Oie rieuse, c’est un oiseau qui ne fait rien à moitié. En plus de migrer sur des milliers de kilomètres, elle emmène toute sa petite famille avec elle et n’hésite pas à rejoindre d’autres bandes d’oies pour faire le voyage en grand comité !
Organisée, fidèle à ses terres de nidification comme à ses zones d’hivernage, l’Oie rieuse est le parfait exemple de la vie en communauté et de la migration bien huilée. Découvrez comment elle gère son quotidien entre migrations, vie de famille et escales bien calculées.
Qui est l’Oie rieuse ?
L'Oie rieuse (Anser albifrons) appartient à la famille des Anatidés (Anatidae), une famille bien connue pour ses grands voyageurs et son goût pour la vie en communauté.
Originaire des régions arctiques de l’Amérique du Nord, de la Sibérie et du Groenland, cette migratrice chevronnée parcourt des milliers de kilomètres pour rejoindre des climats plus cléments en hiver. Fidèle à ses terres d'origine, elle revient chaque année nicher dans le Grand Nord, où elle a parfaitement adapté son mode de vie aux conditions extrêmes. Elle fait partie des oiseaux migrateurs qui fréquentent nos rivages durant l’hiver. On peut l'observer en Bretagne, sur tout le littoral de la Manche, mais aussi en Camargue.
D'où lui vient son nom ?
Ce nom d'Oie rieuse, bien que surprenant, lui vient de ses vocalises. Et non de son caractère particulièrement joyeux ou joueur. C’est plutôt son cri, une série de notes aigües et répétées, qui a inspiré ce nom. En vol ou lorsqu’elle se rassemble avec ses congénères, son 'rire' distinctif retentit, ressemblant presque à une conversation animée ! Ce son particulier est devenu sa signature, si bien que même de loin, on peut identifier une volée d’Oies rieuses rien qu’à l’oreille.
Comment reconnaître l’Oie rieuse ?
Sa couleur : son plumage est brun gris, avec des rayures ventrales noires assez marquées et repérables. Le plumage de son dos est aussi un peu rayé, avec différents brun ou marron. Ses pattes sont oranges, et son bec, orange clair. Le mâle et la femelle sont très semblables.

A Noter : son signe le plus facilement repérable est la tache blanche qu’elle porte juste au dessus de son bec et jusqu’à son front. Le jeune oison n'a pas encore de tache sur le haut de son bec.
Sa taille et poids : C'est un oiseau d'environ 60 à 80 cm pour un poids de 1kg à 3kg. Son envergure en vol se situe entre 130 et 160 cm.
Combien de temps peut vivre une Oie Rieuse ? : elle peut vivre jusqu'à 18 ans.
Son chant : ou plutôt son cri est assez bruyant et aigu. On peut dire qu'elle cacarde, criaille, jargonne, siffle ou cagnarde.
Comment vit l’Oie rieuse ? La famille avant tout !
L’Oie rieuse, c’est un peu la fan de la vie de famille en mode "village tranquille". En couple pour la vie, elle forme un duo inséparable avec son partenaire, et ensemble, ils font tout… en équipe. La journée d’une famille d’Oies rieuses, c’est une succession de petites routines bien rodées, où chacun a son rôle. Papa et maman oie surveillent les alentours, toujours prêts à donner l’alerte en cas de danger. Pendant ce temps, les jeunes gambadent (ou plutôt, barbottent) sous l'œil attentif de leurs parents.
Les familles se rassemblent aussi avec les autres oies pour former des groupes où règne une vraie ambiance de communauté. Tout le monde sait où trouver sa place, et les parents veillent non seulement sur leurs propres petits, mais aussi un peu sur ceux des autres, histoire de garder la tribu en sécurité. Les adultes ont même un petit côté protecteur qui rappelle les meilleurs services de sécurité !
La communication est clé dans ce petit monde. Les Oies rieuses passent leurs journées à échanger de joyeux "kwaks" pour rester en contact, que ce soit pour avertir d’un éventuel danger ou juste pour papoter avec les voisins. Au sol, elles se déplacent ensemble, mangent ensemble, et chaque oie garde un œil sur l’autre, parce que chez elles, la vie quotidienne est un vrai travail d’équipe. Bref, c’est une vie de famille bien réglée, où la solidarité et le sens de la communauté passent avant tout !
La migration ou l’Oie rieuse en mode tour opérateur
Chaque année, c’est la même histoire : dès que l’automne pointe le bout de son nez, l’Oie rieuse organise son grand road trip du nord vers le sud. En septembre, octobre, elle quitte les terres glaciales de Sibérie, du Groenland ou de l’Amérique du Nord pour filer vers des régions plus cosy. Cap sur la France, avec des spots hivernaux bien choisis : Bretagne, Normandie, le Nord, et même la Camargue, où elle passe l’hiver comme une touriste fidèle aux meilleures destinations.
Ensuite, entre mars et mai, hop, retour vers les terres de nidification pour profiter du printemps nordique !
La migration, chez l’Oie rieuse, c’est du sérieux. En grande formation en V, chaque oie a son tour de "tête de peloton" pour que les copines puissent profiter du courant d’air et économiser leurs forces. Résultat ? Un voyage tout en douceur, parfaitement organisé, et surtout, en équipe. Parce qu’avec l’Oie rieuse, même migrer, c’est mieux à plusieurs !
Que mange l’Oie Rieuse ?
L’Oie rieuse est exclusivement herbivore. Dans leurs aires de reproduction nordiques, elles se nourrissent de la végétation de toundra, mais une fois arrivées en France, elles adaptent leur régime, optant pour les graminées des prairies humides et parfois même les cultures agricoles.
Elle se nourrit de graminées, de plantes aquatiques, qu’elle ira chercher en eau peu profonde. C’est ainsi qu’on la croise souvent, à marée basse, en compagnie d’autres oies, à la recherche d’algues et de plantes.

Comment se reproduit elle ?
Chez les oies rieuses, les couples une fois formés, resteront ensemble une bonne partie de leur vie. Les couples se forment en hiver, avant la migration.
Le nid sera construit de manière assez sommaire, dans la végétation au sol, avec des brindilles, de la mousse, de l'herbe et des feuilles pour en garnir l'intérieur.
Au mois de mai, juin, la femelle va pondre entre 5 et 6 œufs, de couleur blanchâtre. Elle couve ses œufs durant environ 28 jours. Le mâle ne couvera pas, mais restera à proximité pour surveiller le nid.
L'oie rieuse n'a qu'une seule couvée par an.
Dès l'éclosion des œufs, les poussins oisons sauront marcher et se déplacer seuls, en suivant leur mère et sous la surveillance étroite des deux parents. On dit que les oisons sont "nidifuges", c'est à dire qu'ils peuvent non seulement se déplacer seuls dès leur naissance, mais aussi se nourrir seuls. Ils suivent très rapidement l'exemple de leurs parents, en les imitant, pour trouver rapidement de la nourriture.

Si les oisons savent se déplacer et se nourrir dès leur naissance, ils ne pourront commencer à voler qu'à partir d'environ 40 jours. La première année, ils resteront avec leurs parents, et migreront donc pour la première fois en famille.
En France, la population des Oies rieuse , n'est pas considérée comme menacée. Toutefois, la chasse intensive, les empoisonnements des herbes qu'elle mange, avec des pesticides, et le dérèglement climatique peut agir sur sa manière de vivre et sa reproduction.
Les autres oies



Sources : INPN Espèces / Oiseaux.net /


